Mondiaux : Théaux, le bronze inattendu sur le super-G

Adrien Théaux sur le podium - AFP
Même en montagne, l’histoire sait s’extirper du froid pour un joli clin d’œil. En décembre 2010, Adrien Théaux signait son premier podium en Coupe du monde, une deuxième place sur le… super-G de Beaver Creek. Un peu plus de quatre ans après, le skieur de Val Thorens goûte pour la deuxième fois la saveur d’une « boîte » sur la piste de la station du Colorado (Etats-Unis). Mais cette fois, c’est aux championnats du monde. Avec une médaille de bronze planétaire au bout. Un double clin d’œil, d’ailleurs. Car la breloque du Français rentre dans la catégorie « quand-on-ne-l’attendait-plus-ou-presque ».
Grand espoir du ski tricolore, statut consolidé par sa cinquième place en descente des Mondiaux de Val d’Isère en 2009 à 24 ans, Théaux avait encore renforcé les attentes avec ses deux victoires en Coupe du monde, sur les descentes de Lenzerheide en 2011 et de Kvitfjell en 2013. Avec un tel talent, on espérait une médaille en grand championnat. Mais elle n’arrivait pas. Les JO 2010 ? 16e en descente, 13e en super-G, 12e en super combiné. Les Mondiaux 2011 ? 10e en super-G, course pas terminée en descente. Les Mondiaux 2013 ? 10e en descente, 9e en super-G, course pas terminée en super combiné. Les JO 2014 ? 18e en descente, 11e en super-G et 17e du super combiné. Jamais très loin. Jamais très proche non plus.
Théaux : « Je cours après depuis longtemps… »
A force d’en attendre monts et merveilles après ses bons débuts de saison mais de récolter des déceptions le jour J, on l’avait même un peu oublié. A l’ombre du talent polyvalent Alexis Pinturault. Mais Théaux, qui compte dix podiums en Coupe du monde (cinq en descente, cinq en super-G) dont le dernier en décembre 2013 dans le super-G de Val Gardena, s’est rappelé à notre bon souvenir au meilleur moment. Une fin de course de feu permettait au Français de signer un temps canon, 1’15’’92, synonyme de podium derrière l’Autrichien Hannes Reichelt et le surprenant Canadien Dustin Cook (venu s’intercaler malgré son dossard n°28). Le jour de gloire, enfin.
« Je cours après cette médaille depuis longtemps, appuyait Adrien au micro de RMC, radio officielle de la Fédération française de ski. Il y a beaucoup de monde qui l’attendait aussi. Ça fait énormément de bien. C’est l’un des plus beaux jours de ma vie. C’est juste magique. J’ai changé mon matériel et beaucoup de choses dans ma préparation. Ça n’a pas payé en début de saison mais je savais que ça commençait à monter. C’est un beau clin d’œil de faire cette médaille ici, à Beaver Creek, où j’ai réalisé mon premier podium en Coupe du monde. »
Membre de la Dream Team RMC Sport, Sébastien Amiez est heureux de la trajectoire épousée par Théaux : « Ça fait longtemps qu’il court après cette médaille. Il a connu des mois de décembre et janvier difficiles mais il est remonté en puissance dès le week-end dernier à Kitzbühel (quatrième du super-G alors qu’il n’avait pas fait mieux que 15e dans les trois épreuves précédentes de l’hiver, ndlr). On a retrouvé un autre Adrien aujourd’hui et ça va le mettre en confiance pour la descente de samedi. Pourquoi ne pas aller en chercher une autre ? » Les succès font des petits. Les médailles aussi.