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Mondiaux de tennis de table: "Ils savent, maintenant que les Bleus peuvent les battre", les Français "reviennent fort" face à la Chine

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Face à Simon Gauzy, le numéro deux mondial Wang Chuqin a dû s’employer. Le joueur chinois s’est imposé finalement 4 sets à 2 mais sa célébration à la fin du match montre que le Français l’ainquiété. Cela prouve que l’écart de niveau entre les Français se réduit face aux Chinois. Comme en double, où c’est la première fois en 50 ans que la Chine n’a aucun représentant dans le dernier carré.

"Je n’ai jamais vu un fossé aussi peu creux que ces derniers mois. Même si les Chinois gagnent, il y a des opportunités", avouait Simon Gauzy, après sa défaite au deuxième tour en mixte face aux numéros un mondiaux. Depuis, Gauzy a montré que tout était possible. Il a rejoint les huitièmes de finale après avoir écarté Lin Gaoyuan, 16e mondial. "Ils ont du réservoir. Ils ont encore des bons... Si on peut assimiler ça à des militaires, peut-être qu'il y a une brigade de partie, mais il reste toute l'armée encore", soupirait Nathanaël Molin, coach de l’équipe de France, après avoir suivi la victoire de Gauzy.

Et il le sait mieux que quiconque. Les Chinois sont bien représentés. La preuve, au tour suivant, la marche était un peu trop haute pour Gauzy. Se dressait devant lui, Wang Chuqin, tête de série numéro deux de ces mondiaux. Pourtant Gauzy l’a inquiété. Le Français a mené 2-0 avant de s’incliner 4-2. "Wang chuqin a dû jouer son meilleur ping pour me mettre en grande difficulté. J'étais déjà en difficulté aux deux premiers sets, mais ça a tourné en ma faveur. Je jouais vraiment super bien, super juste. Je pense que j'ai fait un très grand match du début à la fin. C'est juste qu'il est stratosphérique. Au bout d'un moment, quand il est comme ça, c'est dur. Il ne faut faire aucune faute", analyse Gauzy après son match.

"On voit qu'il a eu chaud", Wang chuqin a lutté contre Gauzy

Face à ce type de joueur, la faute est impardonnable, une balle mal placée et on le paye cash. "Au-delà de ne pas faire de fautes, il faut jouer fort, il faut jouer juste, il faut jouer avec beaucoup d'effet dans les bons placements. Des fois, je joue très fort, mais dans la raquette, ce n'est pas assez bien. Après, je ne vais pas être dur avec moi, même aujourd'hui, parce que je pense que c'était quand même top, top, top", sourit . La grande différence depuis un certain temps c’est que les joueurs français font douter les Chinois. Quand ils arrivent à la table, ils savent, maintenant, que les Bleus peuvent les battre. "Wang chuqin était tendu au début du match. On voit bien sa joie à la fin, il a bien extériorisé, ce qui n'est pas souvent son cas. Peut-être souvent sur les finales, mais pas à partir des huitièmes des finales. On voit qu'il a eu chaud", souligne Aurélien Puel, entraîneur des Bleus.

Sur ses cinq représentants dans le tableau de simple, la Chine en a encore trois. Lin shidong, le numéro un mondial, un seul set perdu depuis le début de la compétition, Liang jingkun, bousculé en huitième de finale et donc Wang Cchuqin. Mais une page est en train de se tourner. L’Europe et notamment la France, grâce aux Lebrun et à Simon Gauzy, retrouvent une place importante dans la hiérarchie mondiale. "Il y a eu déjà l'époque de Jean-Philippe Gatien, où les Européens arrivaient à accrocher les Chinois. Après, ils ont repris un petit peu le dessus. Et là, je pense qu'on revient fort. J'espère qu'on va continuer à se rapprocher et d'ici quelques temps, pouvoir les battre dans une grande compétition", sourit Puel.

Après l’élimination en quart de finale du double de la paire Lin shidong-Lin gaoyuan, face à des Taïwanais, c’est la première fois depuis 50 ans qu’un représentant chinois ne se qualifie pas pour le dernier carré de championnats du monde. Signe que ces Mondiaux mettent fin à une sur-domination de la Chine chez les hommes. "Tout le monde a l'objectif de pouvoir battre, c'est normal", conclut Aurélien Puel.

Léna Marjak, à Doha (Qatar)