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Lutte: Khadjiev regoûte à l’or dans sa nouvelle catégorie de poids

Zelimkhan Khadjiev à l'INSEP en novembre 2023

Zelimkhan Khadjiev à l'INSEP en novembre 2023 - Icon Sport

Le lutteur français Zelimkhan Khadjiev s’est paré d’or ce jeudi à Zagreb dans un tournoi Ranking Series, dans sa nouvelle catégorie des moins de 79 kilos. Un moment qu’il attendait depuis la fin de sa suspension pour dopage en 2023.

"Enfin!" Joint avant le contrôle anti-dopage, Zelimkhan Khadjiev transpire le soulagement. Ce jeudi matin, le Niçois aurait très bien pu passer par la fenêtre d’entrée. L’estomac en vrac, il vomit plusieurs fois: "Chaque match était une galère. J’avais des remontées. Les entraîneurs rigolaient en me disant: ‘ce n’est pas grave tant que tu gagnes’", se remémore-t-il. Il a d’abord sorti le Georgien Otari Adeishvili (8-4) avant un quart maîtrisé face au Polonais Andrzej Sokalski (4-0).

En demi-finale, le lutteur d’origine tchetchène a enrhumé l’un des noms de la lutte universitaire américaine, peut-être l’un des futurs cadors de Team USA, l’une des meilleures équipes du monde: Rocco Welsh, invaincu en NCAA cette saison. Une prise aux jambes et la tête qui passe sous la taille pour se qualifier en finale (4-2). Dans le combat pour l’or, Khadjiev a rapidement mené 4-0 sur un passage arrière et une ceinture costale avant de grignoter sur les erreurs de l’Iranien, Mahdi Yousefihajivar, 19 ans et déjà champion du monde espoir. Le Français l’emporte 5-3, lève les bras au ciel et se permet un salto arrière avant d’aller étreindre ses coaches Didier Païs et Luca Lampis.

"Ce sont des grosses têtes, des jeunes très forts", détaille Khadjiev. "Je voulais montrer que le vieux loup qui n’est pas prêt de partir." Une petite rédemption pour le Tricolore suspendu 4 ans de 2019 à 2023 après un contrôle positif à la trimétazidine. L’an passé, il avait tenté de se qualifier pour les JO dans sa catégorie d’origine, les moins de 74 kilos. Sans succès: "Je suis content. J’ai beaucoup travaillé. J’apprécie chaque moment à l’entraînement. Je sais que ce sont mes dernières années. Je me dis qu’il faut profiter. Je me répète, 'Si Dieu le veut, tu gagneras'." Il a décidé de monter en 79 kilos pour ne plus s’user la santé dans des régimes à répétition où il pouvait perdre jusqu’à 12 kilos. La catégorie des moins de 79 kilos n’est pas olympique au contraire de 74 kilos.

La France décroche quatre médailles à Zagreb

C’est son reposoir, momentanément: "Maintenant je n’ai plus de poids à perdre c’est magnifique. Je vais continuer en 79, prendre du plaisir, reprendre confiance en moi et en 2026 ou 2027 je vais redescendre en 74 kilos. Là j’ai besoin de prendre mon temps, apprécier mon sport." A 31 ans, il est le leader de l’équipe de lutte libre, une jeune équipe qui doit connaître son point d’orgue à Los Angeles 2028.

A l’image de Khamzat Arsamerzouev, médaillé de bronze la veille chez les moins de 65 kilos, avec sa lutte façon pile électrique. Une formation qui n’avait qualifié aucun combattant l’été dernier aux JO 2024 de Paris: "Je voulais leur montrer que personne n’est imbattable", appuie-t-il. "Le fait de gagner l’Iranien c’était important. Les plus jeunes m’écoutent tout le temps mais il fallait que je prouve. On peut tout faire, il faut avoir l’envie." 

A la médaille de Khadjiev s’ajoutent le bronze d’Emma Luttenauer en moins de 50 kilos et l’or de Tatiana Debien en moins de 55 kilos. A la fin du mois, les Bleus repartiront vers Tirana (28 février au 2 mars) pour un autre Ranking Series, prélude aux championnats d’Europe du 7 au 13 avril à Bratislava.

Morgan Maury