XV de France : Saint-André, un bilan catastrophique

Philippe Saint-André - AFP
Des chiffres qui font mal
Le bilan comptable est implacable pour Philippe Saint-André, qui présente le plus mauvais ratio de victoires (47%) des derniers sélectionneurs (66% pour le duo Villepreux-Skrela de 1995 à 1999, 61% pour Bernard Laporte de 1999 à 2007, 60% pour Marc Lièvremont de 2007 à 2011). Et ce n’est pas tout. Durant son mandat, « PSA » n’a jamais remporté le Tournoi des VI Nations avec trois quatrièmes places (2012, 2014, 2015) et même une place de lanterne rouge en 2013. L’élimination en quart de finale est le pire résultat d’une équipe de France depuis 1991 (quart de finale aussi) lors d’une édition à laquelle Saint-André avait participé comme joueur. Le 62-13 subi ce samedi face aux Blacks est ainsi la pire défaite d'une équipe de France dans une Coupe du monde. Et il s'en est fallu de peu que ce revers soit le plus large de l’histoire des Bleus (61-10, déjà contre les Blacks en juin 2007)
Des obstacles infranchissables
Durant son mandat, Philippe Saint-André s’est heurté à plusieurs bêtes noires. Il n’a ainsi jamais battu deux des trois monstres du Sud : la Nouvelle-Zélande (cinq défaites) et l’Afrique du Sud (une défaite). Il a surtout échoué à gagner lors de ses cinq duels face à l’Irlande (3 défaites, 2 nuls) avec un dernier revers en phase de poule de Coupe du monde qui a mené les Bleus tout droit dans la gueule des Blacks en quart de finale. Ajoutez à cela un revers face à l’Italie (23-18) en 2013 et vous obtenez une équipe de France qui, depuis quatre ans, n’est invaincue que face aux nations « mineures » : Ecosse, Samoa, Tonga, Canada et Roumanie. Son seul point culminant aura été la tournée d’automne de 2012 avec des succès probants face à l’Australie (33-6), l’Argentine (39-22) et les Samoa (22-14). Trop léger.
Un plan de jeu en jachère
On ne pourra pas reprocher à Philippe Saint-André de ne pas avoir conforté son équipe de titulaires pour la Coupe du monde. Mais avant de fixer son équipe dès le mois d’août, « PSA » a beaucoup tâtonné et les 17 charnières testées en quatre ans en attestent. Le sélectionneur s’est surtout cantonné à un plan de jeu très restrictif en se basant sur le « tout en puissance » pour gratter des points au pied. Les sélections de Michalak, Parra, Kockott ou Spedding répondaient d’ailleurs à ses critères de joueurs-buteurs. Le manque d’idée et les nombreuses fautes de mains ont annihilé les rares initiatives prises par les lignes arrières, trop souvent taxées de précipitation par le staff. Le manque de clarté dans les consignes en a été une autre raison.
Une communication déroutante
Quand il était joueur, Philippe Saint-André était connu pour son côté fédérateur et « fêtard » qui soudait un groupe. Rien à avoir avec l’image qu’il a dégagée pendant quatre ans devant les médias. Souvent hésitant, « PSA » n’a jamais semblé à l’aise devant les micros. Au point de brouiller sa communication par sa voix hésitante et de paraitre dépassé. La Fédération l’a d’ailleurs vite senti. Après un zéro pointé lors de la tournée d’été 2014 en Australie (trois défaites), Serge Blanco a été nommé en soutien de ce dernier, certains diront même en tutelle, dans un rôle très étrange de président de comité de suivi. Finalement, pendant quatre ans, rien n’a été clair.