
Patinage: "C'est humiliant et irrespectueux", l'émotion de Péchalat après sa défaite pour la présidence de la fédération
Nathalie Péchalat, quelle est votre première réaction après cette élection ? Est-ce une surprise ?
On savait que l'élection allait être compliquée, dans un sens comme dans l'autre. C'est la démocratie, tant que le résultat n'est pas tombé, tout est ouvert. Je trouve cela humiliant et irrespectueux, compte tenu du travail que nous avons abattu collectivement ces deux dernières années. C'est le jeu.
Vous pensez que votre travail n'a pas été reconnu ?
Je suis mitigée parce que le rapport moral que j'ai présenté a été validé à plus de 90%. D'un autre côté, la confiance n'est pas réitérée donc il faut en tirer des conclusions. Ce n'est pas simple avec ces deux données. J'ai travaillé dur pendant deux ans pour la Fédération et non pas pour ma réélection. Est-ce que les promesses qui ont été faites vont être tenues ? L'avenir nous le dira.
Est-ce un retour en arrière ?
C'est un sacré retour en arrière. Ce qu'on a fait en deux ans va être balayé d'un revers de la main. Je suis dépitée, parce que ça a été des journées, des soirs, des week-ends (de travail). Ça a été intense. Réhabiliter le sport de glace auprès des institutionnels, des partenaires privés... On repart à zéro.
Derrière cette élection de Gwenaëlle Noury, il y a un homme, Didier Gailhaguet. Êtes-vous d'accord ?
Je ne peux pas ne pas être d'accord car c'est lui qui a conduit la campagne et qui a fait son programme. Je ne peux pas vous dire l'inverse. Après, quelle place va-t-il avoir, dans l'ombre ou sur le devant de la scène, je n'en sais rien... Même si ce n'est qu'un fantôme, c'est une honte intersidérale pour les sports de glace.
On vous sent très touchée...
C'est dur car c'est le travail de l'équipe. On s'est donné pendant deux ans pour transformer la Fédération et on était arrivés à cette transformation. On avait réhabilité la Fédération des sports de glace, qui avait été si souvent dans la tourmente. Peut-être que les gens sont amnésiques, mais on se souvient du scandale de corruption, des scandales de violences sexuelles, des problèmes de moralité. On était sortis de tout ça.
Comment ont réagi les personnes qui ont voté pour vous ?
J'ai croisé certains présidents de clubs qui étaient en pleurs, déçus, tristes, d'autres qui étaient très heureux. Je ne sais pas ce qu'on leur a promis... Le résultat était à 47-53, il y a moins de la moitié qui sont déçus et inversement.
Quel message souhaitez-vous faire passer aux athlètes ?
Je leur souhaite de se focaliser sur leurs objectifs sportifs et extra-sportifs, leur carrière. La Fédération n'est qu'un accompagnateur parmi tant d'autres. Je ne peux que leur souhaiter bon courage.
Quel est votre avenir ?
Je pense qu'il y a des limites à tout, je vais prendre du recul et retourner dans ma vie d'avant. Je vais garder un lien avec les sports de glace parce que cela fait partie de mon ADN, mais pas directement avec la Fédération, ce n'est pas le but du jeu. Il n'y aura aucun recours, on est en démocratie, j'accepte le résultat. Je ne veux pas me lancer là-dedans. Les emmerdes, j'en ai eu pendant deux ans, on va s'arrêter là.