Élections américaines: quels sont les sportifs qui ont pris position entre Harris et Trump?

C’est l’un des enjeux dans la bataille que se livrent Kamala Harris et Donald Trump pour la Maison-Blanche. Avant le mardi 5 novembre, date à laquelle quelque 244 millions d’Américains seront appelés aux urnes pour désigner leur futur président, la candidate démocrate (60 ans) et son rival républicain (78 ans) cherchent à s’attirer les faveurs de célébrités, starlettes, artistes ou sportifs de haut niveau. Bien que leur soutien ne soit pas nécessairement garant d’un taux de conversion décisif dans l’isoloir, il peut au moins aider à mobiliser ceux qui hésitent encore à se déplacer à défaut d’influencer. À ce petit jeu, Kamala Harris peut compter - entre autres - sur l’appui de Beyoncé, Taylor Swift, Eminem ou Tom Hanks, là où Elon Musk, Hulk Hogan et Kid Rock n’ont d’yeux que pour Donald Trump. La galaxie du sport US n’échappe pas à ces fractures.
Plus puissante organisation de MMA au monde, l’UFC et son boss Dana White font ainsi campagne depuis de longs mois pour l’ancien président. Sans chercher à se cacher. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’apparente aujourd’hui à un véritable instrument de propagande, avec des événements qui donnent parfois l’impression de se transformer en meetings politiques. Henry Cejudo, Justin Gaethje et Beneil Dariush, trois des meilleurs fighters de l’organisation, se sont même rendus avec leur manager Ali Abdelaziz à une réunion publique dans le Michigan - un état pivot que se disputent démocrates et républicains - pour tenter de séduire l’électorat arabo-américain et pousser derrière leur poulain, le seul selon eux capable d’apporter la paix au Moyen-Orient et sur la planète. Rien que ça.
L'UFC roule pour Trump
Chez les ligues de football américain (NFL) et de baseball (MLB), certaines voix se sont manifestées, parfois plus timidement, en faveur de Donald Trump, à l’image de Taylor Walls, joueur des Tampa Bay Rays en MLB. En pleine rencontre, l’été dernier, ce dernier avait soudainement levé le bras et hurlé "Combattez, combattez", en référence à la réaction qu’avait eue le chouchou des électeurs républicains après avoir été visé par une tentative d'assassinat en Pennsylvanie. Questionné sur son geste, Walls avait plaidé un "clin d’œil" à "la force" de Donald Trump, sans vouloir se justifier davantage. Le golfeur professionnel John Daly, surnommé "Long John" pour son goût immodéré pour le whisky, s’est montré beaucoup plus clair: "Sur le circuit, nous voulons tous que papa Trump revienne."
Une position largement partagée par Harrison Butker, le kicker des Kansas City Chiefs, vainqueurs du Super Bowl en février. Habitué aux polémiques et aux positions pour le moins controversées, il a fait scandale il y a quelques mois en prononçant devant les étudiants d'une université un discours polémique, aux relents réactionnaires et homophobes. Début octobre, il a jugé bon de donner son avis sur l'un des grands thèmes de la campagne présidentielle américain: le droit à l’avortement. "Je soutiens le président qui sera le plus pro-vie, et je pense que Donald Trump sera le président le plus pro-vie. C’est le sujet le plus important pour moi. Je veux que nous nous battions pour ces enfants qui vont naître, ils doivent être notre priorité", a-t-il lancé sur Fox News.
Toujours très en pointe dans les luttes sociales, la NBA roule, elle, massivement et sans surprise pour Kamala Harris. En 2017, les Golden State Warriors de Stephen Curry avaient décidé de boycotter la traditionnelle réception à la Maison-Blanche réservée aux champions en titre. Sept ans plus tard, le meneur aux quatre sacres NBA n’a pas hésité au moment d’apporter son soutien à la vice-présidente sortante. "Elle essaie d'apporter son énergie à la campagne, et j'espère qu'elle sera sur le ticket pour gagner l'élection", avait-il confié en juillet lors d’une conférence de presse à l’occasion des Jeux olympiques. Le mois suivant, son entraîneur en club et en sélection, Steve Kerr, avait lui repris sa célèbre célébration pour souhaiter une défaite à Donald Trump.
Harris plébiscitée par la NBA
"Une fois les résultats comptabilisés le soir des élections, selon les mots du grand Steph Curry, nous pourrons dire ‘Bonne nuit’ à Donald Trump", avait-il glissé dans un large sourire, la tête posée de biais sur ses mains jointes, lors d’un discours prononcé à Chicago pour la convention du parti démocrate. Gregg Popovich s’est lui directement attaqué à Donald Trump samedi dernier. "C’est un malade. Il est pathétique, c'est un petit homme et on le sait tous", a dégainé le légendaire entraîneur des Spurs. "Vous ne l'engageriez même pas pour garder vos enfants. Vous ne l'engageriez pas si vous aviez une entreprise. Vous voulez vraiment quelqu'un comme lui dans votre entreprise? Jamais. Mais vous allez voter pour lui en tant que président?"
Les rumeurs racistes colportées par Donald Trump ont par ailleurs poussé le Miami Heat à prendre la défense de la communauté haïtienne. Avec un communiqué publié mi-septembre pour dénoncer les "discours haineux" et les "menaces physiques" qui ont pris de l'ampleur depuis que l'ancien président a affirmé lors d'un débat télévisé que des immigrés haïtiens... mangaient dans l'Ohio "des chats, des chiens". "Le faux récit qui les entoure est blessant et offensant et a malheureusement fait de personnes innocentes la cible de discours haineux et de menaces physiques. Nos employés, fans et amis haïtiens méritent mieux", a réagi la franchise.
La prise de parole durant l’été de la très engagée Megan Rapinoe, double championne du monde et championne olympique de football, a tout autant été remarquée. "Nous ne pouvons pas laisser 'vous savez qui' gagner. Nous avons l'occasion de participer à quelque chose d'absolument incroyable et sans précédent - mettre non seulement une femme, mais une femme noire, à la tête du pays. Si vous ne vous réjouissez pas de cela, je ne sais pas ce qui vous réjouit", avait-elle soutenu.
À cinq jours du scrutin, les derniers sondages placent Kamala Harris et Donald Trump au coude-à-coude.