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Mondiaux : Worley peut-elle conserver son titre ?

Tessa Worley

Tessa Worley - AFP

Gravement blessée il y a un peu plus d’un an et perturbée par une chute à Aspen (Etats-Unis) en novembre dernier, Tessa Worley peine à retrouver son meilleur niveau. Malgré ses difficultés à revenir au top, la skieuse française croit en ses chances de conserver son titre mondial du géant, ce jeudi à Beaver Creek.

Il suffit parfois d’un grain de sable pour que la machine déraille. L’expression est bien connue dans le monde du sport et Tessa Worley est en train d’en faire l’amère expérience. Championne du monde en titre du géant, la skieuse tricolore est complétement dans le flou à l’heure de défendre son bien, ce jeudi sur la piste de Beaver Creek (1ère manche à 18h15, 2nde à 22h15). Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit le 17 décembre 2013 à Courchevel, qui l’avait privée des Jeux Olympiques de Sotchi, la native d’Annemasse est revenue sur le circuit cet hiver. Et comme si elle n’avait jamais eu de période de convalescence, elle a repris immédiatement sa place parmi les meilleures, avec une 7e place lors de l’épreuve d’ouverture de la Coupe du monde, à Sölden, en Autriche. Mais la machine s’est enraillée un mois plus tard.

Sur le géant d’Aspen (Etats-Unis), Worley tombe lors de la première manche. Une chute presque anodine mais qui va perturber la reconstruction de la Française. Pour preuve, ses résultats suivants sont loin des attentes : 15ème à Äre (Suède), le 12 décembre, et 28e à Kühtai (Autriche), deux semaines plus tard. Une baisse de régime que Sébastien Amiez explique par un retour… trop réussi. « Quand tu attaques la première course et que tu es dans le Top 10, tu as tendance à vouloir mettre le curseur un peu plus haut, analyse le membre de la Dream Team RMC Sport. Tu mets les bouchées doubles avec du travail physique, sur les skis et tu te fatigues un peu plus. La chute arrive et ça aurait pu la mettre en confiance en se disant : "Je suis tombée, le genou a tenu donc c’est tout bon". Mais là, c’est un peu l’effet inverse. »

Worley : « J’ai la tenue de commando »

Après deux derniers Mondiaux réussis, avec le bronze à Garmisch-Partenkirchen (2011) et l’or à Schladming (2013), la « puce du Grand-Bornand » pensait retrouver des couleurs dans le Colorado. Mais sa 24e place sur le super-G, la semaine dernière, ne l’a pas rassurée. Pourtant, à l’issue de cette course ratée, la skieuse aux treize podiums en Coupe du monde, dont huit victoires, restait optimiste : « Je suis hyper contente d’être ici, de venir courir, de prendre ma chance. J’ai la tenue de commando depuis que suis arrivée sur le sol américain, donc il faut vraiment continuer dans cet esprit-là. Ça fait deux ans que Schladming est passé, donc pour moi ce n’est même pas une question de garder son bien ou pas, c’est juste aller chercher de nouvelles belles choses. Je suis là pour ça. On va s’en donner les moyens, se donner à fond et puis on verra après. »

Deux mois après son dernier géant, ce discours pourrait paraître un brin trop confiant. Mais Sébastien Amiez pense lui aussi que l’exploit est possible : « Le gros avantage, c’est qu’elle part dans le Top 15. Pas forcément comme favori, mais comme outsider, explique le vice-champion olympique 2002 de slalom. Elle a quand même deux médailles aux championnats du monde, donc quand tu arrives sur un évènement comme ça, tu te dis que tu n’as rien à perdre. Elle a l’expérience de ces grands rendez-vous et, sur une course d’un jour, elle est capable de se transcender. Il ne faut pas l’enterrer. » Car comme dirait un autre « skieur » très connu : « On ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher. »

la rédaction avec GQ