Ski alpin: "Est-ce que j'ai envie?", Pinturault s'interroge encore sur la suite de sa carrière après sa lourde blessure

Le skieur français Alexis Pinturault, grièvement blessé à un genou droit fin janvier lors du super-G de Kitzbühel (Autriche), a affirmé vendredi qu'il n'était pas encore "catégorique" sur la suite à donner à sa carrière, à bientôt 34 ans et à un an des JO 2026.
Victime d'une fracture du plateau tibial et d'une lésion au ménisque du genou droit, un an tout juste après s'être rompu les ligaments croisés du genou gauche, Pinturault a reconnu qu'il réfléchissait à la fin de sa carrière.
Tout arrêter ? "J'y ai pensé fortement", a admis lors d'un point presse "Pintu", l'un des plus grands palmarès du ski français avec 34 victoires en Coupe du monde, deux titres mondiaux individuels en combiné et trois médailles olympiques.
"Déjà l'année dernière, après ma première blessure, j'y avais réfléchi et là, c'est probablement encore plus le cas", a ajouté le vainqueur du gros globe de cristal en 2021. "Je pense que même à l'heure où on se parle, le choix n'est pas totalement clair. Je ne suis peut-être pas aussi catégorique dans un sens ou dans l'autre mais j'ai encore besoin de temps, de réflexion."
Si sa blessure est bien moins grave que l'année dernière, le skieur de Courchevel ne va pas pouvoir poser le pied par terre pendant un mois et demi. "Je n'ai pas de douleurs, je n'ai pas de problématiques sur le long terme, je ne vais pas rentrer dans une phase de rééducation intensive ou extrêmement longue comme c'était le cas l'année dernière", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il devrait normalement pouvoir reprendre le sport d'ici six semaines.
"Mais c'est un contre-coup qui n'est pas forcément le bienvenu parce que je me sentais de mieux en mieux sur les skis. On est dans une situation différente de l'année dernière mais qui m'éloigne de la même manière du circuit."
"Est-ce que j'ai envie ?"
A bientôt 34 ans, Alexis Pinturault se laisse le temps de retrouver, ou pas, l'envie de continuer. "Des sources de motivation, il en existe", a-t-il affirmé, citant l'envie de ne pas finir sur une blessure ou la perspective des JO-2026 en Italie. "Mais est-ce que j'ai l'envie d'aller là-dedans ? Est-ce qu'après ce premier coup dur que j'ai pu vivre l'année dernière, je veux passer par de nouvelles étapes, certes un peu plus faciles, mais quand même difficiles pour pouvoir retrouver le plus haut niveau ?"
"Ce sont les questions qui sont les plus dures, sur lesquelles je vais devoir vraiment réfléchir", a-t-il ajouté. Quoiqu'il en soit, le skieur polyvalent, qui avait annoncé au début de l'hiver 2023/2024 délaisser le slalom pour tenter de gagner en descente, tire un trait sur la discipline reine du ski.
"Si jamais je continue, c'est évident qu'il est fort probable que la descente soit mise de côté. Il est même probable que le super-G soit mis de côté et que je me concentre uniquement sur le géant", a-t-il indiqué.
"Si je reviens, je ne suis pas sûr de faire beaucoup de saisons et je me concentrerai donc sur l'essentiel : le géant, la discipline où j'ai toujours été le plus performant, où j'ai eu le plus de victoires, le plus de podiums et le plus de régularité", a encore dit Pinturault.