Ski nordique: le "scandale sanitaire" du fart au fluor

C’est l’un des secrets les mieux gardés du circuit mondial, un véritable enjeu de course: le fartage des skis de fond. Dans son dernier numéro, L’Equipe Explore s’y intéresse et dénonce le scandale sanitaire provoqué par l’utilisation massive du fluor pour rendre les skis plus glissants ou adhérents.
Selon l’enquête, le recours généralisé à des produits à forte concentration de fluor, utilisés en compétition en raison de ses performances, serait en lien avec le développement de certaines maladies respiratoires et de cancers.
Les premiers touchés sont les techniciens sur les courses du circuit professionnel. Le domaine de la compétition n’est pas le seul touché: des employés de magasins de location en stations en ont aussi subi les conséquences, après avoir farté des skis dans des ateliers non ventilés et sans protection.
La Norvège a mené des études épidémiologiques
Cette pratique très controversée va être interdite par la Fédération internationale de ski (FIS) dans le cadre de ses compétitions. "Il existe des études scientifiques qui prouvent la dangerosité de ces produits, mais à l'issue de l'enquête on ne fait que supposer, confie le journaliste Aurélien Delfosse, qui a supervisé l'enquête pour L'Équipe Explore, dans une interview à France Bleu Pays de Savoie. On ne peut pas dire combien de personnes ont été victimes."
"En Norvège en revanche, de véritables études épidémiologiques ont été menées sur les techniciens qui manipulent ces produits, et ils savent quantifier le nombre de personnes qui ont pu éventuellement développer des problèmes liés au fartage au fluor. En France malheureusement, nous n'avons pas cette matière. La Fédération française de ski (FFS) n'a pas mené d'enquêtes pour repérer les substances dans le sang de ses préparateurs."
La Fédération française de ski (FFS) a, elle, pris des mesures en équipant les techniciens de masques et ayant investi dans un camion de fart équipé d'aspirateurs, de ventilation. "Mais là, on ne parle que du sport de haut-niveau, tempère le journaliste. Tous les ans, il y a encore énormément d'amateurs qui s'inscrivent à des courses comme la Transjurassienne et qui eux fartent à la maison, parfois en utilisant ces produits. Ils n'ont pas forcément toutes les informations."