
Italie-France: ce qu'il faut retenir de la victoire dans la douleur des Bleus pour leurs débuts au VI Nations
La victoire en tremblant
Romain Ntamack peut pousser un ouf de soulagement, les Français ont dominé de justesse (29-24) une équipe italienne qui les aura poussés dans leurs retranchements, pour leur entrée en lice dans ce VI Nations. A en juger par sa moue dubitative et inquiète en tribunes, Fabien Galthié ne devrait avoir aucun mal à trouver matière à critiquer le match de son équipe. Les Bleus ont tremblé jusqu’au bout à Rome face à l’équipe supposée la plus faible du Tournoi, ne reprenant l’avantage au tableau d’affichage qu’à la 66e, après le quatrième essai inscrit par l'entrant Matthieu Jalibert, synonyme de bonus offensif.
Le début de match conquérant et dominateur de l’équipe de France ne pouvait laisser imaginer un tel scénario. Dans une confrontation où les deux équipes ont cherché à imposer le rythme, parfois maladroitement, l’Italie a d’abord subi, encaissant trois essais, dont deux sur des diagonales de Romain Ntamack. Mais la Nazionale a progressivement pris l’ascendant en conquête, notamment en mêlée fermée, gagnant également les duels dans les zones d’affrontements qui créaient l’indiscipline française. Le gros point noir de la soirée.
18 pénalités concédées…
La statistique justifie à elle seule le regard noir de Shaun Edwards. L’entraîneur de la défense des Bleus a assisté impuissant à la faillite de ses joueurs dans ce domaine. Les Bleus ont été pénalisés le plus souvent sur des actions défensives, "dans des zones où on ne doit pas faire de fautes", regrettait Fabien Galthié au micro de France Télévisions. Sur le reculoir en fin de première période, les Français ont concédé une quantité importante de fautes au sol quand les Italiens enchaînaient les temps de jeu sur de longues séquences.
Peu rigoureux dans les zones d’affrontement, les Français ne sont pas parvenus à rectifier le tir en seconde période, avec un total de 18 pénalités concédées (9 en première période, 9 en seconde). Cette indiscipline leur a coûté un essai de pénalité mais l’addition aurait pu être bien plus salée. "On peut aussi rajouter les avantages, le carton jaune… On s’est franchement mis en difficulté", soupirait encore Fabien Galthié, conscient du défi qui attend les Bleus la semaine prochaine, à l'Aviva Stadium. Dans son antre, l'Irlande ne fera pas preuve de la même indulgence que l'Italie. "Je pense qu'on va vite rectifier le tir", promet Galthié.
Baptême du feu réussi pour Dumortier
Le XV de France s’est imposé dans la difficulté et c’est dans la difficulté que le néophyte Ethan Dumortier a pris ses marques pour sa première cape internationale. L’ailier du Lou, très à l’aise dans ses courses, a pu compter sur le soutien du banc qui a donné de la voix pour l'encourager au bord du terrain, lui permettant de prendre confiance au fil de la rencontre.
Dumortier a marqué son premier essai en bleu, à la réception d’une transversale de Romain Ntamack, un événement qui fera date dans la carrière du néo-international, mais l'ailier a surtout mesuré ce qui sépare son quotidien en club du très haut niveau international.
"Les dix premières minutes n’ont pas été faciles à gérer, j’ai compris un peu ce qu’était le niveau international, ça m’a vite calmé, a-t-il expliqué à France Télévisions. J’ai cherché un peu d’air en première période. Ce qui m’a surtout surpris, c’est l’intensité, la volonté des deux équipes à vouloir imposer le rythme. Il y a beaucoup de temps de jeu effectif et on enchaîne les courses sans ballon."