Tsonga est tombé sur un os

Jo-Wilfried Tsonga - -
Le masque en conférence de presse. Visage bas. Regard fuyant. Et les mots, lucides, implacables, qui s’enchaînent lentement. « Il a été très bon, très solide du fond du court. Je n’ai pas réussi à trouver la solution pour faire dérailler la machine. Je me suis battu jusqu’au bout. Mais ça n’a pas suffi. Le seul truc que je peux dire, c’est chapeau à lui. » Touché, vexé ? Au choix. Une chose est sûre. C’est un Jo-Wilfried Tsonga marqué par sa défaite en demi-finale de l’Open 13 de Marseille face à Juan Martin Del Potro (6-4, 6-7, 6-3) qui est venu débriefer devant les médias. « Moi, je vais retourner à mes affaires et essayer d’être meilleur la prochaine fois », poursuivait le Français, qui n’a jamais cherché à cacher sa déception.
Lauréat du tournoi il y a trois ans, Tsonga aurait aimé, un mois après son titre à Doha, poursuivre sa moisson de trophées. Mais il est tombé sur un adversaire efficace, loin encore du niveau qui était le sien en 2010, lorsqu’il trônait à la 4e place du classement ATP, quelques mois après son succès à l’US Open 2009. Mais costaud quand même. « Il fait partie des meilleurs joueurs du monde, lâche Tsonga. C’est clair que je n’ai pas à rougir d’une défaite comme celle-ci. » Un revers durant lequel « Jo » s’est signalé par beaucoup de fautes, beaucoup trop (une cinquantaine environ) pour ne pas se compliquer la tâche. En face, l’Argentin n’a pratiquement jamais laissé à son adversaire de possibilités de le déborder. Six balles de break de sauvées sur sept concédées - dont seulement quatre dans la première manche. Peu évident, dans ce cas, de faire vaciller la tour de Tandil.
Cinquième à l’ATP lundi
Tout comme Richard Gasquet la veille, Tsonga a manqué les rendez-vous cruciaux face à Del Potro. Le Mousquetaire a pourtant bien caressé l’espoir d’un changement d’ambiance, lors du tie-break du deuxième set. Tout proche de la sortie, il s’adjuge la manche (7-6) après cinq tentatives et l’annulation d’une balle de match contre lui. Mais, une fois encore, son imprécision lui coûtera très cher. « Je rate une volée un peu bête alors que j’ai la sensation d’être bien (2-0). Elle prend la bande du filet. Après, je n’arrive pas à débreaker. C’est comme ça. » Fataliste.
Frustré aussi d’avoir encore perdu contre un rival qu’il avait battu à Vienne en octobre dernier et qui domine toujours aux points leurs confrontations (4-1). Mais « Jo » aura de quoi se consoler. Lundi, il pointera à la 5e place du classement ATP, grâce au report à la semaine prochaine du tournoi d’Acapulco. Et à l’impossibilité, du coup, pour David Ferrer de défendre ses points. Une performance qui lui vaudra d’être le sixième Français dans le Top 5, après Noah (n°3), Forget (n°'4), Grosjean (n°4), Leconte (n°5) et Pioline (n°5). Tout n’est pas si noir… A Llodra maintenant, vainqueur de Janko Tipsarevic (6-3, 7-6), de trouver la solution à l’équation Del Potro.