Affaire Haouas: Laporte ne lâche pas Haouas mais l'exhorte à s'engager contre les violences conjugales

L’ancien patron du rugby français Bernard Laporte, qui a fait appel concernant sa condamnation à deux ans de prison avec sursis pour corruption, conserve un œil attentif sur les affaires du rugby en attendant la Coupe du monde en France, dont il entend profiter à fond à partir du mois de septembre.
"Le rôle d’entraîneur, de manager me manque, notamment quand arrivent les grands événements comme une Coupe du monde, confie-t-il à RMC. Je connais l’importance du manager et puis les émotions que tu vis. Ça me manque, oui. Entraîner tous les jours en club, c’est contraignant et ça me manque moins. Mais par contre, vivre les grands événements avec l’équipe de France, dire que ça ne manque pas, ce serait mentir."
"C'est à lui de réagir, il faut qu'il s'engage"
Prêt à vibrer pour les joueurs de Fabien Galthié qu’il a installé à la tête des Bleus, Bernard Laporte s’est exprimé à notre micro sur une actualité plus grave liée à l’équipe de France, à savoir la condamnation du pilier international Mohamed Haouas, qui a écopé d’un an de prison ferme pour violences conjugales sur sa compagne.
"Ce qu’il a fait est intolérable, c’est la première des choses à dire, a estimé Laporte. Doit-on pour autant laisser quelqu’un à l’abandon définitivement parce qu’il a fait une bêtise? C’est ça la véritable question. Il doit d’abord s’excuser. S’il veut être réintégré, il doit s'engager contre les violences conjugales et dire: 'J’ai commis cette faute grave, ne faites pas ça.' il n’y a que comme ça qu’il peut être réintégré, ce n’est pas en disant rien et en attendant que la justice passe. Une fois qu’il a fait ça, que fait-on? On le laisse au bord du ruisseau? Quel va être l’avenir de ce garçon? Il faut y penser. On a qu’une vie. Oui, il a fait une grave erreur. C'est à lui de réagir, il faut qu'il s'engage. Il faut qu’il réagisse. S’il ne le fait pas, ça va être compliqué, c’est une évidence. Pour qu’un club le prenne… il va se faire siffler partout. Certains partenaires vont-ils accepter qu’il soit dans leur club? Quid des supporters? Ce n'est jamais simple. La première des démarches, c’est à lui de la faire."
Mohamed Haouas a rencontré le juge d’application des peines en présence de son avocat cette semaine. L’entrevue à huis clos avait pour but d’évoquer les conditions d’aménagement de la peine du joueur, ce dernier ayant été condamné à un an de prison sans mandat de dépôt. L’avocat du joueur, Me Gallix, a fait savoir qu’il avait demandé "prioritairement" une libération conditionnelle parentale, la pose d’un bracelet électronique, elle aussi envisagée, étant plus contraignante pour un sportif de haut niveau. Quelle que soit la décision du juge, le joueur devra s'y contraindre. Celle-ci ne sera toutefois pas effective immédiatement. Le SPIP (service pénitentiaire de probation et d’insertion) effectuera une enquête. En toute logique, la mesure prise devrait être appliquée à la rentrée, au terme de cette enquête.