XV de France : "Montrer ce que je sais faire", Jules Favre savoure sa sélection dans les 42

Quel est votre sentiment?
J’ai eu deux, trois messages de la famille et des amis. Cela fait extrêmement plaisir. C’est une belle marche. Le chemin était long. Il reste encore à franchir la plus belle marche.
Comment l’avez-vous appris?
J’étais au club en train de m’entraîner. Le midi, je mangeais. J’étais avec Jo Danty et Jules Plisson. Jo m’a dit d’aller chercher mon téléphone. Je trainais dans les couloirs. Je parlais avec le team manager. Le téléphone a sonné et c’était William Servat pour m’annoncer la nouvelle.
Qui avez-vous appelé juste après?
J’ai appelé mon père tout de suite. Je lui ai dit. Il était content au début et une ou deux minutes après, il a réalisé et il s’est mis à pleurer. Il est fier de moi. C’était aussi un rêve pour lui de voir ses enfants en équipe de France. Ma sœur, qui joue à Lille, met toutes les chances de son côté et ça va le faire.
Beaucoup de joueurs nés en 1999 ont déjà été appelés (Ntamack, Carbonel, Vincent, Lebel), cela vous surprend-il?
On va se retrouver avec cette belle génération. On ne s’attendait pas à tous se retrouver avec les grands. Cela fait plaisir. C’est le travail qui nous a amené ici.
Quelles sont vos ambitions?
Pour le moment, je n’ai pas encore trop réfléchi. C’est donner une bonne image. Montrer ce que je sais faire et m’exprimer là-haut. Avant de jouer, c’est surtout montrer de belles choses pour voir que je suis motivé et que j’ai envie de jouer.
Avez-vous un sentiment de fierté compte tenu de votre parcours, vous qui n’avez qu’une sélection en jeunes?
C’est un parcours atypique. Je viens d’un petit club de Franche-Comté où ce n’est pas une terre de rugby. Ce sont plus les footeux. Cela fait bizarre de se retrouver là mais ce n’est pas du hasard non plus. Il y a des gens qui m’ont fait confiance et j’ai su leur rendre. Tout le travail effectué pendant ces 10 dernières années, a payé. Je ne m’y attendais pas forcément mais c’est une bonne surprise.
Vous imaginiez-vous un jour en Bleu?
Comme tous les gamins à l’école de rugby, on a tous eu ce fameux polo ou maillot de l’équipe de France que l’on a eu à son anniversaire ou à Noël et que l’on arborait fièrement le samedi. J’y pensais dans un coin de ma tête mais ce n’était pas réel. Je me disais que ça serait énorme. Quand j’étais petit, j’avais 15 ans, je regardais Jules Plisson, Jo Danty. Me dire que je serai avec les Bleus, c’est incroyable.
Dans votre club de La Rochelle, il y a 5 joueurs appelés (Atonio, Aldritt, Danty, Dulin) mais aussi d’autres qu’ils ne le sont pas: c’est difficile de jubiler?
Ce sont des copains, tous. On est ensemble au quotidien. Cela a été dur pour certains. Tout le monde était content pour moi car c’était la première fois. La première, c’est un sentiment spécial. On en a pas trop fait. Tout le monde a été cool avec moi. Je suis allé voir les copains pour leur dire que ça allait arriver et qu’il ne fallait pas s’en faire.
Vous êtes polyvalent sur la ligne de trois-quarts, à quel poste pensez-vous jouer?
Je sais pas du tout. Dans le groupe, j’ai été annoncé en tant que centre. Je n’ai pas encore assez échangé avec le staff pour savoir s’il voulait m’utiliser au centre ou utiliser ma polyvalence avec l’aile. Pour la Coupe du Monde, c’est un objectif trop lointain.
Le XV de France a beaucoup d’ambition pour ce Tournoi, avez-vous une appréhension?
Un peu d’appréhension car je ne connais pas le groupe et le staff. Cela va être un milieu assez nouveau pour moi. J’ai un peu de stress mais j’espère que cela va vite se dissiper et que je vais bien m’intégrer.