"On vient pour le titre": les ambitions de Félix Lebrun pour les championnats d'Europe par équipes

Il fallait vite passer à autre chose. Après sa finale au China Smash, à Pékin, la semaine dernière, Félix Lebrun est devenu le premier Français à atteindre la finale d’un Grand Chelem. A peine ce résultat célébré, le 5e joueur mondial a déjà la tête dans les championnats d’Europe par équipes de tennis de table qui commencent dimanche. Quelques heures avant de s’envoler pour Zadar, en Croatie, où se déroulera la compétition, il est revenu sur sa semaine pékinoise et les prochains objectifs.

Félix Lebrun, après cette finale au China Smash perdue face à Wang Chuqin (numéro 1 mondial), a-t-il fallu digérer cette défaite ou plutôt profiter de ce résultat historique?

Quand on perd sur plus fort pendant le match, on n'a pas trop de regrets. Donc, j'ai profité du résultat. Très content que ça arrive aussi après un mois d'entraînement et juste avant les championnats d'Europe. Donc, je pense que c'est le timing parfait pour reprendre un maximum de confiance et pour arriver aux championnats d'Europe le plus prêt possible.

Quand vous dites, reprendre de la confiance, cela veut dire qu’il y en avait moins ces derniers temps?

Perdu de la confiance, non. Après, il y a eu des défaites qui m'ont fait un peu plus mal que d'autres où je me sentais très bien, que ce soit à l'entraînement ou pendant le match, et que j'ai fini par perdre. Mais c'est surtout qu'enchaîner des victoires, même quand on est en confiance, ça continue à prendre confiance tout simplement. Et ça permet de rentrer dans les matchs un petit peu mieux et d'avoir, sur les moments importants, la petite décision qui va basculer de notre côté. Je pense que le sport en général, ça se joue souvent sur quelques points, donc ça peut toujours jouer.

Sur cette semaine au China Smash, vous avez battu trois joueurs chinois, dans le tournoi le plus important du circuit WTT. Ça représente quoi?

C'est une fierté de pouvoir faire un tournoi comme ça. Je pense que c'est le tournoi peut-être le plus relevé du monde, parce qu'il y a toutes les wild-card (invitations) chinoises, il y a tous les meilleurs joueurs du monde. Donc faire finale sur une compétition comme ça, ça me donne envie de continuer. Je me dis que même quand il y a les tout meilleurs, je peux aller chercher des grandes choses dans le futur. Que de la confiance et de la fierté par rapport à mon parcours et d'avoir forcément profité aussi de jouer les meilleurs joueurs chinois chez eux à Pékin, en ayant battu aussi notamment Lin Shidong, qui est numéro 2 mondial. C'était un régal.

Il faut vite se tourner maintenant sur les Championnats d’Europe, où on imagine que les objectifs sont élevés?

Oui, on y va pour aller chercher le titre. On a une équipe hyper forte, hyper homogène, donc on va là-bas pour aller chercher le titre. Après, si on a une médaille avec du recul, on pourra être un peu content. Mais clairement, sur le moment, on sera déçus.

Cette équipe de France accueille deux nouveaux, Flavien Coton et Thibaut Poret…

(Il coupe) Je ne suis plus le plus jeune maintenant. C'est fini.

Ça met un coup?

(Rires) Non, parce que Flavien est vraiment jeune (17 ans). Ça fait plaisir, parce que j'ai toujours été le plus jeune tout le temps, quasiment depuis que je suis tout petit. Donc non, c'est cool. Et on a une équipe sympa. On se connaît tous depuis qu'on est tout petit. C'est sympa de se revoir en équipe de France Senior avec Simon (Gauzy), qui est un peu plus âgé (il fêtera ses 31 ans le 25 octobre), qui va prendre le rôle de capitaine. On va passer un beau moment.

Vous êtes revenu dans le top 5 mondial, vous avez un statut à faire respecter en équipe de France. Est-ce que vous sentez que vous devez gagner chaque match?

Honnêtement, si je perds à chaque fois mais que l'équipe gagne, ce n'est pas très grave. Je m'en fiche complet. Je serais très heureux si je perds tous mes matchs et qu'on a le titre, je serais le plus heureux du monde. Je vais faire de mon mieux pour contribuer à l'équipe. Notre point fort, c'est qu'on n'a pas besoin d'avoir un leader. Je pense qu'on est tous capables de battre quasiment tous les joueurs qui sont sur ces championnats d'Europe. Même si sur une rencontre, je perds mes deux matchs, j'ai confiance en l'équipe, sur le fait qu'on est capables d'aller chercher les trois autres points. Je pense que c'est agréable d'avoir cette sensation-là pour tout le monde. Je parle pour moi, mais je pense que c'est pareil pour les autres. Que ce soit Flavien, Thibaut, Simon ou Alexis, s'ils perdent un match, on sait tous qu'on est loin d'avoir perdu. Je pense que c'est une sensation agréable pour toute l'équipe.

Propos recueillis par Léna Marjak