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XV de France: le Grand Chelem pour les Bleus? "On ne peut pas se permettre d'y penser" selon Ntamack

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Dans le RMC Sport Show sur RMC ce dimanche, le demi d’ouverture du XV de France Romain Ntamack a évalué les progrès considérables accomplis par l’équipe de France. Il se méfie en revanche de l’Écosse à laquelle les Bleus rendront visite lors de la prochaine journée du Tournoi des VI Nations. Le Grand Chelem est un rêve lointain.

Romain Ntamack, comment allez-vous, le corps n’est-il pas trop meurtri?

Je suis forcément un peu fatigué, un peu courbaturé, parce que cela a été un combat acharné, pas trop d’envolées. Je n’ai pas été trop trop sollicité, même si j’ai pris quelques coups. Devant ça a plus cogné. Le lendemain, on essaie de se reposer et de se régénérer pour le futur.

Avez-vous eu l'occasion de fêter cette très grosse victoire?

On prend le temps de fêter ça. On est rentré à Marcoussis très rapidement. On était entre nous avec les joueurs et le staff. On était tous ensemble réunis. On a pris le temps de bien fêter parce que c’est important de profiter de ces moments-là. On était très contents en tout cas.

N’est-ce pas un nouveau match référence qui va compter dans votre histoire avec l’équipe de France?

C’est un match qui va compter, forcément. On attendait tous ce match avec impatience. On savait la qualité de l’équipe d’Irlande. Elle produisait sûrement le plus beau jeu et le meilleur rugby depuis un moment, on savait à quoi s’attendre. On avait bien préparé ça. On y pensait depuis un moment, on avait coché ce match-là. On voulait répondre présents dans tous les secteurs de jeu. Je pense que cette victoire nous fait énormément de bien et nous donne encore plus de confiance après cette tournée de novembre qui s’est bien déroulée. Cela confirme que cette équipe grandit à chaque sortie et qu'elle est capable de réaliser des grands matches et de les enchaîner.

Avez-vous le sentiment que le plus dur est fait?

On sait très bien qu’il y a encore pas mal de chemin à parcourir, un match en Ecosse qui nous attend, ça va être dur. On connaît cette équipe écossaise qui est incroyable et très dangereuse. Derrière, il faudra se déplacer au pays de Galles et recevoir l'Angleterre. On ne se dit pas que le plus dur est fait, mais on se dit que les deux matches qui sont derrière nous sont gagnés. Donc ceux-là, on n’aura plus besoin de se pencher dessus, mais on ne se dit pas qu’on a gagné le tournoi.

Peut-on parler d’un beau lancement vers un possible Grand Chelem?

C’est pas qu'on ne veut pas en parler, c’est juste que c’est trop loin, on ne peut pas se permettre de penser ça maintenant. Parce que ça fait que deux matches. On n’est même pas à la moitié du tournoi, il y a encore beaucoup de choses à faire, de très grandes équipes à affronter. On ne peut pas se permettre de penser à un Grand Chelem, ce serait faire offense aux équipes qu’on jouera plus tard. On n’y pense pas, on se concentre sur nous et puis on verra à la cinquième journée du tournoi où on en sera pour espérer et penser à un potentiel Grand Chelem. Ce qui est sûr c’est que si on perd en Ecosse, ce sera déjà terminé. On ne se permet pas de penser ça. On travaille tranquillement de notre côté pour enchaîner les matches et en gagner le plus possible. Si on arrive contre l’Angleterre en étant invaincu, alors on pourra penser à un Grand Chelem. On n’y est pas encore.

L’objectif n’est-il pas de frapper les esprits à un an de la Coupe du monde?

L’objectif est de gagner le tournoi, mais on l’avait annoncé avant l’Italie. Le tournoi est tellement long, les équipes tellement dures à affronter, qu’on ne peut pas se permettre dès la deuxième journée, même si on a fait un grand match contre l’Irlande hier, de dire que le tournoi est gagné ou qu’on va faire un Grand Chelem. On reste très prudent sur ça. On sait combien il sera difficile de battre cette équipe d'Écosse chez elle. On va profiter de la victoire d’hier, de ce premier bloc qui est passé, pour se concentrer très rapidement sur l’Ecosse. Il reste trois grosses équipes à jouer. De penser ça déjà, là, maintenant, pour nous, c’est impensable.

Quel est le problème avec l’Ecosse, qui vous a battu ces deux dernières années?

Le problème, c’est que c’est une très belle équipe qui nous surprend à chaque match. Ils battent l’Angleterre cette année, l’année dernière également. Ils nous battent chez nous l’an passé. L'Ecosse fait partie des grandes équipes de ce tournoi depuis maintenant quelques temps. Ils sont très dangereux. Encore hier, ils sont à deux doigts de gagner contre le pays de Galles. C’est très dur de battre les Ecossais, tout le monde s’en méfie, nous les premiers. Ils nous mettent à mal depuis un petit moment, on a du mal à les jouer. On va préparer ce match avec beaucoup de sérieux parce que ce n'est pas gagné en Ecosse.

Avez-vous l’impression que le groupe a grandi depuis deux ans et cette défaite en Écosse?

On a clairement grandi. On arrive un peu mieux à gérer ces fins de match, nos temps faibles aussi. On l’a vu au retour des vestiaires contre les Blacks, où on prend trois essais. Hier, contre l’Irlande, on prend deux essais d’entrée, ils reviennent à un point et on parvient à ne pas s’affoler. On reste focalisé sur notre jeu, on fait des choses assez simples pour se remettre la tête à l’endroit. Et on arrive à marquer des points qui nous font du bien pour remettre la marche avant. En Écosse, on n’avait pas beaucoup de vécu commun non plus. Je pense que le fait d’avoir cette équipe qui ne bouge pas trop depuis deux ans nous permet de se connaître. On arrive à mieux se comprendre et à gérer ces situations tous ensemble.

Quel est le programme des prochains jours?

Le programme, ça va être de la récupération, du repos, déconnecter un peu du rugby et penser à autre chose. Parce que le tournoi est long. Physiquement et mentalement, c’est assez usant. Je pense qu’il va falloir régénérer le corps et les esprits pour repartir de l'avant pour ce match en Ecosse et se concentrer sur cet objectif-là.

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