
Annecy 2018 au bord de la crise de nerf

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Un vent de panique souffle sur la candidature d’Annecy 2018. Vingt-quatre heures après la démission d’Edgar Grospiron de son poste de directeur général du comité de candidature, le sport français tente d’organiser la riposte. Lundi, Denis Masseglia, le président du CNOSF, Jean-Luc Rigaud, le maire d'Annecy, et Christian Monteil, le président du conseil de surveillance de la candidature d’Annecy et président du conseil général de la Haute-Savoie, ont multiplié les coups de téléphone. Objectif : trouver un successeur au champion olympique 1992 de ski acrobatique.
Une réunion de crise est prévue ce mardi à Annecy. La ministre des sports Chantal Jouanno, très impliquée sur le dossier, ne ménage pas ses efforts. Un déjeuner a été organisé mercredi à 13h avec Denis Masseglia. La Ministre des Sports doit également recevoir Edgar Grospiron, vendredi à 8h30, un rendez-vous fixé avant la décision de l'ancien skieur de prendre ses distances avec Annecy 2018.
Selon nos informations, l'une des pistes évoquées serait un binôme composé d'un sportif et d'un industriel rompu au monde du sport et de l'olympisme. En tête de liste, Jean-Pierre Vidal. Contacté par le comité de candidature, le champion olympique du slalom 2002 et membre du comité de soutien réserve sa réponse. Autres successeurs possibles à Grospiron : Florence Masnada, Perrine Pelen ou Antoine Dénériaz.
Pour l'industriel, un nom se dégage, celui de Franck Riboud, PDG du groupe Danone, et ambassadeur de la candidature. Reste que dans l’urgence, trouver un nouveau porte-drapeau relève du casse-tête. « C'est impossible de savoir qui va le remplacer, déclarait dimanche Masseglia, manifestement abattu. On prend le temps minimum de la réflexion. Il faut qu'on puisse digérer l'information. » « Il faudrait être devin pour savoir qui va lui succéder », lui répond en écho un membre du comité de candidature.
Pyeongchang et Munich se frottent les mains
Au sein d’Annecy 2018, c’est en tout cas un sentiment de choc qui prédomine. La quarantaine de collaborateurs espérait que Grospiron poursuive l’aventure, moyennant un renforcement du dispositif à l’international, et ce même si les tensions étaient connues de tous. Alors que le dépôt des dossiers est prévu le 11 janvier, quinze jours avant la visite du CIO dans les villes candidates, Annecy vient de faire le bonheur de ses deux rivales Pyeongchang (Corée du sud) et Munich (Allemagne). « Il y a encore six mois et demi et le travail qui a été fait n'est pas perdu, a déclaré Jacques Rogge. Tout ce qui a été expliqué aux membres du CIO n'est pas perdu, il n'y a donc pas de panique à avoir. » Pas sûr que les paroles rassurantes du président du comité international olympique suffisent à relancer la candidature française.