XV de France : à quoi sert le stage commando des Bleus ?

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Depuis ce mardi matin, les Bleus sont en montagne pour une randonnée commando de 48 heures. Au programme, diverses activités comme de l’escalade, du VTT, de la marche etc. Comme l’avait laissé entendre le préparateur physique des Bleus, Julien Deloire, à Tignes, « l’intensité sera le fil conducteur. » Et d’ajouter : « L’objectif serait d'accroître la capacité des joueurs à reproduire des efforts violents dans un endroit où l'oxygène est raréfié. On va faire plutôt du travail très court à très haute intensité. On va plus éprouver la capacité du muscle à repousser le seuil lactique. »
Yannick Bru, l’entraîneur des avants, explique les attentes du staff : « On a demandé à notre cellule de préparation physique d'accroître les capacités de déplacement de nos joueurs, de travailler sur leurs capacités à enchaîner les tâches. A certains moments de notre mandat, on a été réducteurs sur nos intentions de jeu car on pensait que tous les joueurs n'avaient pas le moteur pour supporter ces séquences. La préparation doit nous donner le carburant nécessaire. »
Retière : « Ça forge l’esprit d’équipe, le mental »
Les jeunes du Pôle France avaient joué les « cobayes » des Bleus l’an dernier. Didier Retière, le DTN, explique les biens faits de ce stage commando : « Il y a deux intérêts. Le premier, c’est que les joueurs soient dans le dur. Ça forge l’esprit d’équipe, le mental. Ils se serrent les coudes. D’un point de vue physique, en altitude, le corps réagit différemment. Vous produisez plus de globules rouges. Et ce travail sera entretenu, même à Marcoussis, ce qui permettra à l’effet de perdurer. »
Mais à entendre l’intégralité des Bleus, c’est le mot « cohésion » qui revient dans toutes les bouches. Et avec une nuitée dans un gîte de haute montagne, nul doute que cette expérience va marquer les esprits. Didier Retière, adjoint de Marc Lièvremont lors de la Coupe du monde 2011, se souvient que le stage commando avait créé des liens : « A chaque préparation de Coupe du monde, c’est un des moments forts. Ça forge un groupe, c’est comme un défi que le groupe se lance. Les joueurs apprennent à se sacrifier dans la difficulté. Ça créé des liens, une dynamique de groupe qui doit se retrouver en compétition. »
Un moyen de réduire son groupe ?
Et si le stage commando avait également pour but d’éliminer les plus faibles ? Philippe Saint-André a sélectionné 36 joueurs pour la préparation de la Coupe du monde. Mais le 23 août, il annoncera un groupe de 31 pour le Mondial. Cinq joueurs seront donc éliminés. Le stage commando peut-il aider le sélectionneur à faire son choix ? « Forcément, plaide Didier Retière. Mais ce n’est pas qu’un paramètre physique. Il faut justement voir comment le joueur s’intègre dans la difficulté, si des complémentarités existent. A l’inverse, d’autres joueurs peuvent se révéler. C’est le but, trouver pourquoi pas de nouveaux leaders. C’est un vrai test pour voir comment le groupe fonctionne. Et ça peut peser dans le choix final. » Une chose est sûre, les résultats avaient été bénéfiques pour les joueurs du Pôle France. « Sur l’ensemble, il y avait vraiment des résultats intéressants notamment sur l’aérobie. Les tests des joueurs étaient meilleurs après le stage, notamment dans un délai de trois semaines. Il y avait une réelle amélioration ! » Même effets avec les Bleus ?