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EN DIRECT - Commission d'enquête sur les Fédérations: après Deschamps, l'audition de Florian Grill devant l'Assemblée

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Didier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de France de football, et Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, sont auditionnés devant l'Assemblée nationale ce jeudi, dans le cadre de la commission d'enquête concernant les dysfonctionnements au sein de plusieurs fédérations sportives.

Grill reconnaît des retards sur le développement de la pratique féminine

Florian Grill: "Je ne parle pas de rugby féminin mais de pratique féminine. Il y a un potentiel de développement immense. Ce qui compte, c'est la proximité et tous les clubs ne proposent pas la pratique féminine. Certaines filles n'en font pas parce qu'elles n'ont pas de clubs à proximité. Et quand elles en font, elles font plus de kilomètres. Il faut aussi féminiser les encadrements, l'arbitrage... et on est très en retard. Les élus doivent se rendre compte du rôle sociétal des clubs, qui sont parfois enfermés dans la case sport alors qu'ils sont essentiels au lien social. Et les subventions baissent."

Le président de la FFR assure ne pas avoir été au courant du cas Meité, victime de racisme

Bakary Meité, victime de racisme dans son club de l'Aude, a témoigné.

Florian Grill: "Je le connais, je lui ai parlé récemment parce qu'on a un projet de développement du rugby sur le continent africain. C'est quelqu'un de très bien. Je ne savais pas qu'il y avait eu des faits de racisme le concernant. Je n'ai pas souvenir de cette affaire."

Laurent Gabbanini, directeur général FFR: "On est vraiment désolé si monsieur Meité n'a pas trouvé le chemin pour être accompagné par la FFR, il y a certainement un problème de communication dans les deux sens. La C3PR n'est pas un gadget, elle a reçu plus d'une centaine d'alertes depuis sa création. On doit prévenir soit le disciplinaire soit le judiciaire. Il faut qu'on accompagne les acteurs. Aurait-on dû s'autosaisir après lecteur de l'article? Sûrement."

Comment la FFR tente de lutter contre le racisme

Florian Grill: "Le racisme n'a pas sa place dans le rugby, c'est un sport d'inclusion par excellence. Le rugby s'est ouvert à la diversité, on le voit dans les quartiers prioritaires ; le rugby se féminise..."

"Malheureusement, il arrive qu'il y ait des dérapages et on a souhaité avoir un message ferme auprès des arbitres, en leur rappelant l'arsenal à leur disposition et en leur disant qu'ils seraient soutenus. Quand j'étais président de la Ligue Ile-de-France on avait mis en place une application avec l'arbitre permettant, à chaque rencontre, d'évaluer le banc de touche, le capitaine, le terrain et les tribunes. Avec la data, on a la capacité à envoyer des représentants sur les terrains. On est en train d'étendre ce logiciel."

Laurent Gabbanini, directeur général: "On ne met pas la poussière sous le tapis. Dès qu'un phénomène ou une suspicion apparaît, elle est traduite en commission de discipline. C'est zéro tolérance."

Grill évoque la gouvernance de la FFR

Florian Grill: "La fédération est très démocratique. Concernant la gouvernance, cela fonctionne mais le comité directeur ne se réunit que trois fois par an selon les conventions. C'est donc plutôt le bureau fédéral qui prend les décisions donc on est en train de travailler à une réforme statutaire."

Comment la FFR lutte contre "toutes formes de violence"

Laurent Gabbanini, directeur général FFR: "On a mis en place une cellule de protection dans le cadre de la lutte contre toutes formes de violence. La FFR a la volonté de ne tolérer aucune forme de violence ou discrimination. Nous avons diffusé une communication avec un plan d'action et des numéros d'urgence. Quelqu'un répond H24 sur toutes les alerters. Cela passe par la formation des acteurs, à la fois des dirigeants de clubs et proximité. L'association Colosses aux pieds d'argile ont formé nos cadres et bénévoles."

"Après il y a l'accompagnement des structures quand il y a des formes de violence. Sur le suivi, c'est observation, prise en compte immédiate et évaluation de la gravité des faits. Selon le niveau de gravité, on peut saisir les autorités judiciaires. On peut gérer en interne par la Commission de discipline en interne dans certains cas."

Florian Grill: "Il me semble que la FFR a ce qu'il faut. Il nous est nous-même arrivé de saisir la C3PR. On a la Commission qui lutte contre les discriminations et le fait de manière efficace. On a très récemment rappelé que sur des propos homophobes, racistes, antisémites, l'arbitre avait la capacité d'exclure immédiatement le joueur. Quand c'est dans les tribunes, l'arbitre a la possibilité d'arrêter le match, de convoquer les présidents et de décider."

Florian Grill donne des précisions sur le nouveau partenariat avec Altrad

"Le partenariat? Il y a eu un nouvel appel d'offre parfaitement encadré. La société Altrad a candidaté. La condamation était en première instance et n'est pas définitive. C'est un nouvel appel d'offre qui avait été lancé, avant même mon élection. L'appel d'offre a été fait dans les règles de l'art."

Laurent Gabbanini: "Le nouveau contrat débute au 1er janvier."

Florian Grill évoque la condamnation de Bernard Laporte

"En tant que membre du comité directeur, ma position a été que la FFR se devait de se porter partie civile dans ce procès pour se défendre et de m'étonner, après la condamnation de Bernard Laporte en première instance, que les frais de justice n'aient pas été remboursés à la FFR. Quand j'ai été élu, j'ai appris que le même jour, un protocole avait été signé avec Bernard Laporte au terme de ce procès. Sur le contenu des affaires, j'ai fait campagne sur un projet positif pour le rugby français, voulant transformer la FFR en fédération à mission."

Place à l'audition de Florian Grill

On bascule sur le rugby avec le président de la Fédération française de rugby Florian Grill et Laurent Gabbanini, directeur général

Fin de l'audition de Didier Deschamps

qui se termine par une demande d'invitation de la commission pour le prochain match de l'équipe de France (ce sera Gibraltar à Nice...)

Si demain est président de la FFF, quels axes d'amélioration à apporter?

"Je ne peux pas vous répondre, parce que je ne le serais pas. Je suis épanoui parce que j'ai fait de ma passion mon métier, mais avoir un rôle autre, plus politique, moins proche du terrain, c'est pas du tout mes envies ni de ma compétence. Mais il y a beaucoup de choses qui ont été faites pour le football amateur. Est-ce qu'on peut faire plus, oui, et Philippe Diallo vous a présenté son plan. Des sommes colosssales sont attribuées. Est-ce que c'est suffisant, certainement pas. Je ne voudrais pas entendre que rien n'a été fait. Evidemment, la locomotive, c'est les sélections nationales."

Sur un clip contre l'homophobie "seuls trois joueurs auraient accepté de tourner un clip

"C'est archi faux"! Vous dite s"il y a eu que 3 joueurs. Il a eu trois joueurs. Peut-être qu'il y a d'autres obligations, d'autres sollicitations et les autres joueurs peuvent être investis sur d'autres associations. Il n'y a pas un joueur qui va vous dire "moi l'homophobie j'en ai rien à faire". Je comprends l'interprétation de monsieur Lemaire, d'autant que moi aussi j'y ai participé, mais je ne pourrais pas forcément participer avant chaque compétition. On ne peut pas toujours faire plaisir à tout le monde.

Sur le port du brassard contre les discriminations à la Coupe du monde

"Nous avons porté le brassard arc en ciel. Nous avons été abandonné avant cette coupe du monde parce que la responsabilité appartient aux instances. Nous avons été confrontés à ces sujets là. Quand on a décidé d'aller jouer la coupe du monde au Qatar, je n'étais pas sélectionneur et NLG n'était aps président de la fédération. Là, à quelques semaines de la compétition, on demande aux sportifs de s'engager. Si il y a une action collective, c'est mieux. Avant une Coupe du monde, j'ai déjà suffisamment de choses à m'occuper en interne."

Face aux cas de racisme, d'homophobie, de violences sexuelles et sexistes... est-ce que voter rôle c'est pas d'être plus qu'un sélectionneur?

"C'est un peu déconnecté aprce que les joueurs de l'équipe de France sont aemnés à faire des actions à titre personnel ou autre, par exemple par rapport aux restos du coeur. C'est impossible de répondre à toutes les sollicitations. Mais on ne va pas régler les problèmes du quotidien. J'ai uen fonction avec uen responsabilité. Je suis avant tout un citoyen français et je suis dans la vie de tous les jours. J'ai la liberté aussi de pouvoir d'exprimer ou ne pas m'exprimer."

La rapporteure rappelle des jets de banane contre Joseph Antoine Bell à Marseille

Didier Deschamps était sur la pelouse.

On revient sur la prolongation de DD

"Je ne peux pas vous dire si le président est cené aviser le comex ou pas. L'Assemblée générale a été avisée puisqu'elle a eu lieu le lendemain. Il voulait annoncer ma prolongation au moment de cette assemblée générale. Si les choses s'étaient passées comme elles s'étaient toujours passées auparavant, je n'aurais pas eu besoin de prolongation parce qu'elle était toujours prévue avant la compétition. C'est la situation qui a été amenée à faire une prolongation. Là, il ne l'a pas fait avant la compétition, là il vous expliquera peut-être ses raisons et il vous répondra."

Sur les faits de racisme en Italie et l'incidence sur la performance des joueurs et sur la prolongation de contrat offerte par Le Graet après 2022

"Sur le racisme, il ya beaucoup plus d'incidents qui se passent. je ne sais pas si il y en avait pas ou si il y en avait et on en parlait pas, mais dans ma carrière, je n'y ai pas été confronté. Concernant Mike Maignan, le joueur de foot, quel qu'il soit, ce ne sont pas des robots, et quand on est pas en confiance, quand on a des problèmes dans la sphère privée, ca peut avoir des répercussions sur le terrain."

"En ce qui concerne ma relation avec Noël Le Graët, on a eu une relation professionnelle, mais forcéement uen relation qui se créé, dans mon esprit ça a toujours été mon président, comme aujourd'hui, Philippe Diallo est mon président. Et avec cette relation de confiance, je ne me suis jamais permis de le tutoyer."

Sur les relations avec Florence Hardouin après l'Euro 2021

"C'est une décision du président. Moi, mon pouvoir de décision, il est sur le choix des joueurs et personne ne peut me dire qui prendre et pas prendre. Après le président, il décide. Il n'y a pas à discuter derrière, ce n'est pas de mon ressort. Il y a une hiérarchie dans tout domaine professionnel. Moi, j'ai fait en sorte, depuis que je suis sélectionneur, à rester dans mon domaine. Mon pouvoir c'est le sportif et je ne vais pas m'immiscer dans des domaines qui ne sont pas de ma compétence."

Sur les dysfonctionnements Le Graet-Hardouin et pourquoi vous avez rompu avec madame Hardouin?

Je ne vais pas vous dire de mal de madame Hardouin, le temps qu'elle a pu passer avec nous en équipe de France. Il y a eu une période avec un peu de perturbations, il y avait des habitudes...; Moi, le maitre mot c'est m'adapter, et avec mon staff on s'est adapté.

Sur l'arrivée de Diallo à la fédération

"Je suis incapable de vous dire quand il a été vice-président ou quand il a intégré le comex. Et pendant les pus de 10 ans où j'ai été sélectionneur, ce n'est pas la partie à laquelle je m'intéressais."

Sur le plan social à la FFF en 2021

"Si vous me demandez ce qu'il y a dans le plan, je suis incapable de vous répondre. Je n'ai pas connaissance de ce qu'il y a à l'intérieur, donc je ne peux pas réagir. Je ne suis pas dans le quotidien de la fédération."

On revient à l'affaire du tag de 2016 et sur la non participation de Benzema à 2022

"Je ne sais pas si le tag de ma maison est lié ou non à la non-sélection de Karim Benzema, je ne sais pas qui est l'auteur. En ce qui concerne la sélection ou la non sélection d'un joueur. Je sui sélectionneur de l'équipe de France et je sélectionne des joueurs qui ont la nationalité française. Et mes choix sont des choix sportifs. Je ne sais pas si c'est l'endroit pour refaire l'histoire de ce qui s'est passé à Doha, mais à partir du moment où je me suis exprimé... Dans chaque situation, il n'y a qu'une vérité, mais il y a plusieurs versions. C'est factuel et j'ai dit ce qu'il s'était passé. La situation s'est passée exactement comme ça. Si vous voulez plus de détails je peux donner des échanges de SMS? mais je ne pense pas que ça va faire avancer les choses. Et je suis en procédure contre un journaliste qui s'est permis d'affirmer des choses. La justice rendra son verdict, mais je n'ai pas à inventer des histoires. Mais à qui allez vous accorder du crédit? Moi, quand je prends la parole, je dis ce qu'il s'est passé, en donnant plus ou moins de détail. En ayant une procédure en cours, je ne peux pas donner de version détaillée."

Même réponse pour les violences sexuelles et sexistes

Non, je n'ai pas été confronté, mais j'ai été informé de certains agissements. Au moment des faits, les personnes ne pouvaient pas ou ne se sont pas exprimé et c'était difficile de savoir, à moins d'être présent, ce qui n'était pas le cas. Je ne sais pas comment ça a été traité, ce n'est pas mon rôle."

DD confirme qu'il n'a jamais assisté à d'actes racistes

"Et pourtant j'ai été dans de nombreux stades, vestiaires, pays..."

Sur le racisme dans sa carrière

"Dans toute ma carrière, j'ai été été dans de nombreux vestiaires, mais je n'ai pas été confronté dans mon activité sportive à ces comportements là. Mais je ne vais pas vous dire qu'il n'y a pas de racisme dans le football. En 2016, j'ai eu ma maison en Bretagne tagguée et je peux vous assurer que c'est uen violence sans nom et avec des conséquences importantes pour moi et ma famille. (Il fait référence aux suites de l'interview de Benzema qui disait que DD avait "cédé à la partie raciste de la France" en ne le sélectionnant pas pour l'Euro). Je ne voudrais pas stigmatiser le football plus qu'une autre discipline sportive. Le monde du sport n'est pas épargné par ces problèmes là.

On attaque maintenant la question du racisme

"Qu'il y ait des sanctions plus lourdes, plus sévères... je pense qu'il faut en passer par là, mais à tous les niveaux il y a des gens responsables qui doivent prendre ce type de décision. C'est leur responsabilité."

Quel partage des responsabilités sur OM-OL?

"Je ne vais pas dire c'est la faute de l'un ou de l'autre... Tous doivent réunir leurs forces pour que ça n'arrive plus, il faut de la prévention, des sanctions lourdes... Je n'ai pas moi dans ma fonction et à titre personnel, la possibilité de pouvoir influencer... Il y a des gens suffisamment responsables qui savent ce qu'ils peuvent faire et ce qu'ils doivent faire."

Sur les incidents de OM-OL

"Ce sont des images horribles, qui n'ont pas de place dans un cadre sportif ou même dans la vie de tous les jours. Il faut faire en sorte que ça n'arrive plus. Aujourd'hui, malheureusement la sphère sportive et en particulier le football est le reflet de notre société. Avec en plus une résonance médiatique qui a un impact beaucoup plus important. C'est arrivé, malheureusement. Il faut que les pouvoirs publics, les clubs, fassent tout pour que ça n'arrive pas."

Deschamps précise à quel moment il est à Clairefontaine

Il explique qu'il n'est à Clairefontaine qu'au moment des rassemblements des Bleus. Il fait aussi des déplacements dans les Ligues amateur et il a fait des interventions auprès de la DTN. "Je suis salarié de la FFF mais je ne suis que ponctuellement dans les locaux de la FFF, je n'y suis pas au quotidien."

Didier Deschamps est devant la commission d'enquête

Les questions sont très larges et concernent toute la carrière de DD dans le football. Le sélectionneur des Bleus prête serment.

Au tour de Didier Deschamps

L'audition de Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération française Handisport (FFH), et de Grégory Saint-Géniès, directeur technique national vient de se terminer. ce sera au tour du sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps dans quelques minuteS.

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live concernant la Commission d’enquête relative à l’identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport

L'Assemblée nationale poursuit ses travaux dans le cadre de la Commission d’enquête relative à l’identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport. Ce jeudi, deux auditions sont prévues.

La première concerne Didier Deschamps, à partir de 14h. Le sélectionneur de l'équipe de France sera interrogé sur les dysfonctionnements identifiés au sein de la Fédération française de football, qui ont notamment abouti à la démission de Noël Le Graët.

Deuxième audition programmée ce jeudi: celle de Florian Grill, actuel président de la Fédération française de rugby qui a succédé à Bernard Laporte. Ce dernier avait démissionné, condamné pour corruption (procédure dans laquelle il a fait appel).

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