Boxe: "Je n’avais plus de plaisir", Tony Yoka se confie sur ses difficultés avant son combat face à Yalliev

Tony Yoka - Arslan Yallyev : à quelle heure et sur quelle chaîne regarder le combat de boxe en direct ? - CANAL+
Tony Yoka, à quel point ce combat face à Arslan Yalliev est important pour la suite de votre carrière?
C’est un combat comme un autre. Il ne faut pas regarder derrière. J’ai subi trois défaites puis j’ai enchaîné deux victoires en Angleterre l’an passé (face à Amine Boucetta et Lamah Griggs). Je me suis remis de ces défaites, physiquement et mentalement. Je compte bien enchaîner sur une troisième victoire d’affilée. Je compte repartir sur quelque chose de bien, retrouver mon public et leur prouver qu’il faut toujours rester dans le train et que ce n’est pas fini.
Qu’avez-vous retenu de vos défaites?
Il y a toujours des enseignements dans les défaites. Je sais qu’il fallait que je prenne du muscle, ce que j’ai fait. Je ne me suis pas trop attardé sur ça. Il faut regarder le positif, ce que mes années aux Etats-Unis m’ont apporté, ce que mon nouveau coach (Don Charles) en Angleterre m’a apporté.
Est-ce une manière de rattraper le temps perdu?
Non. Je ne pense pas être en retard. J’ai fêté mes 33 ans. Chez les poids lourds, je reste un poids lourds jeune. Wladimir Klitschko avait 42 ans quand il a affronté Anthony Joshua. George Foreman est devenu champion du monde à 45 ans. Si vous regardez le top mondial, ils sont tous plus vieux que moi. C’est ma génération qui arrive à maturité. Celle de Filip Hrgovic, Joseph Parker. Je ne suis pas en retard. Ils sont à leur place, je suis à la mienne.
Vous pesez maintenant autour de 120 kilos. Vous faites le choix de la puissance au détriment de la vitesse qui était votre atout?
Pas forcément. Si on fait une bonne prépa physique on peut conserver cette vitesse. Je n’ai pas pris 10 kilos en un mois. C’a été fait sur 18 mois. J’ai hâte de vous montrer les résultats de ce travail.
C’est votre dernier combat avec Canal +. Est-ce le combat de la dernière chance ou le combat de la relance?
Non. Il faut prendre étape par étape. En France, on aime bien faire les gros titres ‘la dernière chance’… Ce n’est pas ce que je me dis. Il y a un chapitre qui se termine sur ces quinze premiers combats. On aime les histoires qui se terminent bien. On va essayer de terminer celle-là de la plus belle des manières. Ensuite on s’assoira et on va réfléchir à ce qui est le mieux pour moi et pour la chaîne. J’ai toujours eu de très bons rapports avec Canal. On a envie de continuer à faire vivre la boxe en France.
A un moment, avez-vous perdu l’amour de la boxe?
Oui. Je n’avais plus de plaisir à m’entraîner, je n’étais pas heureux. Quand vous n’êtes pas heureux d’aller au bout ça se ressent et ça se voyait sur le ring. C’est vraiment après ce dernier combat que tous mes proches m’ont dit qu’ils ne m’avaient pas reconnu. J’ai pris du recul pour analyser ça.
A quoi ont servi vos deux combats en Angleterre?
Les combats en Angleterre m’ont fait beaucoup de bien. Ils m’ont permis de me décrisper, de casser ce cercle de la défaite. Ca m’a fait du bien. J’ai pu renouer avec la victoire, avec mes proches, un peu dans l’ombre.
Qu’attendez-vous de ce combat?
Je n’ai pas envie de faire des prédictions. J’ai envie de faire un bon combat. Il y a l’envie de gagner avec la manière. J’ai envie de faire un beau combat. Je sens que je suis bien, je suis bien dans ma vie. Je suis libéré quand je suis sur le ring. Ca se ressent et j’ai envie de le montrer. Je suis pressé de retrouver le ring. Je veux gagner avec la manière. Mon public m’a manqué et apparemment je leur ai manqué aussi. Pendant cette année j’ai reçu pas mal de messages. Depuis qu’on me revoie à la télé, je sens qu’il y a un peu plus d’engouement. Je suis content de voir que les gens sont heureux que je revienne.
Est-ce que vos mois en Angleterre vous ont permis des ajustements particuliers?
Il y a eu le côté psychologique. C’a été dur de remettre la marche avant après deux ans compliqués. C’a été dur mais je me suis rendu compte que l’aspect psychologique est plus important que je le pensais en boxe. Tu as besoin d’être à 200% dans ta tête pour gagner. Il fallait que je me sente bien, que je reparte sur quelque chose de positif, aimer ce que je faisais, aller à l’entraînement, être content. J’ai envie de retransmettre tout ça sur le ring samedi. Je ne regarde pas en arrière. C’est comme ça, ça fait partie de ma vie. Si c’était à changer je ne changerais pas. On ne peut changer que ce qui est devant nous. Je vous donne rendez-vous samedi.