Ski alpin: "Ça laissera une trace à la fin de ma carrière", Noël savoure sa victoire à Kitzbühel

Clément, Kitzbühel vous tenait à cœur. Vous avez fait ce qu’il fallait pour aller chercher cette deuxième victoire…
C’est ma deuxième victoire ici à Kitzbühel, après bien longtemps (2019). Je ne me rendais pas compte à l’époque de la portée d’un succès ici, de tout ce que ça représentait dans le monde du ski. Gagner en descente encore plus, mais ce slalom reste une course mythique, peut-être le rendez-vous de la saison avec Schladming. C’est parfaitement organisé, tout est plus grand, plus beau.
J’avais coché cette course depuis plusieurs années. L’an passé, j’ai eu une grosse déception ici, ça m’avait affecté. Donc aujourd’hui, je suis hyper heureux, j’ai réussi à gérer la pression, à faire une course complète et à gagner ici. Parce que pour moi, mis à part les championnats du monde, s’il y avait une course à cocher c’était Kitzbühel. C’était la course qui me tenait à cœur. C’est la course mythique.
Un petit mot sur cette ambiance ici, avec beaucoup de Français ?
Il y a toujours beaucoup de Français, même sous la pluie. L’ambiance n’était pas la même que samedi en descente. Là, c’était une ambiance un peu pluvieuse mais c’était quand même vraiment bien, j’avais beaucoup d’amis ici, on est toujours bien encouragé. Dommage que Schladming arrive dès mercredi, je ne vais pas pouvoir la fête. On fera ça après Schladming !
Il y aura bien une petite célébration ce soir ?
On va quand même se boire une bière tous ensemble, il ne faut pas déconner. Mais dans ces moments-là on a tendance à monter très haut dans les émotions, à célébrer et profiter, alors oui il faut mais il faut aussi se reconcentrer vite. On a très peu de temps et j’ai envie d’être bon à Schladming. Ça ne m’empêche pas de profiter des bons moments. Je vais essayer de bien récupérer pour être compétitif là-bas.
Vous devenez le seul recordman français avec 14 victoires en slalom. Ça représente quoi ?
Je suis tout seul sur ce record, c’est cool. Ce n’est pas non plus forcément ce qui m’anime. J’ai envie de gagner des courses, de vivre des émotions dans des endroits comme ici. Mais c’est bien, ça laissera une trace à la fin de ma carrière et j’en suis fier.
Aujourd’hui, c’est aussi une bonne opération au classement du globe avec les abandons de Kristoffersen, Meillard, McGrath et Haugan ?
Oui, une belle opération pour moi. Tous ceux qui ont gagné quasiment depuis le début de la saison sont dehors. Après, je ne regarde pas ça. J’essaie de gagner des courses, je ne cherche pas à calculer. Je me suis dit "Essaye de la gagner", c’est encore comme ça que j’ai la meilleure chance de marquer des points. On verra comment ça se passe sur les slaloms suivants. La saison est encore longue. Je n’ai pas beaucoup de points d’avance, je serai dans la bataille. Je skie bien donc je verrai.
Le week-end avait mal commencé avec les blessures en vitesse, mais se termine avec une belle note d’optimisme…
Oui, et il y en a des notes d’optimisme, surtout dans notre équipe de slalom. Il y a eu beaucoup de malchance, de blessés, des choses qui ne tournaient pas dans le bon sens en vitesse. Mais notre équipe de slalom par contre est forte, on l’a vu, on était 5 dans les 30 aujourd’hui. Victor Muffat-Jeandet a allumé du vert, Hugo Desgrippes aussi. Paco Rassat recule un peu. Je suis juste vraiment déçu pour Steven, c’est une course qui lui tient aussi à cœur. Il tourne beaucoup autour, ça ne va pas dans le sens qu’il veut, j’espère qu’il ne va pas se frustrer et que ça va payer.
Finalement avec du recul, la cheville ne vous a pas trop ralenti cet hiver ?
Non, j’ai juste loupé Val d’Isère, ce qui est un peu dur pour moi parce que c’est la course à la maison. A Alta Badia, j’étais encore bien handicapé. Mais le reste du temps je skie à 100% donc il n’y a pas de soucis. Surtout, là, c’est la première semaine où j’ai pu m’entraîner complètement comme je le voulais. Mais ça n’a jamais été une excuse cette cheville.