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Karl Tabouret, champion du monde du sprint de para-ski de fond: "Des étoiles dans les yeux"

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À 21 ans, le skieur d’Albertville a conquis son premier titre mondial de para-ski de fond ce mercredi sur le sprint classique à Trondheim (Norvège). Accompagné de Benjamin Daviet sur le podium (3e), Karl Tabouret grimpe d’une marche après une deuxième place sur le 10km classique le mois dernier. Un résultat prometteur à moins d’un an des Jeux paralympiques de Milan-Cortina pour le fondeur atteint d’une paralysie cérébrale.

Karl Tabouret, racontez-nous ce sprint aujourd’hui (mercredi). Vous étiez tendu le matin et ça se termine avec un finish sur le favori, le Japonais Taiki Kawayoke.

"En demie, je ne suis pas parti très serein. J’avais un peu mal au ventre, un peu de stress. J’avais aussi un peu mal aux épaules. C’était un peu compliqué. Je suis parti comme une brute en demie. Le seul objectif, c’était de se qualifier pour la finale. Sur la descente, j’ai failli chuter. En finale, j’étais davantage serein. Le Japonais Kawayoke part 14 secondes devant moi. Mon objectif était de le rattraper. En haut de la bosse, je ne suis pas loin et je me répète ‘il faut que je le rattrape’. À l’entrée de la ligne droite, je reviens à son niveau. Là, je me suis dit 'il faut envoyer les chevaux’. J’ai tout mis. Le mental a pris le dessus. J’ai tout débranché (rires)."

Quel est le sentiment sur cette première Marseillaise, partagée avec Benjamin Davet, 3e ?

C’est extra parce que je partage ce podium avec Benjamin Daviet qui finit 3e. C’est vraiment énorme. Le Japonais m’avait battu sur le 10 kilomètres classique le mois dernier. Là, de réussir à le battre c’est énorme pour moi. Ce n’est que du bonheur. J’ai des étoiles dans les yeux.

"Aller chercher la médaille d'or sur les disciplines en style classique"

Est-ce que ça a changé quelque chose de disputer cette course en même temps que les Mondiaux valides ? Il y avait beaucoup de public, ce qui est rare sur les courses handisport.

C’était énorme. Il y avait plus de public, plus d’encouragements, ça donnait plus de force. J’ai trouvé ça merveilleux. Si on pouvait refaire ça, de mélanger valides et paras, pour l’ambiance ce serait cool. Je ne dirais pas que le stress est venu du public, c’est plutôt de mon côté. J’avais peur de ne pas bien faire.

Le mois dernier, vous terminez 2e du 10km classique lors de la première partie de ces Mondiaux. Que vous êtes-vous dit jusqu’à aujourd’hui ? Que la première place était atteignable ?

Ça m’a stressé et ça m’a aussi boosté. Je me disais que j’étais capable de gagner. Je me suis répété qu’il fallait y aller. C’était la dernière course de l’année en classique. C’était là ou jamais (rires). Le mal d’estomac est parti vite fait au moment de s’élancer.

Que change ce titre à moins d’un an des Jeux Paralympiques (il sera aligné en biathlon et en ski de fond) ? Cela agrandit-il vos perspectives ?

J’y avais déjà pensé. Maintenant que je suis capable de faire des médailles, l’objectif, c’est d’aller chercher la médaille d’or sur les disciplines en style classique. En biathlon, j’ai bien progressé en peu de temps mais je ne suis pas aussi bon.

Morgan Maury