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"Stupéfaction et indignation", énorme couac pour les boxeuses françaises privées de Mondiaux après un imbroglio sur les tests de féminité

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Les cinq boxeuses françaises devant participer aux championnats du monde en Angleterre n’ont pas été enregistrées après un imbroglio sur la réalisation de tests de féminité mis en place pour cette compétition.

Nouvelle grosse polémique dans le monde de la boxe. Aucune boxeuse française n’a été inscrite aux championnats du monde de boxe qui débutent ce jeudi à Liverpool (Angleterre). Cinq d’entre elles devaient pourtant y prendre part: Romane Moulai (-48kg), Wassila Lkhadiri (-51kg), Melissa Bounoua (-54kg), Sthélyne Grosy (-57kg) et Maëlys Richol (-65kg). Mais leurs inscriptions n’ont pas été validées par les organisateurs, a révélé la Fédération française de boxe en raison d’un imbroglio sur les nouveaux tests de féminité mis en place par la Fédération internationale.

Les tests de féminité interdits en France

Mercredi soir, Estelle Mossely, championne olympique en 2016 et opposante aux dirigeants actuels, avait publié un message sur les réseaux sociaux pour dénoncer "une faute professionnelle des personnes en charge des athlètes" en leur reprochant de ne pas avoir présenté ces tests de genre à temps.

Dans son communiqué où elle fait part de sa "stupéfaction" et de son "indignation", la FFB s'exonère de toutes responsabilités. Elle détaille les raisons de cet improbable couac en pointant du doigt les organisateurs, tout en rappelant ses obligations envers la position du ministère des Sports sur les tests de genre. "Le ministère des Sports a, début août, confirmé que ‘les examens des caractéristiques génétiques constitutionnelles d’une personne ne peuvent être entreprises qu’à des fins médicales, de recherche scientifique ou, de manière très encadrée, dans la lutte contre le dopage. Le cas d’espèce visant à vérifier l’éligibilité des athlètes en application d’un critère de sexe génétique ne relève, a priori, d’aucune de ces finalités. Sa réalisation serait donc interdite en droit français’", rappelle l’instance.

Le laboratoire anglais n'a pas remis les tests à temps

La FFB justifie ainsi que "ces tests n’ont donc pas pu être réalisés, en amont, en France ni dans un pays étranger exigeant, pour ce faire, une ordonnance médicale". "Informée, dès le départ, de la situation des boxeuses tricolores, World Boxing a alors fini par orienter la FF Boxe ainsi que d’autres nations confrontées au même cas de figure vers un laboratoire accrédité par ses soins, situé à Leeds, à deux heures de route de Liverpool", poursuit le communiqué. "Le choix de ce laboratoire se justifiait par l’assurance, toujours selon World Boxing, d’obtenir des résultats dans les délais impartis. La Fédération internationale nous a, en effet, expressément affirmé qu’en effectuant lesdits tests lundi, nous aurions les résultats dans les vingt-quatre heures et que nous pourrions donc, à coup sûr, les présenter au moment d’enregistrer nos boxeuses."

Problème, le laboratoire n’a "pas été en mesure de nous livrer les résultats des examens dans les temps", déplore la fédération française. "Avec, comme conséquence, l’exclusion de nos athlètes ainsi que d’autres boxeuses de délégations étrangères qui se sont retrouvées, elles aussi, piégées", ajoute l’instance qui déplore les attaques dont elle est la cible, sans citer nommément celles d’Estelle Mossely. "Ce dysfonctionnement (…) n’est donc aucunement imputable à la Fédération française de boxe, laquelle n’est coupable d’aucune négligence. Au contraire, elle s’est mobilisée dès le départ pour répondre aux exigences de World Boxing et s’est fiée aux engagements de cette dernière."

NC