Tennis de table: "Je n’ai pas bien joué du tout", les explications de Félix Lebrun sur sa défaite en quart du Top 16 Européen

Pas de demi-finale 100% Lebrun, au Top 16 Européen à Montreux. Si Alexis, lui, est dans le dernier carré, son petit frère, Félix n’a pas réussi à s’imposer en quart face à l’Allemand, Patrick Franziska, 8e mondial, ce samedi.
Mené deux manches à rien, Félix Lebrun a su recoller au score, face à Franziska, avant de s’incliner 7-11 dans le set décisif. Une défaite trois manches à deux pour le plus jeune des Lebrun qui vit une période délicate.
"Il a été meilleur que moi sur l’ensemble du match. Je me battais avec ce que j’avais. Et c’est pour ça que je ne suis pas forcément hyper énervé là. J’ai donné le maximum mais mon niveau était trop bas pour battre un joueur de ce niveau-là", analyse Félix au sortir de son quart de finale.
"J’étais plutôt content de mon match hier (victoire contre Benedikt Duda) même s’il y avait quelques petites fautes. Et là aujourd’hui, je n’ai pas bien joué du tout. Je n’ai pas lâché. À tout moment je peux gagner ce match alors qu’il est meilleur que moi", ajoute le jeune pongiste de 18 ans. "En manque de régularité" et de résultats depuis quelques semaine, difficile aussi pour lui de trouver une explication à ce niveau de jeu. Son entraineur, Nathanaël Molin, parle, lui, d’une "période de transition".
"Il est en train de devenir un homme, son corps change"
Depuis, octobre dernier, et sa victoire au WTT Champions de Montpellier, Felix Lebrun a atteint les quarts de finale au Champions de Francfort, un premier tour au WTT Finals de Fukuoka et un seizième de finale à Singapour en ce début de saison.
"Je ne vais pas dire que j’ai été moins bon (depuis Montpellier) parce que j’ai eu des matchs où j’ai été meilleur mais j’ai été moins régulier. On sait à peu près pourquoi. Mais pas complètement quand même. Ce n’est pas si facile. Il n’y a pas une explication qui changerait tout", souligne-t-il.
"Honnêtement, après les Jeux Olympiques, j’étais frustré de ne pas retrouver mon niveau, en septembre et octobre", avoue le Français, actuel 5ème mondial, avant de relativiser: "mais après Francfort, j’ai l’impression de m’entraîner vraiment bien, de me sentir bien et pourtant c’est là où j’ai mes moins bons résultats. Je ne sais pas quoi dire c’est comme ça. Les adversaires aussi veulent me battre, c’est ça le sport de haut niveau".
Après cette dernière défaite en quart de finale du Top 16 Européen, Félix et son père Stéphane, appuyés de l'entraineur Nathanaël Molin, ont eu un long débrief dans la salle d’échauffement. Pour revenir sur les points positifs et négatifs de cette rencontre.
"Il n’a pas de très bonnes sensations depuis un petit moment, ce qui est en lien avec son évolution, pas physique mais physiologique", lâche l'entraîneur d'un Félix en pleine redécouverte de son corps.
"Il est en train de devenir tout simplement un homme", sourit l’entraineur. "Donc il a des points de repères derrière la table qui ont changé. Il va falloir, petit à petit, travailler et s’en accommoder. Il ne se sent pas bien derrière la table. Je ne parle pas de l’aspect mental mais plutôt physique des choses. Il n’arrive pas très bien à se positionner. Donc quand on a des choses comme ça dans la tête c’est difficile de jouer son meilleur ping, surtout quand on n’a pas confiance en son corps je dirai. C’est une chose assez normale à cet âge-là", détaille Molin.
A 18 ans, Félix prend de la masse et "grandi" analyse le coach. "Il a grandi mais ce n’est même pas en lien avec l'entraînement. A 18 ans, on passe à l’âge adulte et même si on n’est pas sportif on change de corps. C’est ça pour tout le monde et je crois qu’on est dans ce cas-là", conclut-il.
"On a eu une bonne discussion après le match et je pense qu’on a des points sur lesquels on peut agir assez rapidement mais on ne sait pas le temps que ça va prendre pour que Félix se les approprie". En attendant, la saison ne fait que commencer. De gros objectifs sont en ligne de mire, notamment la Coupe du Monde à Macao en avril prochain et les Championnats du monde le mois suivant à Doha, au Qatar.