Mondiaux de tennis de table: "On a inscrit notre nom dans le palmarès français", la belle joie de la paire Dorr-Bourrassaud

Comment avez-vous vécu ce match à rebondissements?
Florian Bourrassaud: C'est trop d'émotions, trop de chose. La preuve des célébrations peut-être trop excessives. Moi personnellement, dès qu'on a gagné le match, j'ai eu des étoiles partout. Je ne savais plus où j'étais, où j'habitais, j'ai crié le plus fort possible. J'ai repensé à la petite célébration qu'on s'était dit, mais c'était trop tard. On a inscrit notre nom dans le palmarès français, j'espère que ce n'est pas fini. Mais quel match, le match a été dur, beaucoup de tremblotes, beaucoup de stress forcément. Mais on a réussi à gagner à la fin. Je n'ai pas de mots, c'est exceptionnel.
En plus, au début du match il y avait énormément de bruit avec les supporters chinoises qui regardaient l’autre table…
Florian Bourrassaud: C'était super dur. C'était trop dur. Esteban je trouve qu’il est resté calme, il a réussi à rester dans le match. Moi j'avais beaucoup de mal, parce que pendant l'échange il y avait beaucoup de bruit. Ça me faisait mal même aux oreilles. C'était compliqué du coup d'être concentré. On jouait mais comme si on ne maîtrisait pas trop ce qu'on faisait.
Esteban Dorr: Les gars en face (le Roumain Eduard Inoescu et l'Espagnol Alvaro Robles) sont habitués à ces gros événements. De ce brouhaha, ils en ont fait la poussière. Ils se sont super bien adaptés. Florian a eu un peu de mal à rentrer dedans. Moi je trouve que je fais un bon début de match. J'essaye vraiment de mettre Flo sur la lignée, parce que je me sentais plutôt bien. Flo je pense qu'il a su prendre l'élan au milieu du deuxième, il prend confiance avec son contre et je pense que ça le lance dans le match. Ça a été super. Après c'est le calme plat, c'est nous deux contre eux deux avec Patrick (Chila) à la baguette comme j'ai envie de dire. Ça a été de mieux en mieux.
Et vous Esteban, les émotions doivent être contrastées après ce match?
Esteban Dorr: Des émotions de ouf. En début de compétition j'ai ma grand-mère qui a été hospitalisée. C'était assez dur, elle n'est pas vraiment au top. J'espère qu'elle va bien et qu'elle a pu voir ce match-là. C'était dur, dur. J'ai célébré, j'ai laissé le genou. Mais bon, c'est top. Comme il a dit, on a inscrit notre nom dans le palmarès du ping français. Donc c'est exceptionnel.
Et vous pouvez nous raconter ce qu’il s'est passé?
Esteban Dorr: Je me suis mis à genoux et quand ma fesse a touché le talon, j'ai senti que ça a claqué, ça n'a pas fait de bruit. J'ai senti que ça s'est bloqué un peu. J'ai eu peur, on a fait les tests donc ce ne sont pas les croisés. C'est déjà bien. Là on glace, on voit ce que ça donne. On a un jour off demain. Je me laisse dans les mains du staff médical et on va tout faire pour être là samedi. On va quand même célébrer un petit peu, parce que c'est la demi-finale des championnats du monde.
Tout ça est encore plus fort ensemble…
Esteban Dorr: Oui c’est sûr. On part de notre premier double ensemble en octobre 2023. Et là en mai 2025, au minimum, demi-finaliste des championnats du monde. C'est top.
Florian Bourassaud: Il n’y a pas de mots. Il y a deux ans et demi, j'ai gagné quelques matchs en Pro B. L'équipe de France était très loin. Là aujourd'hui, en double, on a réussi à se qualifier, à faire une première compète. Une deuxième grosse avec l'équipe de France. On s'est préparé comme jamais. On a fait le maximum avec tout le staff, tout le monde nous a fait confiance. Et on arrive là en un an et demi. Forcément on va savourer ça. Et on va essayer de jouer quelque chose.