VI Nations: approximations, pluie, Villière... ce qu'il faut retenir du succès poussif des Bleus contre l'Italie

L’équipe de France soigne son entame
C’était un match à gagner absolument, avec la manière si possible, pour lancer ce Tournoi. Les Bleus se contenteront donc de ce premier succès face à l'Italie (37-10), capital pour la suite de la compétition, qui plus est obtenu avec le bonus offensif à la clé. D’autant plus que les conditions de jeu, effroyables en première période, n’ont pas favorisé les bonnes intentions des hommes de Fabien Galthié.
Beaucoup plus à l’aise en seconde période pour faire circuler le ballon, même si la copie rendue fut loin d’être parfaite, en raison notamment de trop nombreuses imprécisions, le XV de France a au moins soigné le point-average avec cinq essais inscrits dont quatre en seconde période (26-0 dans le deuxième acte), et trois pour le seul Gabin Villière. Les Bleus restent en course pour un premier Grand Chelem depuis 2010. Mais il leur faudra montrer un autre visage samedi prochain, face à l'autre favori désigné, un redoutable XV du Trèfle.
La météo oriente les options tactiques
Le crachin est devenu déluge. Après un premier temps de jeu intéressant derrière une grosse mêlée, avec une libération rapide suivie d’un coup de pied rasant de Romain Ntamack pour prendre la défense italienne à revers, une option dont la charnière aura usé et abusé, l’équipe de France a été contrainte de revoir ses plans, la faute à une météo calamiteuse. Dans ces conditions, qui nivellent les valeurs, avec une pluie qui a redoublé d’intensité, l’équipe de France a resserré les espaces, privilégiant un jeu au pied d’occupation dans un premier temps. L’Italie avait promis de se concentrer sur la rapidité et sur la vitesse de transmission du ballon pour espérer faire douter les Bleus, mais c’est dans le combat que les Italiens ont répondu présent, en colmatant les brèches. Ils n'auront cependant pas su tenir la distance.
L’audace récompensée
Outre l’arrêt de la pluie, qui a changé la physionomie de cette rencontre, une décision importante a eu un impact fondamentam sur la suite du match pour les Bleus, longtemps poussif et laborieux dans le déluge de Saint-Denis.
Alors que le staff réclamait à ses joueurs de prendre les trois points avant la pause, et que le score était de 11-10 seulement, Melvyn Jaminet tapait en touche pour aller chercher un essai. Un choix audacieux. Et surtout payant, qui a fait un bien fou au moral des troupes, puisque derrière une pénaltouche parfaitement exécutée, un lancement de jeu en première main envoyait Gabin Villière derrière la ligne. Le panache.
Trop justes physiquement?
Avec cinq Toulousains dans le XV de départ, dont quatre "covidés" fin janvier (Ntamack, Dupont, Jelonch, Baille) revenus en Bleu en début de semaine, ce XV de France-là a clairement manqué de rythme. Depuis le 11 décembre, Antoine Dupont n'avait joué que 70 minutes, peu convaincantes, la semaine dernière face au Racing 92 avant de retrouver le Tournoi. Et ça s'est ressenti: le meilleur joueur du monde 2021 connaît un début d'année 2022 compliqué et sa baisse de niveau a clairement eu un impact sur le jeu des Bleus, aussi maladroits (10 turnovers concédés) qu'indisciplinés (14 pénalités contre eux).
Le triplé de Villière, qui fait le show
"Le premier constat, c’est que l’équipe n’a pas joué ensemble depuis trois mois et que cela s’est ressenti sur les vingt premières minutes. Il nous faut dominer les collisions et retrouver de l’avancée pour pouvoir imposer notre rythme, à nous d’être plus précis", constatait le manager général de l’équipe de France Raphaël Ibanez à la pause. Message reçu cinq sur cinq.
Les Bleus sont revenus sur le terrain avec l’ambition de se mettre à l’abri. Un objectif vite atteint avec le doublé de Gabin Villière. Une feinte de coup de pied puis un cadrage débordement pour un exploit personnel, qui n’aurait pas existé s’il n’avait pas bénéficié d’un gros travail de Greg Alldritt, certes. Mais l’essai était loin d’être fait. Et cet exploit donnait un peu plus de confort à l’équipe de France, qui pouvait alors viser le bonus offensif. L'ailier de Toulon a une nouvelle fois surgi en bout de ligne à la sirène pour donner encore plus de relief à ce succès tricolore.