Simon Gauzy le "maître de garderie" d'une si jeune équipe pour les championnats d’Europe de tennis de table par équipes

17 ans pour Flavien Coton. 19 ans pour Félix Lebrun. 21 ans Thibault Poret et 22 ans Alexis Lebrun. Voici l’âge de quatre des cinq joueurs de cette équipe de France. "Je ne suis pas le plus jeune maintenant. C'est fini. Ça fait plaisir, parce que j'ai toujours été le plus jeune tout le temps, quasiment depuis que je suis tout petit. Donc non, c'est cool", rigole Félix, cinquième mondial.
Parce que le plus jeune maintenant, c’est Flavien Coton, né en 2008. Il vit sa première sélection en équipe de France senior. "Ça va être quelque chose d'assez spécial, surtout qu'on a quelque chose à jouer. On s'entend tous bien et on a tous bataillé pour avoir cette place de qualification et je l'ai fait. Je suis très content de faire partie de cette équipe", sourit Flavien, 49e mondial.
Comme lui, Thibault Poret, 21 ans, vit ses premiers championnats d’Europe par équipes: "Il y avait deux gros objectifs cette saison avec l'équipe de France: les championnats du monde en mai à Doha, où j'ai réussi à y participer et là la sélection au championnat d'Europe par équipes, c'était le deuxième objectif de la saison. Donc j'ai réussi à les atteindre, donc une saison réussie pour le moment." Le petit coup de vieux, c’est Alexis Lebrun qui le prend. "C'est vrai que je ne pensais pas être le deuxième plus vieux d'une équipe de France alors que je n'ai que 22 ans. Mais je pense que là, on a vraiment une belle équipe, très jeune. Je pense qu'on va vraiment se régaler. C'est vrai qu'on a un petit peu cette impression de partir avec une bande de potes et on a envie d'aller chercher le titre ensemble." Une équipe jeune certes, mais expérimentée.
"C’est parti pour la garderie"
Pour aller chercher ce titre, l’équipe peut compter sur son "doyen", le plus âgé et le plus expérimenté aussi: Simon Gauzy, 30 ans. A l’annonce de la sélection, il avait ironisé de la situation sur ses réseaux sociaux. "C’est parti pour la garderie", avait-il écrit. "Je me sens très jeune et très à l'aise avec eux dans l'équipe. C'était vraiment utiliser l'âge pour faire une blague. Je suis très heureux d'être encore compétitif pour faire partie de l'équipe, et en plus de ça, d'apporter ce que je peux apporter. Il y en a deux qui vont vivre leurs premières grosses expériences avec une réelle ambition d'aller chercher un titre. J'ai hâte d'être le maître de garderie", sourit Simon.

Même s’il a presque 10 ans d’écart avec l’ensemble des joueurs. Pas d’inquiétude, l’intégration est optimale: "Dans ma tête, je suis quand même très jeune. Je suis rarement le dernier à faire des blagues ou à rigoler. J’ai deux enfants, mais je ne sais pas si j’ai l'âge mental d'être papa. Je me sens encore très bête parfois. On ne parle pas d'âge dans ce cas-là. Peut-être qu'ils vous diront le contraire, mais je ne pense pas faire tache face à leur bêtise."
Ah non, ils ne disent vraiment pas le contraire. "Simon est un peu moins jeune, mais jeune dans la tête", rigole Alexis. "Il s'intègre vachement. Dès qu'on fait une petite sortie, à chaque fois, on y va tous ensemble. Et c'est ça aussi qui fait la force de notre équipe. On est toujours ensemble, on est assez soudés." Et malgré son âge un peu supérieur, il s'intègre quand même bien", s’amuse Flavien Coton, le plus jeune du groupe.
Une équipe avec des ambitions
L’équipe de France se présente comme l’une des favorites avec l’Allemagne et la Suède. Lors de la dernière édition, en 2023, les Bleus étaient repartis avec une médaille de bronze. Cette année l’objectif est clair. "On y va pour aller chercher le titre. On a une équipe hyper forte, hyper homogène, donc on va là-bas pour aller chercher le titre. Après, si on a une médaille avec du recul, on pourra être un peu content. Mais clairement, sur le moment, on sera déçus", analyse Félix Lebrun.
Et il y a une envie de marquer l’histoire. 27 ans que ce titre de champion d’Europe par équipe échappe à la France. "On y va pour essayer de gagner, très clairement, c'est l'objectif qu'on a. Tous les joueurs le diront. Je pense qu'on a vraiment cette ambition. Clairement on aura envie de marquer l'histoire et pour la petite anecdote, si on gagne, on fera le grand chelem européen. Je ne suis pas sûr que ça a déjà été fait. Félix a gagné les Jeux Européens en 2023, Alexis en simple et en double avec son frère, gagné le top 16 à Montreux. Ça voudrait dire que sur les deux dernières années on aurait tout gagné en Europe d'affilée", espère Nathanaël Molin, coach de l’équipe.
Le ping français peut, une nouvelle fois, marquer les esprits. Pour cela, il faudra déjà passer la phase de poule où les Bleus joueront l’Espagne et la Hongrie.