Procès de Benjamin Mendy: "Comme si elle avait vu un fantôme", le témoignage glaçant de la proche d'une victime présumée

Nouvelle journée d’audience à Chester, au Royaume-Uni, dans le procès Mendy. Le footballeur de Manchester City, Benjamin de son prénom, comparaît depuis le 10 août devant le tribunal pour huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle contre sept femmes. Les dix chefs d’accusation retenus contre lui concernent des faits qui se seraient déroulés en octobre 2018 et août 2021. L'accusation l'a présenté comme un "prédateur" ayant abusé de victimes "vulnérables, terrifiées et isolées". Et depuis, les témoignages poignants se succèdent. La deuxième semaine de ce procès a débuté ce lundi avec l’audition de Kirsty Beattie, médecin au Centre de référence pour les agressions sexuelles, à Manchester. C'est elle qui a recueilli le premier témoignage de la deuxième plaignante, entendue jeudi et vendredi par la cour de Chester.
"Sous le choc"
La victime présumée a affirmé lors de son audition avoir été violée plusieurs fois par l'international français malgré ses refus répétés. Le premier examen de la seconde plaignante dont il est question a eu lieu 44 heures après l'agression dont elle aurait été victime. La médecin a expliqué que la plaignante lui avait semblé "sous le choc" lors de leur rencontre, ajoutant qu’elle n’avait pas détecté de blessures évidentes dans les zones anale et vaginale. Kirsty Beattie est ensuite revenue sur la teneur de leur conversation et le récit que lui aurait tenu la jeune femme. Cette dernière lui aurait indiqué qu’elle était sortie ce soir-là avec des amis dans un bar avant de rentrer dans une maison, vraisemblablement celle de Benjamin Mendy.
Un homme lui aurait alors confisqué son téléphone avant de l’attirer à l'étage pour la piéger dans la chambre à coucher. La suite est connue. Elle aurait répété à plusieurs reprises à son agresseur présumé qu'elle "ne voulait pas avoir de relations sexuelles, demandant à sortir de la chambre. Benjamin Mendy aurait alors abusé d’elle. Un récit qui ne contredit pas la version donnée par la plaignante elle-même dans l’enregistrement diffusé jeudi dernier. En revanche, le jury a appris de la bouche du médecin que la victime, si elle a bien "ressenti de la douleur", n'était alors pas certaine d’avoir été pénétrée. Le Dr Beattie a déclaré au jury que la deuxième plaignante était "silencieuse et en larmes", "sous le choc" lors de son examen par la médecin.
"Comme si elle avait vu un fantôme"
N’ayant pas pu constater par elle-même les saignements et violences évoqués par la victime présumée, la médecin a confirmé qu’il ne lui avait pas été possible de déterminer si quelque chose s’était réellement passé ou pas. Après la médecin, les jurés ont écouté le récit d’une amie de la plaignante présente le soir des faits. Celle-ci a donné sa version, expliquant elle aussi que Mendy et Matturie, membre de l’entourage du joueur (coaccusé dans ce procès) les avaient rejoint dans un bar avant de poursuivre la soirée dans la vaste demeure du footballeur, laquelle était "en désordre", "comme s' il y avait déjà eu des fêtes avant".
La jeune femme a raconté au jury qu'elle se trouvait à côté de son amie quand Mendy a voulu récupérer son téléphone pour, expliquait-il, "s'assurer qu'elle n'avait pas pris des photos", ce que la jeune femme aurait nié. L’international français est ensuite parti avec son téléphone et la jeune femme l'a suivie pour le récupérer. Ne voyant pas son amie revenir au bout de vingt minutes, la témoin dit être allée la chercher à l'étage, la retrouvant "pâle et apeurée". "Comme si elle avait un fantôme", a-t-elle ajouté. Terrifiée, elle a souhaité quitter au plus vite la maison, sans en donner la raison.