Mondiaux de ski: les cinq principales chances de médaille(s) pour les Bleus

Johan Clarey à Kitzbühel en janvier 2023 - Icon Sport
En slalom, Clément Noël parmi les favoris pour le titre mondial
Victorieux lors du slalom nocturne de Schladming fin janvier en Autriche, Clément Noël est le seul Français à avoir remporté une épreuve de Coupe du monde cet hiver. Très irrégulier tout au long de la saison, à l’image de sa carrière, il ne faut pas moins en oublier qu’il compte à seulement 25 ans déjà 10 succès en Coupe du monde et un titre de champion olympique.
"Quand tu gagnes le slalom de Schladming, ça te met forcément dans une position de favori prévient Sébastien Amiez. Il monte en puissance et courra sur une piste technique qui lui correspond parfaitement. Et puis il a l’avantage d’avoir déjà géré parfaitement la pression sur un grand évènement avec son titre olympique en Chine il y a un an." Attention malgré tout à une énorme densité dans cette discipline du slalom cette année. Les Norvégiens Braathen, Kristoffersen et McGrath, les Suisses Yule, Meillard et Zenhaeusern seront autant de très difficiles adversaires à battre pour grimper sur la plus haute marche du podium. Et puis Clément Noël ne s'est malheureusement pas mis dans un état de confiance idéal en enfourchant lors de la seconde manche d'un slalom de Chamonix qui lui était promis samedi en Coupe du monde.
Et si la meilleure chance de médaille d'Alexis Pinturault venait du super-G ?
On peut imaginer le bonheur pour Alexis Pinturault de disputer des Mondiaux chez lui, dans sa station de Courchevel, là où il a grandi. Comme lors de chaque grande compétition, le vainqueur de la Coupe de Monde 2021 va encore devoir accomplir un marathon digne du skieur polyvalent qu’il est. En plus d’éventuels départs sur les géants parallèles, il devrait s’aligner dans l’ordre sur le combiné, le super-G, le slalom géant et le slalom.
Sur ces deux dernières disciplines ses chances de médaille sont maigres au vu de ses résultats cet hiver et de ses problèmes de matériel. Sur le combiné, où il sera aligné mardi, il sera évidemment l’un des grands favoris, lui qui reste sur une médaille d’argent lors des mondiaux de Cortina en 2021 et sur un titre mondial à Are en 2019. Problème, le combiné a depuis disparu du calendrier de la Coupe du monde et ne se court plus que sur les grands évènements. Or, Pinturault a abandonné lors du combiné des JO 2022. "Le combiné peut être compliqué pour Alexis, car il y a une densité comme on en a rarement eu depuis longtemps dans la discipline, remarque Sébastien Amiez. Et vu son ski en slalom cette année ça risque d’être délicat". Reste la vitesse, et le Super-G sur lequel Alexis Pinturault a été le plus performant cette année. Médaillé de bronze à Cortina en 2021, il est aussi monté sur le podium cette année à Beaver Creek aux Etats Unis, et a frôlé encore la boîte il y a quelques jours en Coupe du monde. "J’y crois fort surtout en Super-G, il peut faire un gros coup prédit Sébastien Amiez. Sur une piste technique comme celle de Coruchevel, il est capable d’être là. Et cette piste il va l’aimer, il court chez lui, c’est un vrai plus. Et s’il débloque le compteur dès le début en combiné, ça peut le libérer par la suite."
Johan Clarey, ambitieux pour la dernière grande course de sa carrière.
A 42 ans, Johan Clarey va encore vouloir écrire l’histoire. Plus vieux skieur à monter sur un podium de Coupe du monde lors de la descente de Kitzbühel en janvier, il a montré une enième fois malgré le poids des ans qu’il restait plus que compétitif. 2e en Autriche donc, 3e à Val Gardena fin décembre, le Tignard sera l’un des favoris au podium pour la descente qui se courra le dimanche 12 février sur la piste de l’Eclipse. "Être encore compétitif à cette âge-là, c’est beau, sourit Sébastien Amiez. Là, ce sera peut-être le jour de l’or pour lui, et cette piste risque de lui convenir. Physiquement il est en grande forme, et en plus c’est la dernière grande course de sa carrière, donc il a toutes les cartes en main." Pour rappel, vice-champion olympique en 2022, vice-champion du monde en 2019 et 10 fois sur le podium en Coupe du monde, Johan Clarey ne s’est jamais imposé au plus haut niveau en professionnel. Il prendra sa retraite à la fin de l’hiver.
Romane Miradoli, le renouveau de la vitesse féminine française
Après la blessure de l’hiver 2021 et un élan coupé de plein fouet, il y a eu la renaissance de l’hiver 2022, et la confirmation, enfin, de tout le bien que l’on pouvait penser de la skieuse de Flaine, avec une première victoire en Coupe du monde lors du Super-G de Lenzerheide en Suisse en mars dernier. Un succès tout sauf au rabais devant les ogres du ski féminin, l’Américaine Mikaela Shiffrin, et la Suissesse Lara Gut Behrami. Le premier pour une Française en vitesse depuis… Ingrid Jacquemod à Santa Caterina en 2005.
Depuis, Romane Miradoli a continué à engranger de l’expérience et réalise un hiver plus que correct en super-G, avec une 3e place à Saint-Moritz en décembre et une cinquième place à Cortina d'Ampezzo il y a deux semaines. "Sur les mondiaux, j’y crois beaucoup, c’est son heure, et elle peut prendre une nouvelle dimension, avance Sébastien Amiez. Ça peut lui sourire dans les deux disciplines, aussi bien en descente qu’en Super-G. Elle a un ski technique, quand elle met de l’engagement elle se rapproche des meilleurs. Elle sait ce que c‘est la victoire elle l’a déjà fait. Elle est mûre pour réussir des grands championnats du monde."
Tessa Worley, la géantiste en piste pour la triple couronne en slalom géant
Dans cette équipe de France, c’est celle qui connaît le mieux la pression de la course d’un jour. Celle aussi à qui ces fameuses courses de grands championnats réussissent le mieux. Double championne du monde de slalom géant, double championne du monde par équipe, et également deux fois médaillée de bronze au niveau mondial, son savoir-faire en la matière est absolument indéniable. Pour ce qui seront ses derniers mondiaux, Tessa Worley aura une nouvelle fois une chance de bien figurer. Certes elle est moins aérienne qu’elle ne l’était l’an passé en slalom géant, mais elle n’est jamais sortie du Top 10 cet hiver, et a frôlé le podium à plusieurs reprises, son meilleur résultat étant une 4e place à Semmering fin décembre.
"Un troisième titre mondial en slalom géant pour Tessa ce serait énorme, s’enthousiasme Sébastien Amiez. Même s’il faut reconnaître que c’est plus dur pour elle cet hiver dans cette discipline. Il y a un plus gros décalage avec les meilleures que l’an passé. Mais elle court en France, presque à la maison et elle a tout planifié pour être le plus en forme possible ce mois-ci." Tessa Worley aura également sa chance à jouer dès mercredi en super-G. Quatrième à Sankt Anton en Autriche courant janvier, elle a encore montré à cette occasion tout son savoir-faire dans cette discipline alliant grande vitesse et technique pointue.