France-République tchèque : Plein soleil pour les Bleus

Richard Gasquet, Gaël Monfils et le groupe France - AFP
Cette fois, ils n’ont pas été spectateurs. Ils n’ont pas vu l’équipe de France briller sur la surface ocre de Roland-Garros avec des yeux d’enfant, avec un œil rempli d’admiration et teinté, aussi, d’une certaine envie. Non, pas cette fois. Douze ans après le succès Porte d’Auteuil des Bleus sur les Etats-Unis (3-2), également en demi-finale de la Coupe Davis, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga ont été les acteurs principaux de la demie qui les oppose, eux et leurs petits camarades, à la République Tchèque. Double tenante du titre, tout de même…. Mais complètement broyée à l’issue de la première journée (2-0).
Comme prévu, les conditions de match ont été excellentes, avec un soleil permanent sur Paris en général et sur le court Philippe Chatrier en général. Comme prévu, le public de Roland-Garros a joué le jeu. Drapeaux blancs, pas de danse en tribunes, cris et encouragements en tout genre : les 15 000 spectateurs ont fait du Central un enfer assourdissant pour les oreilles tchèques. Dans ces conditions, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga n’avaient plus qu’à s’occuper du reste.
Rarement perdants après avoir gagné les deux premiers simples
Fidèle à ses ambitions élevées cette saison en Coupe Davis et au pacte réalisé avec ses copains mousquetaires, le premier a d’entrée donné le ton de la journée, en régalant le public d’un toucher de balle toujours aussi gracieux, tout en désintégrant littéralement Tomas Berdych. Trop tendu, le Tchèque s’est sabordé en partie tout seul, enchainant les fautes directes avec une régularité effrayante (38). Et comme Gasquet avait décidé de joindre les actes à la parole, le numéro 6 mondial n’aura pas fait long feu (6-3, 6-2, 6-3) devant la détermination affichée du Biterrois. Le tout sous les yeux conquis de Gaël Monfils – qui aurait, en principe, dû s’opposer à Berdych – et du capitaine, Arnaud Clément, satisfait de voir son protégé démontrer aux yeux de tous qu’il n’était pas qu’une simple « roue de secours ».
Et Tsonga dans tout ça ? Avec une demi-heure de moins passée que Gasquet sur le Chatrier, le leader affirmé des Bleus n’aura pas cherché à faire durer le suspense outre mesure. Comme Berdych avant lui, Lukas Rosol se sera également savonné la planche, notamment avec un service pas toujours efficace. Et comme en face, ‘Jo’ maximisait chaque opportunité laissée par son adversaire, la cause fut très, très rapidement entendue. Pas d’euphorie pour autant dans le camp français : c’est qu’il y a un double décisif samedi. Face à des Tchèques certainement remontés. D’ailleurs, en 2002, les Bleus l’avaient perdu. Cela ne les avait pas empêché de l’emporter (3-2). On n’oubliera pas non plus que depuis 1904 et ses débuts en Coupe Davis, la France, hormis contre la Yougoslavie (en 1946) et l’Italie (en 1956), a remporté 98 % des confrontations dans lesquelles elle avait gagné les deux premiers simples. Et comme la météo a encore prévu du soleil ce week-end en région parisienne, on voit mal comment le ciel pourrait virer au gris au-dessus des Bleus.