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Ngannou-Gane: Comment Street Fighter et Van Damme ont influé sur la création de l’UFC

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Principale organisation de MMA, l’UFC va peut-être connaître son premier champion français avec Ciryl Gane. Une première en plus de vingt-huit ans d’existence depuis son événement fondateur en novembre 1993, un tournoi en partie inspiré par la pop culture de l’époque entre jeux vidéo et films. Explications avec son créateur.

Plus qu’une étape à franchir, mais pas des moindres. S’il bat Francis Ngannou pour la couronne des lourds de l’UFC ce week-end en Californie, Ciryl Gane deviendra le premier combattant français sacré champion incontesté (il est déjà champion intérimaire) dans la plus grande organisation de MMA au monde. Plus de vingt-huit ans après la création de cette dernière et son événement fondateur, l’UFC 1, le 12 novembre 1993 à Denver (Colorado, Etats-Unis), première marche d’une révolution qui allait à jamais changer l’horizon des sports de combat.

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Devenue une puissante machine à cash, avec des revenus 2021 estimés à plus d’un milliard de dollars, L’UFC – Ultimate Fighting Championship dans son nom complet – naît dans l’esprit d’un homme de marketing et businessman de Brooklyn, Art Davie au début des années 90. Basé à Torrance, en Californie, il va partir à la rencontre de Rorion Gracie, fils du célèbre Helio de la non moins célèbre famille Gracie, à qui est largement attribuée la paternité du jiu-jitsu brésilien, dans la salle de son académie locale.

Galvanisé par leur Gracie Challenge, où la famille Gracie démontre la supériorité de leur art en soumettant tout combattant prêt à relever leur défi ouvert et filmé, Art Davie propose à son nouvel ami de créer un tournoi sans règles entre seize représentants des arts martiaux et de le téléviser. Les premières pierres des fondations de l’UFC sont posées. Un long processus jonché de refus s’entame, durant lequel ils s’associeront notamment à John Milius, ancien réalisateur du film Conan le Barbare devenu directeur artistique de l’affaire, et à la compagnie SEG (Semaphore Entertainment Group).

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L’aventure est dingue, pleine de rebondissements et de folles anecdotes, comme ces idées d’aire de combat entourée de fils électriques ou d’un bassin avec des piranhas, mais aussi baignée d’influence pop culture de l’époque dans son inspiration. Dans une longue interview accordée à RMC Sport, que vous retrouverez bientôt sur notre site sous la forme d’un long format radiophonique et écrit qui vous racontera cet UFC 1, Art Davie cite plusieurs exemples qui ont aidé à façonner cette idée de tournoi pour désigner le meilleur combattant toutes disciplines confondues.

"Il y avait les films comme Bloodsport, avec Jean-Claude Van Damme, où il combat dans un tournoi clandestin sans vraiment de règles. Mais aussi les jeux vidéos comme Street Fighter, avec tous ces combattants du monde entier aux techniques différentes qui s’affrontaient et on pouvait voir laquelle prenait le pas sur l’autre, ou Mortal Kombat, où tous les combats finissaient avec le vainqueur qui "achevait" son adversaire en lui arrachant le cœur ou un autre organe. Tout cela est arrivé juste avant nous et chacun a été un énorme succès."

L'arrivée de Street Fighter

Bloodsport, basé sur l’histoire version très romancée du combattant Frank Dux, sort dans les salles en 1988. L’année précédente, le légendaire (entre 50 et 60 millions d’exemplaires vendus sur cette série selon les estimations) Street Fighter débarquait pour la première fois sur borne d’arcade au Japon avant d’envahir le monde sous différentes formes. Mortal Kombat date de 1992 et Fatal Fury, autre jeu de combat célèbre basé sur ce principe d’affrontements entre différents types de combattants.

Remporté par le petit frère de Rorion, Royce, choisi pour représenter la famille Gracie et qui impose la supériorité de son jiu-jitsu sur ses trois combats de la soirée (huit athlètes participent finalement au lieu de l’idée initiale de seize), le tournoi de l’UFC 1 écoule plus de 86.000 pay-per-views contre un objectif optimiste de départ à 50.000. Carton plein.La machine UFC est lancée.

Vingt-huit ans plus tard, après une longue route pour s’assurer une légitimité face aux détracteurs, briser les interdictions et pouvoir revendiquer une popularité mainstream, plus de 600 événements ont été organisés sous sa bannière à travers la planète et plus de 2200 combattantes et combattants (dont vingt-trois représentants français) sont passés dans sa cage octogonale.

Alexandre Herbinet