"Bloquant et injuste", Matthieu Jalibert rejoint Antoine Dupont dans la lutte pour modifier le salary cap

Plusieurs grands noms du rugby derrière le capitaine des Bleus. Après Grégory Alldritt ou le sélectionneur Fabien Galthié, Matthieu Jalibert s’ajoute à la liste des soutiens d’Antoine Dupont qui s’est attaqué au salary cap, mesure actuellement appliquée dans les clubs de Top 14.
"Ce n’est pas correct de ne pas autoriser les joueurs à utiliser leur image personnelle dans un cadre publicitaire", a déploré le demi de mêlée du XV de France la semaine dernière. "Les règles nous empêchent aujourd’hui d’utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques comme je peux en avoir en dehors. Si un partenaire veut utiliser mon image et faire un contrat, ce contrat sera retoqué dans le salary cap."
"Ça nous retire vraiment des possibilités"
Dupont a dénoncé un système trop invasif pour les joueurs. Le salary cap est actuellement fixé à 10,7 millions d’euros par saison pour les clubs de Top 14. Cela englobe à la fois les salaires des joueurs, mais aussi tous les revenus que ceux-ci pourraient obtenir via un sponsor individuel aussi partenaire du club. Un cadre trop restrictif pour Dupont et Jalibert.
"Je suis totalement d'accord avec sa sortie", confie l’ouvreur bordelais dans une interview à L’Équipe. "C'est important que, nous les joueurs, on soutienne Antoine parce qu'on pense la même chose. Le salary-cap est une très bonne mesure parce qu'il permet une plus grande équité entre les clubs et donc de niveler le niveau du Top 14. La rivalité sportive est plus forte. Beaucoup d'équipes, et pas seulement les plus gros budgets, peuvent aujourd'hui viser le titre. Personne ne dit le contraire. En revanche, le salary-cap est parfois bloquant et injuste pour certaines situations individuelles. Il va à l'encontre de la vraie valeur des joueurs."
Le sujet évoqué en sélection
Jalibert insiste sur ce point de désaccord: oui, il peut s’engager avec des sociétés étrangères aux sponsors du club sans que cela ne soit compté dans ses revenus. Mais ce n'est pas le cas avec les sociétés liées à l'UBB. "Le problème concerne vraiment les partenaires satellites des clubs. Ça nous retire vraiment des possibilités, notamment au niveau local", estime-t-il. Il explique que le sujet a déjà été évoqué en sélection.
"Antoine a parlé pour lui mais aussi pour tous les autres. Encore une fois, ça ne concerne pas seulement les internationaux", explique-t-il.
Le joueur met toutefois en garde sur de possibles dérives en cas d’allègement de certaines règles. "On sait qu'il y a peut-être eu des abus avant mais tous les joueurs paient aujourd'hui le passé de certains clubs qui ont appelé à ces règles. Il faut aussi nous faire confiance, à nous les joueurs, de temps en temps", conclut-il. Lors de la Nuit du Rugby, Yann Roubert, président de la Ligue nationale de rugby (LNR), a réaffirmé que les négociations étaient en cours et que toutes les prises de position étaient bienvenues pour faire avancer le débat.