Coupe Davis : au stade de la démesure

Le stade Pierre-Mauroy de Lille en configuration tennis - AFP
Les plaids distribués aux spectateurs par la Fédération français de tennis, pour contrer le froid dans la salle, seront sans doute de trop. Car l’ambiance qui régnera au stade Pierre Mauroy de Lille, de vendredi à dimanche pour la finale de la Coupe Davis, s’annonce bouillante. Pour voir la France défier la Suisse, plus de 27 000 spectateurs seront présents chaque jour dans les gradins. Le record d’affluence pour une finale de Coupe Davis, établi en 2004 pour Espagne - Etats-Unis à Séville (27 200 spectateurs), pourrait même être battu. Si l’on sera encore loin du record absolu pour une rencontre de tennis - 35 600 personnes en 2010, pour une exhibition entre Serena Williams et Kim Clijsters, au stade du Roi Baudouin de Bruxelles - cet engouement est du jamais-vu en France.
« Forcément, je n’ai jamais vécu ça, confie Gaël Monfils. Pour l’instant, je n’arrive pas forcément à voir comment ça va être, c’est dur d’imaginer mais je pense qu’il y aura une ambiance de malade. C’est la finale de la Coupe du monde ! » Jo-Wilfried Tsonga est quant à lui presque surpris de la popularité de cet évènement qui peut pourtant devenir historique pour le tennis et le sport français en général. « C’est super pour le tennis français, lance le numéro un tricolore. Cet engouement n’est pas toujours palpable pour nous, les joueurs. Parfois, on a l’impression qu’on est des sportifs anodins et en fait, pas du tout. Il y a beaucoup de gens qui nous suivent. Ça donne envie de leur faire plaisir et surtout de remplir plusieurs fois ce genre de stades. Pour que le maximum de personnes ait accès à ce genre de matches qui sont exceptionnels. »
S’il joue, Federer sera-t-il chahuté ?
Pour la première fois en configuration « Arena Sport », le stade Pierre Mauroy, habituel antre du LOSC et qui peut accueillir 50 000 personnes en « mode foot », sera donc plein à craquer pour son premier grand évènement, avant l’Euro de basket 2015, celui de foot en 2016 ou le Mondial de handball 2017. Une première occasion pour le public nordiste de montrer qu’il est capable de transcender l’équipe de France. « On aura vraiment besoin de cet appui du public pour battre cette équipe suisse qui, sur le papier, est favorite, souligne Julien Benneteau. Ce qu’on espère nous, c’est vraiment qu’il y ait une ambiance incroyable. C’est-à-dire que les 25 000 Français qu’il y aura (2000 supporters suisses sont attendus, ndlr), on aura vraiment besoin d’eux dès le premier point du premier match. »
Le seul petit point d’interrogation concernant l’ambiance reste l’accueil qui sera réservé à Roger Federer, si ce dernier est bien sur le court. Quasiment aussi populaire et applaudi que les Français à Roland-Garros, le numéro deux mondial sera-t-il exceptionnellement chahuté ? « Là, c’est une compétition différente, c’est la Coupe Davis. Les Français qui nous supportent sont là pour voir la victoire de l’équipe de France, que ce soit contre n’importe qui en face, estime Benneteau. Après, ce n’est pas qu’il faut qu’ils aient moins de respect pour Federer, c’est normal qu’ils en aient énormément parce que sa carrière est tout simplement légendaire, c’est juste que là, le temps de ce week-end, il faut être à 110-120% derrière l’équipe de France. » Pour que l’ambiance, comme le résultat, deviennent vraiment historiques pour le tennis tricolore.