
XV de France - Tillous-Borde : "L’échec serait de ne pas aller en finale"
Sébastien, que représente pour vous le maillot de l’équipe de France ?
Il représente beaucoup de choses, c’est un honneur de jouer pour l’équipe de France et une fierté. Tous les jours depuis que je suis professionnel, j’essaye de travailler pour porter ce maillot et pour gagner quelque chose avec ce maillot.
Quel est votre plus grand souvenir de Coupe du monde ?
Celle qu’on a gagné avec les moins de 21 ans à Clermont (rires) ! Non, sinon je me souviens d’un match mythique, c’est France- Nouvelle-Zélande en 1999. Un match magnifique avec un gros score et beaucoup d’essais. Dans ce match il y a tout eu. En face, il y avait Jonah Lomu, les Français ont été supérieurs, il y a eu du french flair. C’était vraiment magnifique.
Quel joueur vous a le plus marqué durant une Coupe du monde ?
Je dirais Jonah Lomu en 1999, face aux Français. Il avait un physique hors norme, il allait très vite, il était très costaud. Il marquait des essais de partout et était inarrêtable, ça donnait l’impression d’un surhomme.
« En 2011, la France méritait de gagner »
Quel est votre souvenir de la Coupe du monde 2011, à laquelle vous n’avez pas participé ?
Ce qui m’a marqué c’est la finale contre les Blacks. La France méritait de la gagner, même si elle n’avait pas fait le plus beau parcours, il me semble que les Français étaient supérieurs sur ce match. On était à fond derrière eux malheureusement ça ne s’est pas fait, mais c’était un gros match de rugby.
Vous sentez-vous soutenus par les Français pour cette Coupe du monde 2015 ?
Oui, je crois. Malgré les résultats négatifs, à un moment donné, les Français ont toujours répondu présent, que ce soit au Vélodrome ou au Stade de France. Les supporters sont toujours derrière nous et c’est très important.
Que pensez-vous du groupe de la France ?
C’est un groupe qu’il va falloir bien négocier. A mon avis, il faut sortir premier pour être qualifié et avoir un bon tirage en quart. La Roumanie, on ne les connait pas trop. Le Canada, c’est costaud, physique, ils l’ont toujours été et le sont toujours. L’Italie on les connait, c’est une belle équipe qui nous a souvent fait déjouer dans le Tournoi, donc un match piège. Et l’Irlande est à mon sens la nation la plus forte avec la France, donc ça se jouera sans doute entre ces deux nations.
Parlez-nous de la vie de groupe… Vous passez près de quatre mois ensemble pendant une Coupe du monde, comment ça se passe ?
Je n’ai jamais vécu ça, vivre quatre mois rien qu’avec des joueurs de rugby. C’est quelque chose qui doit souder le groupe, qui doit lui permettre de pouvoir s’unir pour aller chercher quelque chose en Coupe du monde. Il faut trouver des repères avec les mecs au quotidien. Le club c’est différent. On rentre chez nous, dans nos familles, tous les soirs, on peut changer de sujet. En groupe pour une Coupe du monde, c’est plus restreint, plus difficile. Des tensions ? Non, parce que le groupe en équipe de France vit bien ensemble. Ce qui est différent, c’est que nos familles ne sont pas là au quotidien, c’est ce qui est le plus dur à vivre.
« Un échec, ce serait de ne pas aller en finale »
Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Philippe Saint-André ?
On échange de par mon poste qui est demi de mêlée. On a des responsabilités donc on doit forcément échanger avec le coach sur notre ressenti, sur les choses qu’on doit mettre en place. On a une très bonne relation, il n’y a aucun souci. On est obligé d’avoir une relation professionnelle pour le projet de jeu. Et amicale, peut-être un petit peu aussi. Je l’ai connu trois ou quatre mois avec le RCT donc je le connais un peu plus que certains joueurs.
Comment pourrait-on définir pour cette Coupe du monde ?
Tout dépend aussi des ambitions personnelles. Un échec, ce serait de ne pas aller en finale. Quand on fait une Coupe du monde, on a envie de la gagner. On ne fait pas une Coupe du monde pour la faire, donc être éliminés dans les poules ou en quarts, ça ne change pas grand-chose. Il faut aller en finale pour pouvoir dire qu’on a fait une bonne Coupe du monde.
Pourquoi la France peut-elle être championne du monde ?
Parce que c’est un groupe qui a des ambitions. Malgré les défaites qu’on a connues, on a un groupe qui a de bonnes individualités, et si on joue bien ensemble, je suis sûr qu’on peut faire quelque chose, comme les Français l’avaient réussi en 2011. On a tous envie d’aller dans le même sens, de faire quelque chose de grand.