Boxe: "Changer la loi sur les tests génétiques? Il faudrait une vraie demande du monde sportif", précise Barsacq

Un coup de tonnerre dans le monde de la boxe française. L'équipe de France féminine, qui devait participer aux premiers Championnats du monde de World Boxing à partir de jeudi, se retrouve privée de compétition, les résultats des tests de féminité exigés pour participer n'ayant pu être transmis à temps. Cinq tricolores devaient pourtant y prendre part: Romane Moulai (-48kg), Wassila Lkhadiri (-51kg), Melissa Bounoua (-54kg), Sthélyne Grosy (-57kg) et Maëlys Richol (-65kg). Mais leurs inscriptions n’ont pas été validées en raison d’un imbroglio sur les nouveaux tests de féminité mis en place par la Fédération internationale.
Près d'un an après la vive polémique des Jeux olympiques 2024 de Paris concernant la féminité des boxeuses algérienne Imane Khelif et taïwanaise Lin Yu-ting, toutes deux absentes à Liverpool, la nouvelle fédération internationale World Boxing avait annoncé fin mai sa décision de rendre obligatoires les tests de féminité. Or, ces tests étant interdits en France sauf sous certaines conditions très encadrées, la Fédération française explique n'avoir pu les réaliser qu'à son arrivée en Grande-Bretagne.
"Il faudrait qu'il y ait une vraie demande du monde sportif"
Invitée de BFMTV ce jeudi soir, Marie Barsacq, ministre des Sports, a pris la parole sur cette polémique. "On a une loi en France qui date de 1994. Elle protège les tests génétiques. Ils ne sont possibles que pour des raisons très précises: la recherche, la lutte contre le dopage, etc. Pour les tests de féminité, c’est impossible en France. Le sujet qui se joue, ce n’est pas tant est-ce que la France doit autoriser ou pas, c’est plutôt comment la fédération internationale accompagne les fédérations qui n’ont pas accès à ces tests dans leurs propres pays pour que leurs athlètes participent à la compétition", a-t-elle déclaré.
Dans ce cas faudrait-il revoir la loi? "Changer la loi française prend du temps. Est-ce que j’y suis favorable? Ce n’est pas à moi d’en décider. Il faudrait qu'il y ait une vraie demande du monde sportif, des athlètes en priorité, des fédérations sportives, du comité olympique… Ce serait un débat qu’il faudrait avoir. Ce n’est pas tant ça qui se joue. J’attire l’attention sur les prochains championnats d’athlétisme, qui sont soumis à la même règle: la fédération internationale d’athlétisme impose elle aussi des tests de féminité", a appuyé Marie Barsacq.