
Monfils, un abandon frustrant

Gaël Monfils - -
« La finale, moi je m’en fous. Ce que je veux, c’est le titre ! » Gaël Monfils avait clairement annoncé la couleur. Pour sa première finale de la saison, le Parisien souhaitait accrocher un troisième trophée à son palmarès. L’affaire s’annonçait périlleuse face à L’Espagnol Albert Montanes, au sommet de son art et tombeur de Roger Federer en demi-finale du tournoi d’Estoril il y a deux mois. D’autant que Monfils avait pris l’habitude d’échouer sur la deuxième marche du podium depuis ses débuts sur le circuit ATP. En neuf finales, il ne s’était imposé que deux fois (à Sopot en 2005 et Metz en 2009). La dixième est venue confirmer les statistiques.
Sur la terre battue de Stuttgart, la Monf a vu ses rêves s’envoler. Une fois de plus. La faute à une maudite glissade à la fin du premier set. A la réception d’un amorti de Montanes, le Français, alors dominé par l’Espagnol, se tord la cheville droite. Malgré un bandage et l’intervention du kiné, la douleur persiste. Monfils s’accroche et concède la première manche (6-2). Mais dès le début de la deuxième, sa cheville le relance. Il décide d’abandonner alors qu’il mène 2-1.
Une issue fâcheuse
Le joueur d’origine antillaise, vêtu d’un marcel jaune et gris, serre la main de l’arbitre et salue la foule déçue. Avant de quitter le Tennis Club Wissenhof le cœur lourd. Une attitude qui tranche avec la satisfaction de Montanes. A 29 ans, le n° 30 mondial rafle le deuxième titre de sa saison (le cinquième de sa carrière, tous sur terre battue) et succède à Jérémy Chardy au palmarès du tournoi.
Malgré sa déconvenue dominicale, Monfils aura tout de même montré de belles choses sur les courts allemands. Après la victoire héroïque face à l’Espagne en quarts de finale de Coupe Davis, le retour au quotidien n’était pas forcément évident. « Je n’ai pas l’impression qu’on réalise à quel point la Coupe Davis est mentalement dévoreuse d’énergie, expliquait-il à l’issue de sa demi-finale victorieuse face à l’Espagnol Daniel Gimeno-Traver. Dans ce contexte, je suis très content de ce que j’ai accompli ici. » Pas sûr qu’il ne le soit toujours après une fin aussi frustrante.