Mondiaux de biathlon: "Je montre à mes coachs que j'aurais été le bon choix pour le relais", la revanche de Fillon-Maillet

La médaille de bronze autour du cou, Quentin Fillon-Maillet ne pouvait pas s'empêcher d'avoir "une petite pointe de déception parce que ce n'est pas l'or". Mais après deux saisons post orgie olympiques (cinq médailles à Pékin en 2022 dont deux titres individuels) compliquées, il savourait quand même ce retour au premier plan. "Ça signifie beaucoup parce que la route a été dure ces deux dernières saisons", confirme le Jurassien. "Il y a eu la médaille de bronze l'an dernier sur la mass start mais c'était encore poussif. Je prends déjà une médaille et ça laisse trois autres opportunités pour la fin des mondiaux sur les courses individuelles et deux autres sur les relais donc j'espère qu'il y aura encore plein de belles choses."
Alors dans le dernier tour, dans le coup pour la médaille après avoir blanchi ses cinq cibles sur le tir debout et au final un 9/10 au tir, il a poussé très fort. "Je ne voulais pas être cet athlète qui perd pour quelques secondes donc j'ai charbonné fort dans le dernier tour. J'ai mis une intention supplémentaire. On avait des bons skis en plus aujourd'hui."
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"Toujours un petit goût d'amertume" après le relais mixte
Des bons skis, et aussi des choses à prouver. "Je montre à mes coachs que j'aurais été le bon choix pour le relais", lâche QFM devant les micros avant même qu'on lui rappelle l'épisode. Car les Mondiaux de Lenzerheide ont débuté par une grosse frustration pour le champion olympique. Non sélectionné par le staff de l'équipe de France pour le relais mixte où il comptait défendre son titre, il a regardé à la télé Eric Perrot et Emilien Jacquelin décroché l'or. Il s'en était ému avant le début de la compétition, ne goutant pas à ce choix. "Je comprends la difficulté du choix, détaillait après son sprint Quentin Fillon-Maillet. Et sans revenir sur le débat j'ai toujours un petit goût d'amertume et ce sera effacé (avec le temps). Mais j'aurais tellement voulu avoir cette chance sur le relais mixte..."
"On ne le changera pas", relève Simon Fourcade l'entraîneur de l'équipe de France masculine. "Et c'est ce qui fait sa force depuis toujours : Avoir envie de prouver qu'il est là, qu'il est le meilleur. Je pense que c'est dans des configurations comme ça qu'il sait se transcender. Et quand je le vois dans le dernier tour j'ai peu de doute qu'il n'ait pas eu envie de nous prouver quelque chose..."
Simon Fourcade s'attendait à ce type de réaction du Jurassien. "Il n'y avait pas un gars dans l'équipe, moi y compris, qui n'avait pas mis une pièce sur Quentin aujourd'hui. On le sait fier, orgueilleux, il y a quelque chose qui l'a déçu et qu'il a exprimé en début de championnats. On attendait vraiment quelque chose de lui parce qu'on sait que c'est le type de personnage qui est en mesure de réaliser ce type de course quand il se sent un petit peu blessé."
Une folle remontée sur la poursuite de dimanche?
Le coach des Bleus, qui a couru avec Fillon-Maillet quand il était biathlète, revient sur sa décision de ne pas l'aligner sur le relais mixte. "Quentin s'est agacé en se référent à son très très beau mois de janvier qu'il réalise. Il s'est senti un peu mis à l'écart par rapport à Emilien (Jacquelin). Mais on connait le tempérament de chacun et je savais que mettre Quentin à l'écart allait plus le transcender que possiblement d'autres athlètes. Je ne sais pas si c'est ce qui lui a permis de venir chercher cette médaille aujourd'hui mais si c'est ce qui lui a permis d'avoir un supplément d'âme je pense qu'on a eu raison parce qu'au final on a une médaille aujourd'hui sur le sprint et un titre sur le relais mixte."
Quentin Fillon-Maillet s'élancera demain avec 37 secondes de retard sur Johannes Boe sur la poursuite. "J'ai encore une bonne chance demain. J'ai souvent du mal à me placer sur les sprints et d'être troisième ça me met dans de belles dispositions."