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Biathlon: "J'enfonce le clou", Braisaz-Bouchet aux anges après son globe en mass-start

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La razzia française continue sur le biathlon. Championne olympique de la mass-start, Justine Braisaz-Bouchet a ravi ce dimanche le globe de cristal de la spécialité sur la dernière course de la saison à Oslo. Le premier de sa carrière.

Justine, ce globe arrive de manière inattendue ! Vous étiez troisième au départ...

Ça fait une semaine que je pense au classement général du petit globe. J’étais en troisième position à une vingtaine de points de Dorothea Wierer (21) et d’Elvira Oeberg (18). J’avais fait brièvement mes calculs pour m’amuser et m’imaginer quel scénario irait dans mon sens. C’était clairement un rêve d’avoir un scénario et de le vivre aujourd’hui. Ce matin, je ne pensais même pas que ça allait se réaliser. Puis ce matin, je me suis dit que j’allais faire ma course et construire comme j’avais décidé, en déterminant des objectifs et en prenant beaucoup de plaisir. J’étais heureuse de prendre ce dernier départ de l’année. Il y avait beaucoup de choses à jouer et pourtant je me suis détachée du résultat pour vivre ce moment. C’était très agréable. Je n’en revenais pas en sortant du dernier tir. Quand j’ai franchi la ligne j’étais juste heureuse d’avoir gagné la course. J’étais focalisée sur l’arrivée des autres Françaises et notamment Anaïs Bescond (qui disputait sa dernière course), c’est Lionel Laurent (l’attaché de presse des Bleus) m’a dit que ça jouait pour le globe.

Quelle saveur a ce globe après l’or olympique ?

Ma saison se résume en deux mots : mass-start. Il y a eu des belles courses, comme l’individuelle à Antholz (1ere), la course des JO où les conditions m’ont permis de revenir sur les deux derniers tirs. Aujourd’hui, j’ai montré qu’à armes égales dans de bonnes conditions, je n’étais pas forcément celle qu’on attendait mais que je suis capable d’aller chercher des titres. Je suis fière des courses de mass-sart que j’ai réalisées. Il y a eu cette médaille d’or aux Jeux. Je concrétise par ce globe. J’enfonce le clou, pas par rapport aux autres mais par rapport à moi. On fait un sport où la confiance et l’estime sont très importantes. Parfois je suis pudique à ce sujet. J’ai tendance à me dévaloriser, c’est de la pudeur. Maintenant, je prends les faits, je les enregistre, ça fait du bien.

Qu’est ce qui vous manque encore ?

A chaque départ je me dis que je suis capable d’aller jouer devant car mon niveau sur les skis me le permet. J’ai beaucoup d’irrégularités dans mes résultats à cause du tir. Je suis capable de bien tirer aussi. J’ai encore un boulot à faire sur la régularité et la gestion émotionnelle des courses. Le but c’est d’être inspiré par notre grand bonhomme Quentin Fillon Maillet, comme Martin Fourcade avant. On a une équipe très forte qui peut encore me faire hausser le niveau.

Propos recueillis par Morgan Maury