XV de France: "La route ne s’arrête pas là", Baille voit plus loin après le Grand Chelem

Quelques jours après ce sacre du Grand Chelem, que retenez-vous de ces huit semaines passées en équipe de France ?
Beaucoup d’émotions et beaucoup d’intensité dans tout ce qu’on a vécu. Et des moments forts, surtout samedi dernier au moment de lever la coupe. C’était impressionnant.
On a encore des flashs dans la tête ?
Oui, mais c’est passé vite. Très vite. Dans les moments comme ça on se dit de profiter mais c’est passé à deux mille à l’heure. Mais en tout cas, ça reste un moment très, très fort.
Après des années à regarder les autres, ça fait quoi de lever le trophée ?
C’est énorme. On a surtout le fruit de notre travail depuis deux mois, mais aussi depuis deux ans. Deux ans qu’on finissait deuxièmes, on avait envie d’y arriver. Alors faire le Grand Chelem et rester invaincu, c’est quelque chose de particulier.
L’émotion était très forte ?
On a tous réalisé le travail fourni. On avait besoin de libérer ça. C’est des choses indescriptibles. Mais parfois il faut se poser et se dire qu’on a de la chance d’être là.
On pense à quoi ? A qui ?
J’ai pensé à mes proches, à ma famille, aux personnes que j’ai perdues aussi. C’est un moment qui t’appartient. Au travail qu’on a fourni, à cette équipe, qui est forte. Je dis souvent que c’est comme un club. On le voit, on est assez soudé, on se branche, on a un esprit vraiment très fort. Et c’était important de valider ça pour la progression de notre groupe.
"On vit comme un club"
Cette sélection est devenue un club ?
Honnêtement, oui. C’est aussi ce qui fait notre force, la cohésion. Et on sent que quand on y va, on se met en mode club. On vit comme un club. C’est ce qui fait la force de cette équipe. On est proches dans la vie, une génération assez proche en âge, avec des caractères qui vont bien ensemble. Ça se ressent aussi sur le terrain.
Le regard sur vous va changer? Ou il a déjà changé?
A partir du moment où tu gagnes, c’est naturel pour les autres équipes d’avoir envie de te battre. Sur les deux dernières années, les équipes qui étaient devant nous, on avait envie de les battre pour remporter quelque chose. Il faut donc continuer à progresser. Même si on a validé le travail par un Grand Chelem, la route ne s’arrête pas là.
Vous pensez à la Coupe du Monde?
Déjà il y a une bonne tournée à faire, puis le Tournoi 2023. C’est tous ces matchs qu’il faudra prendre les uns après les autres. Ne pas voir plus loin. Surtout à ce niveau-là.
Aujourd’hui c’est le retour en club. Comment avez-vous vécu la période difficile du Stade Toulousain (5 défaites pour 2 victoires sans les internationaux) alors que vous étiez en Bleu ?
C’est toujours difficile quand on n’y est pas. On n’est pas là, on ne peut pas aider les copains. Ce n’est pas évident. Sinon le faire par la pensée. J’étais en contact avec Doudou (Aldegheri) et avec tous les potes ici pour apporter notre soutien. Mais c’est vrai que ça n’a pas été facile. Et franchement, ils ont fait un énorme match contre Montpellier et le fait de recoller au Top 6, c’est bien.
"Gagner encore!"
Est-ce compliqué d’occulter cette situation alors qu’on prépare des échéances internationales?
Bah on ne fait qu’y penser ! C’est notre club. Quand c’était plus difficile, on pensait fort à eux. Enormément.
On se sent redevable quand on revient?
On a surtout envie de rejouer avec l’équipe, rejouer avec les potes. Retrouver notre stade aussi et nos habitudes ici. On a envie de donner le maximum pour le groupe, pour l’équipe.
Vous étiez Est-ce une deuxième saison qui commence quelque part?
C’est toujours comme ça. Les matchs couperets vont arriver, on se rapproche de la fin du championnat, il n’y a plus trop de marge de manœuvre. Il faudra donner le maximum pour avoir le maximum de points.
Vous avez tout gagné avec cette équipe. Quels sont les ressorts de motivation?
De gagner encore ! Quand tu as cette sensation-là de gagner, tu as envie d’y retourner. On sait le travail qu’il faut pour y arriver, tout en se remettant en question. Et on a bien sûr envie d’y retourner car ce sont des moments magiques. Et on le sent dans ce groupe. Dans sa façon de travailler. On a tous envie d’y revenir.
Pas de peur de vivre un coup de moins bien, mentalement, physiquement?
Il ne faut pas calculer, pas penser à ça ! Sinon ça te pollues. Il faut profiter et vivre la fin de saison à fond. On fera les calculs à la fin.