XV de France: "Nous allons accepter la demande de la FFR et la LNR", annonce Tchale-Watchou, président de Provale

L’accord pour la mise la disposition de 42 joueurs, uniquement pour le prochain Tournoi des VI Nations, aura bien lieu. Robins Tchale-Watchou, président de Provale qui représente les joueurs professionnels, a en effet accepté d’aménager les congés des internationaux. Mais il attend que toutes les parties trouvent une solution pérenne pour l’avenir.

Robins Tchale-Watchou, la LNR et la FFR sont proches d’un accord pour la mise à disposition mais affirment que la balle est dans le camp de Provale. Qu’en est-il?
(Rire) Il faut d’abord dire aux instituions: 'Vous ne pouvez pas vous retrouver, fumer le calumet de la paix et prendre des décisions pour lesquelles les joueurs vont être principalement impactés sans mettre les joueurs autour de la table'. C’est le message que je veux faire passer. Cela fait des mois et des années que je redis la même chose. J’ai l’impression que dans notre famille nous sommes schizophrènes ou on le fait exprès. Une fois de plus, le goulot d’étranglement arrive et on me dit qu’il faut décider aujourd’hui pour demain. Ceci étant dit, nous sommes tous conscients, dans l’intérêt de notre sport, que des aménagements peuvent être apportés.

C’est-à-dire?
Nous sommes conscients que les choses ne peuvent pas continuer de la sorte. Il faut tous faire un effort. Le nerf de la guerre est qui paye. Les clubs considérant qu’ils mettent les joueurs à disposition et qu’ils ne peuvent pas les avoir, alors que la Fédération considère qu’elle fait déjà au mieux. Il faut que les acteurs fassent donc un effort, nous allons le faire. C’est la raison pour laquelle, sans aucune polémique, j’ai dit à Didier Lacroix (le président du Stade Toulousain), qui est chargé avec moi pour la partie clubs, que nous allions faire cet effort. Didier Lacroix est un ancien joueur et il est franc du collier. Le principe, c’est la semaine de repos. C’est la règle. Mais comme pour la Coupe du monde, nous pourrons accorder un régime dérogatoire. Nous allons accepter la demande de la Fédération et de la Ligue avec quelques petites modifications purement textuelles pour que cela se fasse. Mais cette mesure ne sera que pour le Tournoi des VI Nations 2020. L’idée est qu’après ou pendant, on se mette une fois pour toutes de façon structurante autour de la table et qu’on se parle pour trouver une solution de fond. Il faut arrêter de faire du tripatouillage et du bricolage en mettant des enjeux politico-politiciens de bas étages. On doit s’asseoir pour créer quelque chose. On sait que chaque partie doit faire un effort pour y arriver. Les joueurs envoient un signal fort. Nous sommes d’accord à la seule condition que cette mesure dérogatoire ne concerne que le Tournoi et que rapidement on pose tout à plat pour trouver une solution pérenne.

Expliquez-nous ce changement avec des internationaux qui vont poser des jours de congés lorsqu’ils vont rentrer en clubs les semaines sans matchs du XV de France…
Ils ont le droit à la semaine de congés quand ils reviennent de par la convention collective de rugby. Sauf que si on l’applique stricto sensus, les clubs ne pourront pas les utiliser ou bien en profiter sachant qu’ils rentrent le dimanche ou le lundi. Il faut un aménagement pour ne pas que ça pénalise une fois de plus les clubs. Cela étant, l’intégrité des joueurs est importante car ils ont besoin de cette semaine pour souffler.

"Si on n’avait dit non, il n’y aurait pas eu d’accord"

L’intérêt pour la LNR et la FFR est-il dans un sens de demander aux joueurs de faire un effort pour que la LNR et la FFR réalise des économies en vue de cet accord?
Exactement ! Il faut le dire concrètement. C’est un enjeu purement financer, le différentiel va être supporté par les acteurs (les joueurs). C’est important de dire les choses telles qu’elles le sont. Une fois de plus, on me diabolise en disant que je les fais tourner en rond et que je ne veux pas faire avancer les choses. Mais la vérité du débat, c’est cette précision financière que vous apportez.

Désormais, grâce notamment à cet effort des joueurs, il y aura bien un accord pour la mise à disposition de 42 joueurs pour le prochain Tournoi?
Exactement. Si on n’avait dit non, il n’y aurait pas eu d’accord vu que personne ne veut payer. On connait les enjeux à venir, avec un nouveau staff pour le XV de France. Nous allons accepter cette dérogation avec un aménagement pour ne pas pénaliser les clubs et que l’équipe de France puisse se préparer au mieux. Nous allons faire un effort. Ce soir, j’ai encore une réunion avec un certain nombre de représentants pour formaliser cela. L’idée est que ce soit fait cette nuit au plus tard afin que nos interlocuteurs aient par écrit notre retour. Depuis ce matin, on s’y attèle.

Propos recueillis par Jean-François Paturaud