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EN DIRECT - Commission d'enquête de l'Assemblée nationale: Laurent Blanc raconte la fameuse "réunion des quotas" de 2010

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L'Assemblée nationale poursuit ses travaux dans le cadre de la commission d’enquête relative à l’identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif.

C'est la fin de cette Commission d'enquête de l'Assemblée nationale

Auditionné pendant environ 1h30, Laurent Blanc a notamment pu s'exprimer sur les dysfonctionnements au sein de la FFF ou encore la fameuse "réunion des quotas" en 2010.

Laurent Blanc critique envers le système électoral fédéral

"Le mode électoral pour être élu à la présidence d'une Fédération... Il y a des choses à dire. C'est impossible. Dans le système électoral mis en place, il y a des présidents qui sont omnipotents et je pense que ça ne facilite pas les choses."

Laurent Blanc: "Tous les problèmes que nous évoquons sont aussi présents dans les autres pays"

"On peut toujours regarder comment les autres fonctionnent. Tous les problèmes que nous évoquons sont aussi présents dans les autres pays. J'ai joué dans le sud de l'Italie, je peux vous dire que le racisme était présent. L'Angleterre a été frappée par l'hooliganisme, je pense qu'ils ont bien réglé ce problème. Si on a conscience qu'il faut faire évoluer les choses... On sait ce qu'il se passe, le mode de fonctionnement est ce qu'il est, on ne peut pas le changer totalement, mais il faut être attentif.

Laurent Blanc sur la place de l'argent dans le football

"J'ai vu et vécu l'évolution du football. Quand j'ai commencé, il y avait très peu d'argent dans le football. J'ai dit très récemment que la direction prise par le football ne me plaisait pas. En France, on forme les joueurs et on le vend 30, 40 ou 50 millions d'euros. Il y a désormais du trading, on est vraiment dans le football business. Le football a attiré beaucoup de gens intéréssés, sans trier. La Fédération n'a aucun pouvoir là-dessus, elle subit."

Laurent Blanc relancé sur la réunion de 2010

Laurent Blanc: "C'était une enquête que la DTN avait faite. Avait-elle été missionnée pour le faire ? Je n'en sais rien. (...) Sans vous, l'autorité que vous représentez, on n'y arrivera pas. On est en train de se renvoyer la responsabilité. Permettez-moi de penser qu'en termes d'efficacité, l'autorité publique a le droit et le devoir de vérifier le fonctionnement d'une Fédération. Vous avez des pouvoirs que les gens de terrain n'ont pas. C'est la première fois en 12 ans que je suis convoqué pour parler devant une commission."

"Cette réunion a été rendue publique car un Monsieur a mis un dictaphone sous un livre. Une fois que le problème a été connu de tout le monde, la FFF voire le ministère auraient dû prendre des décisions pour essayer d'améliorer des choses."

Laurent Blanc sur la "réunion des quotas" en 2010

Laurent Blanc interrogé sur la fameuse "réunion des quotas" à la FFF en 2010: "Je vais être très clair avec vous. Ce qui me désole, c'est qu'on en reparle que 12 ans après. Il y a eu cette réunion, des amalgames qui ont été faits et on n'en a pas reparlé. Pendant 12 ans, il ne s'est pas passé grand-chose. Ce n'était pas dans mes attributions d'être dans les réunions de la DTN. On m'avait invité car je pense que des gens avaient de mauvaises intentions. Je pensais qu'on allait parler football et développement des jeunes."

"On a poussé plus l'analyse en disant qu'il y avait un pourcentage élevé d'internationaux étrangers. C'était la question des binationaux. C'est là qu'on a été enregistrés. Sur une question à la fin, cette réunion a été très mal vécue, par moi et pas d'autres, car il y a eu des amalgames qui ont été faits et ça a été assez insupportable après."

Laurent Blanc s'exprime sur les faits de harcèlement au sein de la FFF

Laurent Blanc interrogé sur l'enquête sur la dissimulation de faits de harcélement sexuel au sein de la FFF: "Il faut agir et essayer de faire en sorte que ces problèmes-là soient moins fréquents. Les choses commencent à se savoir, alors qu'avant on ne les connaissait pas - ou on ne voulait pas les connaître."

"Il faut réfléchir à trouver des solutions en termes de gouvernance, pour faire en sorte que ce qui a pu se passer il y a quelques années ne se reproduise plus, que ce soit au sein de la FFF et dans les autres sports. On est au courant des choses, il faut essayer, vous comme moi, de les corriger."

"Quand vous entendez le témoignage d'une victime, c'est toujours bouleversant. Le problème, c'est que ça s'est déjà passé. Comment faire ? Il faudrait avoir des avertisseurs."

"Pendant deux ans où j'ai été sélectionneur, je n'ai jamais entendu quoi que ce soit qui laissait penser qu'il se passait quelque chose au sein de la Fédération."

L'ancien sélectionneur des Bleus indique ensuite ne jamais avoir eu connaissance de la plateforme Signal-sports, une adresse d'alerte destinée aux violences dans le sport.

Laurent Blanc se dit favorable à l'arrêt des matchs en cas de racisme dans les tribunes

"Je pense que le football évolue dans le bon sens. Vous allez peut-être être surpris. Quand j'étais jeune, je suis allé voir des matchs de football avec mon père ou mon grand-père. A cette époque, c'était à tous les matchs qu'il y avait des choses à éliminer. 25-30 ans plus tard, les choses ont changé. Ca existe encore, mais il y a beaucoup de mieux par rapport à ce qui se faisait avant. Maintenant, on a des moyens colossaux pour entendre et identifier."

"Quand vous entendez ces propos-là, vous pouvez intervenir. Avant, comment vous faisiez pour essayer d'exercer une punition à ces gens-là ? Il y a 25 ans, il y avait des cris, des gestes, des objets... C'est pour ça que je vous dis qu'on évolue dans le bon sens, même si tout n'est pas parfait."

Laurent Blanc: "Je n'ai jamais échangé avec le Comex de l'époque"

"L'échange avec la DTN (Direction technique nationale) est très important. On a une relation beaucoup plus étroite avec la DTN qu'avec la FFF. J'avais une très bonne relation avec le DTN de l'époque, on échangeait beaucoup sur les détections des jeunes. Mais je n'ai assisté qu'à une seule reprise à une réunion de la DTN. C'est à la suite de cette réunion qu'il y avait eu la polémique sur les binationaux, donc ça m'avait plutôt porté préjudice."

"Le sélectionneur est tout de même assez seul. C'est lui qui compose ses choix. Il m'est arrivé de discuter de mes choix avec le DTN, mais le sélectionneur a un pouvoir de choix et de sélection. (...) Je n'ai jamais échangé avec le Comex de l'époque."

Laurent Blanc: "Le football ressemble à l'évolution de la société"

"En tant que sélectionneur, nous allons faire quelques réunions à la FFF, les échanges sont présents mais ce n'est pas un lieu où le sélectionneur a l'habitude de séjourner. La vie de la FFF, ce n'est pas un sélectionneur qui peut vous la raconter précisément."

"Le football en lui-même n'a pas changé, il a évolué, comme la société. Le football est un sport très populaire. Même si on est en train de discuter de ses déviances, je pense que le football est très utile pour notre jeunesse. Le football ressemble à l'évolution de la société. Si la société prend une direction, le football n'y échappera pas."

C'est parti pour l'audition de Laurent Blanc

L'audition débute par un propos introducif de la présidente de la Commission d'enquête.

L'audition de Laurent Blanc prévue à partir de 15h30

Alors que Patrick Vieira a été interrogé lors d'une séance à huis clos, Laurent Blanc va être audtionné par la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale à partir de 15h30. L'ancien entraîneur de Bordeaux, Paris et Lyon va s'exprimer sur l'affaire des quotas en équipe de France.

Les raisons de la Commission d'enquête

En juin dernier, la députée à l'origine de la Commission avait justifié les motifs de travaux de l'Assemblée nationale

Bonjour à tous et bienvenue dans le live consacré à la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la gouvernance des Fédérations sportives

Créée en juin 2023, la Commission d’enquête relative à l’identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif poursuit ses travaux. Menée à l'Assemblée nationale, cette commission a pour mission d'éclaircir les problèmes de gouvernance au sein de plusieurs institutions: la Fédération française de football, celles de rugby, tennis ou des sports de glace notamment.

De nombreux acteurs ont été auditionnés. Cette semaine, la Commission se penche sur le football, avec les auditions prévues de Laurent Blanc ou Patrick Vieira concernant l'affaire des quotas en équipe de France. Karim Benzema est lui aussi convoqué, mais la date de son audition n'a pas été dévoilée.

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