Ski alpin (Adelboden): "Les places d'honneur, ça me fait de moins en moins vibrer", confie Clément Noël

Deuxième du slalom nocturne de Madonna Di Campiglio juste avant les fêtes, Clément Noël reprend du service dimanche en Coupe du Monde de ski à Adelboden dans l'Oberland bernois. Une course capitale en vue de la suite de la saison pour le meilleur slalomeur français. Sur la route de la station Suisse il a décroché son téléphone ce vendredi pour discuter quelques minutes avec RMC Sport.

Clément, quel a été le programme depuis cette deuxième place juste avant Noël à Madonna Di Campiglio?

On a fait la pause habituelle pour Noël. Ce n'est pas une période où c'est facile de s'entraîner, c'est les vacances et puis on a besoin aussi un petit peu de couper après un mois de décembre où on a passé quand même pas mal de temps sur les skis. Donc j'ai coupé au début des vacances jusqu'à fin décembre avant la reprise et là c'est reparti pour la compétition.

On imagine que le podium en Italie vous a fait du bien aussi...

Oui ça fait du bien, ça a confirmé que j'étais sur une pente ascendante depuis le début de saison. Je me sentais quand même bien, mais là ça continue un peu sur cette lancée-là. Tout n'est pas parfait, mais voilà, Madonna, ça a confirmé en course ce que je ressentais à l'entraînement. Je suis dans le coup. Donc c'est une course qui est vraiment positive pour lancer la saison quoi.

Une saison qui pour les slalomeurs va désormais être très dense d'ici mars...

Oui, on rentre surtout dans une grosse période en fait. Janvier, février, mars on est censé faire dix courses en deux mois et demi, donc c'est cool, on va bien enchaîner mais il va falloir être bien en forme à partir de maintenant. C'est là où ça se joue quoi, on attaque le gros morceau de la saison.

D'autant qu'avec la blessure de l'Autrichien Marco Schwartz, leader du classement de la Coupe du monde de slalom, il y a quand même des cartes qui sont peut-être redistribuées...

Non, pas forcément, il ne me paraissait pas au-dessus du lot, personne ne paraît au-dessus du lot. En vrai, j'étais plutôt triste pour lui quand je l'ai vu blessé. Ça ouvre une porte oui mais il y a encore beaucoup de skieurs qui n'ont pas fait un super début de saison et qui j'en suis sûr vont performer, comme par exemple Henrik Kristoffersen.

Il y a les Norvégiens, il y a les Suisses, donc je ne me fais pas trop de soucis pour la concurrence, il y a ce qu'il faut, donc c'est surtout à moi de me concentrer sur moi-même.

Cette perspective quand même de jouer le petit globe de la spécialité vous anime-t-elle toujours?

Non, en vrai ça ne m'anime pas. Je pense que j'ai essayé de rendre mon ski plus solide pendant les dernières années pour être plus régulier en Coupe du monde et jouer le classement général mais finalement ça a fait un peu l'effet inverse. Donc je me sors tout ça de la tête.

En fait ce qui m'anime, c'est de gagner des courses, alors ça n'arrive pas souvent, mais quand ça arrive, c'est vraiment cool et donc j'essaie de tout donner sur chaque course pour aller jouer devant. Je me rends compte au fur et à mesure du temps que faire des places d'honneur, ça me fait de moins en moins vibrer et que j'ai besoin d'aller vraiment me dépasser et d'aller chercher la gagne.

Ca tombe bien vous n'avez jamais gagné sur la mythique Chuenisbärgli d'Adelboden en six participations, et êtes sortis de piste à 4 reprises... C'est l'occasion de se rattraper?

Oui, c'est une piste où j'ai eu par le passé beaucoup de mal à passer le mur qui n'est pas facile et qui se prend d'une manière assez conservatrice. Il est très raide mais il ne faut pas complètement s'endormir non plus et moi je n'ai jamais réussi à mettre le curseur au bon endroit, soit j'en mettais trop, soit je n'en mettais pas assez.

C'est une piste qui n'est pas si facile à aborder que ça mais par contre paradoxalement j'ai toujours été assez rapide sur cette piste. En tout cas cette année je vais essayer de tout faire pour que ça me convienne mieux que les autres années.

Propos recueillis par Arnaud Souque