RMC Sport
Exclusivité

"Les grands événements sportifs sont des moments clés": les espoirs de Barsacq pour le développement du sport féminin

placeholder video
Marie Barsacq était présente ce samedi soir à Exeter, où l'équipe de France de rugby féminin a lancé sa Coupe du monde contre l'Italie. La ministre des Sports s'est exprimée sur la compétition, les retombées attendues, et plus largement sur le développement du sport féminin.

Pourquoi c'était important pour vous d'être là pour le lancement de la Coupe du monde de rugby?

C'est toujours important d'avoir tous les supporters derrière soi quand on rentre dans une compétition comme une Coupe du monde. J'ai beaucoup à coeur, évidemment, de soutenir le sport féminin en général, et le rugby en particulier. Je trouve qu'on a une très belle équipe de France. C'était important d'être là et d'en parler au maximum. La médiatisation du rugby féminin est essentielle donc c'est important de le faire savoir.

Les joueuses, le staff nous disaient qu'ils n'avaient jamais vu une telle organisation pour une Coupe du monde. Les Anglaises sont en avance par rapport sur le sport féminin, le rugby notamment. Que pensez-vous du retard qu'on a peut-être pris? On voit un petit peu le chemin qu'il reste à accomplir.

Sur le sujet de l'organisation, on n'a quand même pas à rougir en France. On est assez fort en termes d'organisation, souvenez-vous des Jeux de l'an dernier, c'était une vraie réussite. Les Anglaises, ça fait quatre ans qu'elles préparent leur Coupe du monde. Elles avaient perdu sur le fil en Nouvelle-Zélande (en finale, lors de la dernière édition) et elles sont évidemment toutes très mobilisées pour gagner chez elles, à la maison. Et le public est au rendez-vous, on a vu les ventes de billet record avec notamment la finale qui est déjà sold-out. On voit que tout le pays est déjà derrière les Anglaises mais ça ne veut pas dire qu'elles gagneront. On verra bien!

"Important de médiatiser le sport féminin"

On a vu des grands moments de sport féminin cet été, notamment la victoire de Pauline Ferrand-Prévot sur le Tour de France féminin. Est-ce qu'on doit se dire que le développement du sport doit aussi passer par des résultats sportifs, que c'est comme ça qu'on arrivera à conquérir le coeur des supporters?

Oui, bien sûr. Gagner, c'est la meilleure façon de se faire connaître, de faire connaître son sport et de donner envie aux Français de pratiquer du sport. La médiatisation est essentielle et pour médiatiser, pour vous les journalistes, il faut évidemment des victoires, des médailles. Pauline Ferrand-Prévot était déjà une grande star des Jeux de Paris 2024 l'année dernière et cet été elle a encore accompli un exploit. Nous, on a Pauline Ferrand-Prévot, les Américains ont Simone Biles. Je crois qu'on n'a pas à rougir de nos sportives. C'est important de médiatiser le sport féminin car en France, on a de grands talents et c'est important d'en parler, de les faire connaître auprès du grand public. En plus, on voit que ça marche car les audiences du Tour de France féminin ont été excellentes, comme le seront, je l'espère, celles de la Coupe du monde de rugby féminin.

"La Fédération française de rugby s'est donné un objectif de 100.000 licenciées en 2033, c'est-à-dire doubler le nombre de licenciées actuel."

Avez-vous prévu de suivre les Bleues sur d'autres matchs, peut-être à partir des phases finales? Comment allez-vous suivre cette compétition?

Oui, je vais évidemment suivre tous les matchs des Bleues. Je vais regarder en fonction de mon agenda mais c'est une priorité pour moi de suivre l'équipe de France. Tous les Français sont derrière elles. On a de grands espoirs, la Fédération française de rugby a aussi mis beaucoup de moyens pour les mettre dans les meilleures conditions pour se préparer. On a beaucoup de talents. Et puis, il y a toujours de très, très bonnes surprises dans une Coupe du monde. Donc je pense qu'entre les surprises et leur talent, on devrait aller très loin dans cette compétition.

Vous étiez directrice de l'héritage sur les JO. Est-ce qu'il y a, là aussi, un vrai héritage à aller chercher? C'est l'après qui va compter aussi pour le développement du rugby féminin, arriver à surfer sur l'engouement qui va naître pendant cette Coupe du monde?

Tout à fait. Les grands événements sportifs sont des moments clés pour se donner des objectifs aussi. La Fédération française de rugby s'est donné un objectif de 100.000 licenciées en 2033, c'est-à-dire doubler le nombre de licenciées actuel. Une performance à cette Coupe du monde est une étape essentielle; en tous cas, on espère que la médiatisation de cette Coupe du monde va donner envie à beaucoup de jeunes filles de rejoindre les terrains de rugby.

Pierre Thevenet