Les frères Monfils voient double

Gaël Monfils - -
La silhouette rappelle étrangement celle de Jo-Wilfried Tsonga. Avec son mètre quatre-vingt-dix-sept et ses larges épaules, Daryl Monfils (19 ans) est pourtant bien le frère cadet de Gaël (25 ans), le 13e joueur mondial. Côte à côte sur les courts de l’Arena de Montpellier, la ressemblance se fait plus frappante. Car après les frères Bryan ou les frères Rochus, les deux « frangins » Monfils ont eux aussi décidé de se lancer dans le grand bain du circuit ATP. Une première née dans l’imaginaire du demi-finaliste de Roland-Garros et permise grâce aux organisateurs de l’Open Sud de France.
« C’est moi qui ai eu l’idée, a avoué Gaël. Mon frère s’entraînait bien. Il s’est entraîné cet hiver avec Eric Prodon (joueur français 109e à l’ATP, ndlr). J’ai aussi joué un peu avec lui et j’ai trouvé qu’il tapait bien la balle et qu’il avait du potentiel. Je lui ai fixé un petit défi qu’il a réussi à réaliser, donc j’ai demandé une wild card et ici, ils ont apprécié l’idée. » Licencié au Levallois Sporting Club, comme son illustre aîné, Daryl est actuellement classé 0 et n’avait jamais disputé le moindre match sur le circuit professionnel. Pas de quoi l’impressionner, lui qui, comme son frère, semble imperméable à la pression et confiait avant la rencontre : « Je pense que je vais avoir de la pression au début mais j’arrive à bien la gérer, donc je vais essayer de me lâcher et de me faire plaisir. »
D.Monfils : « Davydenko est un peu mon idole »
Opposée à la paire russe Davydenko-Kunitsyn, respectivement 52e et 80e mondiaux en simple, la famille Monfils n’a pas pu aller chercher la victoire pour cette première (2-6, 1-6).
Pourtant, Gaël avait décidé avant le match d’enfiler son costume d’aîné protecteur. « C’est un rêve que j’ai depuis que je suis gamin de pouvoir jouer un jour avec mon frère sur le circuit ATP, confiait le récent finaliste du tournoi de Doha. Ce n’est pas facile pour lui. Il est jeune et cela va être son premier tournoi chez les pros. Je pense qu’il sera un peu tendu, c’est normal. Je suis son grand-frère donc je vais essayer de l’aider. » Malgré la défaite, cette première a été d’autant plus belle pour Daryl qu’il avoue particulièrement apprécier Nikolay Davydenko, son adversaire du soir. « C’est un rêve. C’est un peu mon idole », a-t-il lancé. Pas sûr que cette défaite sèche suffise à décourager la petite entreprise familiale des Monfils dans le futur.