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"Ils sont très forts, mais nous aussi": les Bleus s’attaque à la montagne allemande en demi-finale des Europes

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L’équipe de France de tennis de table est en demi-finale des championnats d’Europe par équipes à Zadar, en Croatie. Samedi, elle retrouvera l’Allemagne, neuf fois titrée dans cette compétition. C’est une finale avant l’heure.

Leur compétition commence finalement maintenant. France–Allemagne, cette affiche était attendue lors du tirage au sort des phases finales. "Tous les matchs vont être disputés et presque seront à 50-50. Il y a moyen que ce soit un grand moment de ping et j'espère qu'on va réussir à aller les chercher", s’enthousiasme Alexis Lebrun, 22 ans. Parce que l’Allemagne, c’est un gros, voire très gros morceau : neuf fois championne d’Europe par équipes, trois joueurs dans le Top 15 mondial. Benedikt Duda, 8e, Dang Qiu, 14e et Patrick Franziska, 15e. C’est dire, ce qui attend nos Bleus. "Leur objectif, c'est de continuer de dominer l'Europe et nous, c'est d'essayer de changer la hiérarchie", annonce Félix Lebrun, 5ème mondial.

Depuis 2010, en championnats d’Europe par équipes, la France n’a jamais gagné contre l’Allemagne. Les Bleus ont seulement réussi à remporter deux matchs en cinq rencontres. "Si on regarde le palmarès sur les 25 dernières années, ils dominent l'Europe. Maintenant, je crois qu'avec cette génération, ils n'ont pas peur de ça. Si on prend les deux dernières années en Europe, c'est nous qui avons dominé. Ils sont très forts, mais nous aussi. On va être déterminés sur ce match", lâche Nathanaël Molin.

C’est vrai que la France peut se targuer, emmenée par les Lebrun, d’être allée chercher le titre européen en simple avec Alexis, en double avec les deux frères, au Top 16 européen avec Alexis encore. Et arrive avec un vrai statut. "Ils nous ont beaucoup battus sur les dernières années. J’espère que la roue va tourner un peu. Et qu’à partir de samedi, on va lancer une belle dynamique pour les années futures contre cette équipe et ce pays", sourit Félix.

"Être juste au bon moment"

Certes la médaille sur ces Europes par équipe est assurée mais l’objectif est loin d’être atteint. "Si on veut être champion d’Europe, comme c’est le cas, il fallait jouer l’Allemagne à un moment donné", insiste Alexis. "Pour moi, on est deux équipes assez similaires en termes de niveau et de composition des équipes. Enfin, c'est du ping-pong, quoi. Tous les matchs vont se jouer, c’est ce qui est difficile et bien. Peu importe qui mène 2-0, la rencontre ne sera pas finie", ajoute le plus âgé des Lebrun. Cette rencontre peut basculer dans un sens comme dans un autre à tout moment. "Ils ont trois joueurs très solides. Donc, vraiment, une grosse nation, forcément."

Sur quoi ça peut se jouer? Difficile d’y répondre. "Tous les moments chauds pour l'instant, on les gère bien. Mais peut-être qu'ils vont encore mieux les gérer que nous. C'est là qu'il faudra avoir cette capacité à lutter dans la partie difficile. Lutter déjà sur les émotions qu'on peut avoir. Et après, avoir la capacité de répondre par le ping, par la technique ou la tactique. Il faudra être juste au bon moment", analyse Nathanaël Molin.

Mais l’équipe de France, avec Félix et Alexis Lebrun, part avec de gros atouts, de grandes chances. Félix est récent finaliste du China Smash à Pékin, 5e mondial, Alexis champion d’Europe en simple. Sans oublier le troisième homme, Simon Gauzy, en forme ces derniers mois. "Moi je suis le numéro 18 mondial, je suis le moins fort des six. Mais bon, j'irai chercher mon point." Une affiche alléchante, avec ces Bleus qui n’ont pas tremblé depuis le début de la compétition et des Allemands, bousculés par les Croates à domicile en quarts de finale. "Je pense que tout le monde a hâte de jouer, de regarder ce match, parce que les Allemands ont été très impressionnants et on l'a été depuis le début du tournoi. Franchement, c'est le genre de match qu'on a envie de jouer. Ça va être dur d'aller les chercher, mais on voit que d'aller chercher Félix et Alexis ne va pas être simple non plus, et moi également", insiste Simon Gauzy.

Lena Marjak