Iran: le gouvernement nie la condamnation à mort du joueur Amir Nasr-Azadani

Quelle est la situation réelle d'Amir Nasr-Azadani, l'ancien joueur iranien de football, accusé de haine envers Dieu? L'ambassadeur d'Iran en Colombie a démenti une condamnation à mort de l'ancien joueur. Il a affirmé qu'il s'agissait d'"une fausse nouvelle", en réponse à un tweet du président colombien qui demandait de "ne pas tuer" Amir Nasr-Azadani. "Le procès n'a pas encore eu lieu. Par conséquent, la nouvelle de la peine de mort est un pur mensonge", a commenté l'ambassadeur, dans des propos relayés par Mundo Deportivo.
La situation incite cependant à la prudence. Le régime totalitaire a déjà mis à mort deux personnes pour des faits similaires: l'activiste de 23 ans, Mohsen Shekari, et le lutteur Majid Reza, pendus publiquement à Machad, une ville du nord-est de l'Iran.
Le monde du football au soutien de Nasr-Azadani
Interpellé fin novembre par les autorités pour avoir manifesté contre le régime en place, Amir Reza Nasr-Azadani avait reçu le soutien du syndicat international des joueurs. Selon le site d’informations Iran Wire, non-affilié à l’Etat, le footballeur de 26 ans, sans club depuis juillet dernier et la fin de son contrat avec Iranjavan FC, risque la mort même si ses proches n’ont pas été informés sur les causes de son arrestation. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, la FIFPro a demandé il y a quelques jours l’annulation immédiate des sanctions décidées contre lui.
"La FIFPro est choquée et écœurée par les informations selon lesquelles le footballeur professionnel Amir Nasr-Azadani risque d'être exécuté en Iran après avoir fait campagne pour les droits des femmes et les libertés fondamentales dans son pays, a publié lundi 12 décembre le syndicat des joueurs sur son compte Twitter. Nous sommes solidaires d'Amir et appelons à la levée immédiate de sa peine."
Un mouvement de contestation qui dure depuis des mois
Un mouvement de contestation secoue l'Iran depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d'Iran. Le gouvernement avait alors évoqué "un problème cardiaque". Une version remise en cause par plusieurs témoins des évènements, qui accusent la police d'avoir violemment battu la jeune femme, entraînant sa mort.
Fin novembre, l'international iranien Voria Ghafouri (28 sélections) avait été accusé d'avoir "insulté et sali la réputation de l'équipe nationale" après sa participation aux manifestations et avoir affiché son soutien à la communauté kurde.
Fin novembre, CNN avait assuré que les familles des joueurs de la sélection iranienne avaient été menacées d'emprisonnement et de torture si les joueurs ne se "comportaient pas bien" avant le match contre les États-Unis à l'occasion de la troisième journée de la Coupe du monde 2022. Une forme de représaille après l'hymne que n'ont pas chanté les coéquipiers d'Azmoun lors du match d'ouverture contre l'Angleterre.