"Une super gamine": qui était Margot Simond, l'étoile montante du ski français fauchée en pleine ascension?

Personne ne prendra le départ de la deuxième édition du Red Bull Alpine Park ce week-end. Comme quinze autres rookies et seize skieurs rompus aux joutes de la Coupe du monde (Noël, Muffat-Jeandet, Amiez, Lamure...), Margot Simond devait s'élancer sur ce parcours un peu fou sur les hauteurs de Val-d'Isère.
Ce grand espoir du ski français s'est tuée, jeudi dans un accident survenu lors de la phase d'entraînement de cette compétition mixant slalom traditionnel et freestyle. Elle a été fauchée en pleine ascension, au premier mois de ses 18 ans (elle les a eus le 5 avril).
"Une enfant des Aillons pour toujours"
Originaire de la station des Aillons-Margeriaz, où elle a fait ses premières armes aux portes de Chambéry, la jeune étoile montante s'est éteinte avant d'avoir pu prendre le départ de cet événement imaginé par Clément Noël, champion olympique de slalom en 2022. "Elle avait l’avenir devant elle. Cela restera une enfant des Aillons pour toujours", pleure auprès du Dauphiné Libéré Yann, père du skieur Paco Rassat, qui a entraîné Simond à ses débuts.
La Savoyarde, licenciée au club des Saisies depuis quatre ans et pensionnaire du Pôle France, y avait gagné sa place grâce à de récentes performances prometteuses. Les plus marquantes: un titre de championne de France U18 de slalom, acquis en mars dernier aux Ménuires, et une 20e place lors des derniers Mondiaux juniors de la discipline, à Tarvisio (Italie).
Programmée pour le groupe Relève
Perçue comme "une super gamine" aux Aillons-Margeriaz, elle avait également pris part début février au Festival olympique de la jeunesse européenne de Bakuriani (Géorgie), rassemblant les grands talents de demain. Du slalom à la descente en passant par le géant, "elle touchait un peu à toutes les disciplines", met en avant Pascal Silvestre, directeur technique alpin du Comité de Savoie.
C'est aussi cette polyvalence qui devait lui ouvrir les portes de cette compétition-exhibition pensée pour offrir sensations fortes et spectacle à travers virages rapides et serrés, sauts de 3 mètres de haut et de 10 mètres de long pour propulser les skieurs dans un tunnel étroit. Le parquet d'Albertville a ouvert une enquête sur les circonstances de ce drame survenu sur le domaine skiable de Bellevarde, à 2.500m d'altitude.
"Elle aimait le sport, avait tout le temps le sourire", regrette Silvestre. "Sa trajectoire s’était vraiment accélérée cette saison." Une trajectoire stoppée jeudi, pour celle qui tapait à la porte du nouveau groupe Relève, antichambre des équipes de France.