
Racing 92: "Je pense à la Coupe du monde tous les matins quand je me lève", avoue Bernard Le Roux
Bernard Le Roux, comment expliquez-vous la mauvaise passe du Racing?
Je ne peux pas trop l’expliquer. Il y a pas mal de raisons. Nous avons été un peu perturbés par le Covid, mais aussi pas mal de blessures en début de saison. A un moment, il y en avait 17 ou 18. Ce n’est pas facile même avec un effectif assez large. Le début de saison a été compliqué. On va tout donner pour rester dans nos objectifs. Une saison de Top 14, c’est long. C’est un marathon et il reste assez de matchs pour nous rattraper.
Ce n’est pas habituel de voir le Racing chuter quatre fois de suite…
Bien sûr. C’est très rare. Heureusement que nous avons gagné notre match de Coupe d’Europe (à Northampton). La fin d’année 2021 a été compliquée mais nous sommes toujours ambitieux. Forcément, on se remet en question toutes les semaines et on sait que nous devons nous améliorer. Cela fait treize ans que je suis au club et c’est la première fois que l’on risque de ne pas se qualifier. On doit bosser encore plus pour se donner une chance de finir dans les six.
Avec le report de la deuxième journée européenne puis du match contre Pau, vous n’avez pas pu enchainer et confirmer la victoire à Northampton…
Oui, surtout que, comme je le disais, nous sommes très ambitieux, surtout pour la Coupe d’Europe. On a mis un grand focus dessus, on s’est tous dit que c’était notre objectif numéro 1. On ne veut pas non plus délaisser le Top 14 et nous sommes bien motivés.
L’avenir de la Coupe d’Europe est malgré tout incertain en raison du contexte sanitaire…
On gère ce que l’on peut gérer. Ça ne dépend pas de nous et on ne peut pas faire autrement.
A titre individuel, comment vous sentez-vous?
Je me sens bien. J’ai été blessé pendant un mois. Je me suis déchiré les quadriceps, après j’ai été perturbé par le Covid. Je n’ai pas joué depuis quelques semaines. Là, je me sens bien frais pour attaquer l’année. (Sourire)
Etait-ce frustrant de ne pas jouer?
Bien sûr, même si les coupures parfois font du bien aussi. J’ai eu un petit bébé et ça m’a fait du bien de passer du temps en famille. J’ai eu plus de temps pour eux. Mais c’est vrai que c’est difficile de suivre les matchs devant sa télévision. On est plus stressé dans ce cas-là. Ce qui est bien, c’est que beaucoup de jeunes ont eu du temps de jeu cette année, c’est bien pour eux d’avoir cette expérience.
Vous parlez des jeunes, vous sentez-vous vieux?
Non, pas du tout. (Rires) Mais quand tu vois les gamins de 18 ou 19 ans qui commencent à jouer, ça fait du bien. On a dix ans d’écart, je ne me sens pas vieux, mais eux ne sont pas très vieux non plus (rires).
Vous fêterez vos 34 ans au mois de juin, jusqu’à quel âge vous voyez vous jouer?
J’ai un contrat jusqu’en 2024, donc au moins jusque-là.
Et après?
J’ai un dernier objectif qui est de jouer en équipe de France, de jouer cette Coupe du monde 2023 et de rester dans le groupe. Je n’ai pas pensé à plus loin que ça.
Pensez-vous régulièrement à cette Coupe du monde?
Oui, j’y pense tous les jours. Tous les matins, quand je me lève. Je ne sais pas ce qui va arriver, mais je veux me donner de maximum de chances d’y être. C’est vraiment mon dernier grand objectif. J’y pense beaucoup.
Jouer cette compétition en France, c’est votre rêve?
Oui, bien sûr, surtout avec cette génération, cette équipe et ce staff. On a mangé notre pain noir pendant quelques années, et aujourd’hui ça va très bien. J’aimerais bien faire partie de ce groupe. Je sais qu’il faut travailler énormément. Je ne suis pas vieux mais je sais que je suis plus âgé que certains. Il y a beaucoup de talents en France mais je veux me donner une chance.
La concurrence est encore plus rude qu’auparavant…
Oui, j’ai l’impression qu’il y a trois plus de talents qu’avant ! (Rires) C’est bien d’avoir un groupe avec autant de profondeur.
Comment avez-vous vécu de ne pas jouer en novembre avec les Bleus?
C’est toujours compliqué. Je suis déjà passé par là, avec des hauts et des bas. Aujourd’hui, je me sens frais. En rugby, on ne reste jamais en haut pendant trois ou quatre saisons. Mais ça va passer, j’ai assez d’expérience pour le savoir. La roue tourne toujours.
Vous devez avoir les crocs?
Bien sûr. Mais je veux voir aussi toujours le côté positif, avec un nouveau membre de la famille qui est arrivé. Je me sens bien et motivé. Avec le staff, ça se passe bien. J’ai beaucoup de confiance en Fabien (Galthié), il le sait. Je m’entends très bien avec tout ce staff qui fait ses choix, moi je bosse pour gagner ma place. Je comprends leurs choix.
Le groupe des 42 pour préparer le Tournoi sera annoncé dans une dizaine de jours…
Oui, je ne sais pas si j’y serai puisque je n’ai pas beaucoup joué. Mais je vais essayer d’ici là de faire de bons matchs en club puisque ça reste un rêve de continuer l’aventure avec ce groupe.