UFC: Pourquoi Nora Cornolle peut déjà atteindre le top 15 et rêver plus haut

Le clin d’œil fait sourire. Las Vegas va accueillir ce samedi les combats de deux représentants français qui ont fait leurs débuts à l’UFC en septembre dernier à Paris : Morgan Charrière et Nora Cornolle. Deux destins que tout oppose dans leur chemin pour atteindre la plus grande organisation de MMA de la planète. Quand Charrière a galéré pendant des années sur une route escarpée au possible, Cornolle a rejoint l’élite de son sport à peine plus de deux ans après ses débuts dans la discipline. Et elle pourrait atteindre le top 15 des prétendantes de sa catégorie, les -61 kilos, avec "tout juste trois ans de pratique" et dès son deuxième combat à l’UFC.
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Sauf incompréhensible décision, ce sera le cas si la combattante française passe l’obstacle de la Britannique Mellisa Mullins (ex-Dixon), ancienne de l’organisation ARES et actuelle quinzième du classement. Pourquoi si vite? C’est l’avantage d’appartenir à la catégorie la moins fournie de l’UFC. Une division historique avec les légendes Ronda Rousey et Amanda Nunes mais clairement en manque de dynamisme avec seulement trois femmes du top 15 qui ont un combat prévu à l’heure d’écrire ces lignes (Mullins mais aussi sur la même carte Norma Dumont contre la revenante Germaine de Randamie, ancienne championne des -66 kilos ensuite battue par Amanda Nunes pour le titre des -61, et Holly Holm face à la double championne olympique de judo en ancienne du PFL Kayla Harrison à l’UFC 300) et où elle pourrait vite faire son trou.
"J’espère que Nora Cornolle championne est quelque chose que vous voyez aussi car je vois beaucoup plus loin que ce combat, avance-t-elle au micro de RMC Sport. Après, j’aimerais vraiment qu’on me propose quelqu’un qui est dans le top 10 car même si ce sont des bonnes combattantes, elles dorment dans le classement depuis un moment. Je voudrais combattre le plus souvent possible de manière à pouvoir grimper dans le classement le plus rapidement possible et avoir une chance pour le titre assez vite." Avant de penser à la championne Raquel Pennington, qui va aussi à terme intéresser une certaine Manon Fiorot quand elle décidera de monter, Cornolle doit franchir l’étape Mullins. Une adversaire toujours invaincue en MMA (6-0) pour un combat qui promet.
"Elle ne lâche pas le steak, pointe la Française. C’est une chienne de la casse comme moi. Elle ne va pas lâcher jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, même si elle est ouverte dans tous les sens. C’est cool car ça va être un vrai gros dog fight, surtout si on est en forme toutes les deux. Je ne me suis jamais autant et si bien entraînée. Elle a déjà prévu son 7-0 mais je vais vite la calmer. Elle n’a pas encore rencontré Nora Cornolle, et c’est sans prétention que je dis ça. Je suis sûre de ma préparation. Ce n’est pas que je me mousse, j’ai juste travaillé dur. Elle va comprendre, quand elle va se manger un gauche-droite de Nora Cornolle, que les nanas qu’elle a rencontrées auparavant, ce n’était pas pareil." Pour son deuxième combat à l’UFC, "Wonder" (son surnom) vise une huitième victoire de rang depuis sa seule défaite lors de ses débuts professionnels en 2021 et veut marquer les esprits de sa catégorie avec une performance de choix et plus aboutie que celle livrée à Paris, où elle avait signé une victoire par décision unanime sur Joselyne Edwards.
"Peut-être que ça lance des fausses pistes..."
"Faire son entrée à l’UFC à Paris, devant autant de personnes, c’était fou. La pression était bien au rendez-vous. C’était important de montrer mon meilleur, tout ce que j’avais pu engranger car je suis encore nouvelle dans le milieu. Il n’y a pas de doute sur ma victoire et j’en suis fière. Je suis rentrée face à une fille dont c’était le septième combat à l’UFC, avec un bilan global de 13-4, donc ce n’est pas rien. J’ai su faire mes preuves. J’étais insatisfaite de ma prestation à certains égards, car il y a des choses que j’ai apprises que je n’ai pas réussi à mettre en pratique sur le moment, mais je me dis que ce n’est pas plus mal. Peut-être que ça lance des fausses pistes pour la suite. Les gens restent sur le fait que je suis juste une strikeuse et je vais pouvoir les impressionner sur d’autres compartiments."
Pour rejoindre Manon Fiorot, Ciryl Gane, Nassourdine Imavov et Benoît Saint Denis, les quatre représentants tricolores membres d’un top 15 à l’UFC pour l’instant, Cornolle devra livrer un premier combat contre le poids, une étape toujours compliquée pour celle qui souffre de la thyroïde et d’endométriose depuis plusieurs années. "On va toutes les deux avoir un cutting particulier, elle car il me semble qu’elle ne voulait plus retourner en -61 kilos, moi du fait de ma condition. Mais ça ne m’empêchera pas de donner le meilleur de moi-même."
Face à une adversaire qui compte aussi un succès sur décision unanime pour sa première à l’UFC, en octobre dernier face à Irina Alekseeva, la Française compte remettre les points sur les i. "Le fait qu’elle soit passée top 15 des mois après son combat, je n’ai pas trop compris. J’ai eu l’adversaire la plus dure pour mon premier combat, la plus expérimentée. Ils l’ont mise quinzième, très bien, je ne connais pas les critères de classement de l’UFC, mais on sait que c’est assez flou." Elle prendra la place si elle s’impose. Pour signer un doublé de combattantes françaises dans des tops 15 UFC avec Manon Fiorot (deuxième chez les -57 kilos). "On est deux belles représentantes du sport, dans le sens où on est des travailleuses acharnées. Le niveau féminin est souvent critiqué mais on a les armes pour montrer qu’il y a de la vraie combativité et de la vraie technicité chez les femmes." Nora Cornolle compte bien continuer à le prouver à Las Vegas.