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Ski alpin: à Alta Badia, Pinturault espère enfin lancer sa saison en slalom géant

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En manque de réussite depuis le début de la saison en slalom géant - 11e notamment samedi dernier à Val d’Isère - Alexis Pinturault espère enfin performer dans sa discipline de prédilection dimanche et lundi à Alta Badia en Italie. Le vainqueur du gros globe de cristal de la Coupe du monde de ski alpin 2021 connait la recette, lui qui s’était justement imposé cet hiver-là sur la très copieuse Gran Risa. Mais son matériel lui joue quelques mauvais tours cette année dans la spécialité.

Entre la balourdise des fondues savoyardes de Val d’Isère et la délicatesse du tiramisu d’Alta Badia, le plat favori sur le circuit d'Alexis Pinturault, il n’y a qu’un pas. Que le skieur français aura franchi en moins d'une semaine via un petit détour par son QG hivernal d’Altenmarkt im Pongau en Autriche, Wiener Schnitzel à l’appui, pour se reposer et s’entraîner deux jours en slalom géant.

Il faut dire que depuis le début de la saison, "Pintu" dévore la neige comme à son habitude. Entre le géant de Sölden fin octobre, le passage par Beaver Creek dans le Colorado début décembre pour une inattendue troisième place en Super-G et le retour en Europe, le meilleur skieur français est de tous les combats ou presque. "J’ai profité de ce passage en Autriche pour récupérer du décalage horaire explique-t-il. L’enchaînement Beaver Creek – Val d’Isère est toujours très éprouvant, c’est bien de pouvoir un peu se détendre."

Beaucoup de tests à l’entraînement, mais le juge de paix reste la course 

Car le gros de la saison arrive désormais. Et s’il veut garder le contact notamment en slalom géant avec l'imbattable monstre suisse Marco Odermatt, Alexis Pinturault n’a plus trop le droit à l’erreur. Paradoxalement, sa discipline forte est celle où il réussit le moins bien cet hiver, 20e à Sölden, 11e à Val d’Isère, toujours en proie à quelques incertitudes concernant le réglage de son matériel. "Sur les entraînements on en a profité pour tester un bon nombre de choses que ce soit sur les skis ou sur les chaussures. Plein de choses différentes pour essayer de pouvoir trouver des solutions et des améliorations."

Des tests manifestement satisfaisants pour le skieur de Courchevel lancé dans une course contre la montre à un mois et demi du début de mondiaux qu’il disputera à domicile, dans sa station de toujours. De là à dire qu’ils apportent des garanties de résultats à Alta Badia, rien n’est moins sûr. "Quand on arrive sur un week-end on peut avoir mis en place des choses à l’entraînement, le vrai juge de paix reste la course, et la confrontation avec les meilleurs mondiaux, rappelle Alexis Pinturault. C’est ça qui nous dit si on est dans le temps ou pas. J’ai observé des améliorations sur le matériel que je vais utiliser à Alta Badia. Après, est-ce que ça sera suffisant vis-à-vis de mes concurrents ? C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre."

"Quoi ? La finale elle est à 16h ? Ohlala !"

L’incertitude est d’autant plus grande pour Alexis Pinturault, qu’il souffle depuis deux ans le chaud et le froid sur la Gran Risa, piste parmi les plus exigeantes du circuit. Brillant vainqueur en 2020, il était en revanche passé à côté de son ski l’an dernier sur les deux géants disputés, l’obligeant à reconnaître devant les très rares médias français présents, dont RMC Sport, qu’il ne jouait alors plus le classement général de la Coupe du monde de ski 2021-2022. 

Cet hiver non plus Alexis Pinturault ne se battra pas pour le gros globe de cristal, il l'avait annoncé d'emblée. Mais ses récentes performances en Super-G et en slalom prouvent qu’à 31 ans, il a encore la grinta du champion. Il reste d’ailleurs à ce jour, le skieur en activité qui compte le plus de succès en Coupe du Monde (34). 

Et quel que soit son résultat ce dimanche sur le premier des deux géants disputés dans la station des Dolomites, ses yeux seront assurément rivés à 16h vers une autre coupe du monde, celle de football au Qatar. "Quoi ? La finale elle est à 16h? Ohlala ! Ils auraient pu la mettre plus tard", s’exclame-t-il dans un sourire un peu contrarié quand on lui apprend l’horaire de ce match entre la France et l’Argentine. "En principe je serai devant la télé en train de regarder mais ça peut tomber en pleine séance de récup ou de kiné. Mais au pire je la regarderai en pointillé."

Car cette équipe de France de foot séduit vraiment le champion de ski. "Je pense que le sélectionneur est extraordinaire, conclut-il. Il y a des individualités qui sont extraordinaires aussi, mais c’est le sélectionneur qui crée une équipe. Ces dernières années, il y a dans ce sport de plus en plus d’individualités et de moins en moins d’équipes, et justement Didier Deschamps a réussi à créer un groupe qui perdure. Je trouve ça extraordinaire." En début d'après-midi sur la Grand Risa, peut être Alexis Pinturault donnera-t-il "le la" d'une journée remplie de succès pour le sport tricolore...

Arnaud Souque, à Alta Badia