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France-Suisse : Federer rajoute le Saladier d’argent à son immense palmarès

Roger Federer submergé par l'émotion

Roger Federer submergé par l'émotion - AFP

Impérial pour écraser Richard Gasquet (6-4, 6-2, 6-2) dans le quatrième match, Roger Federer a apporté ce dimanche un troisième point à la Suisse, qui remporte la première Coupe Davis de son histoire. Une belle ligne en plus sur le palmarès de la légende aux 17 titres du Grand Chelem.

Certains voulaient croire à l’impossible. Rêver d’un remake de la finale de 1996, avec cinquième match décisif au bout du dimanche et Gaël Monfils dans le rôle de héros de la nation tenu à l’époque par Arnaud Boetsch. Se dire tout simplement : et si ? Ils ont vite obtenu leur réponse. Pas jolie, jolie, la réponse. Déjà mal en point la veille en double, Richard Gasquet a été balayé par Roger Federer dans le quatrième match de la finale de la Coupe Davis : 6-4, 6-2, 6-2. Un nouveau succès helvète, le troisième du week-end, qui offre au collectif suisse le premier Saladier d’argent de son histoire. Et qui comble, si besoin était, un des rares trous au palmarès de Federer, sans doute le meilleur joueur de l’histoire. Un mythe qui continue encore d’écrire sa légende à 33 ans. Aujourd'hui, seule la médaille d'or olympique en individuel lui manque.

Alors que sa trajectoire personnelle avait souvent semblé ne pas se soucier outre mesure de la Coupe Davis, l’homme aux 17 titres du Grand Chelem en avait récemment fait un objectif de fin de carrière, l’envie de faire triompher son pays dans sa raquette. Il l’a fait. Et avec la manière. Blessé au dos une semaine avant, un peu diminué vendredi dans sa défaite contre Monfils, Federer est monté en puissance au fil des joueurs pour retrouver un physique lui permettant d’afficher un niveau de jeu à la hauteur son rang de deuxième joueur mondial. En double, il fut royal. En simple ce dimanche, il a été impérial.

Aucune balle de break pour Gasquet

Des coups gagnants qui s’enchaînent, des réponses à tous les rares problèmes posés par Gasquet : il aurait fallu être très, très fort pour battre Roger ce dimanche. « Il est en contrôle total de la situation », jugeait en cours de match Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC Sport. Bien secondé par un Stanislas Wawrinka qui avait mis la Suisse sur orbite en battant Jo-Wilfried Tsonga avant de se montrer à la hauteur en double, Federer pouvait s’écrouler au sol une fois la balle de match en poche. Sur son sourire, dans ses larmes de joie, on pouvait lire le pur bonheur. Comme on pouvait apprécier le respect des joueurs et du public français (27 448 spectateurs, record de l’épreuve battu) dans les accolades et l’hommage vocal donnés à ce monstre du jeu.

Le clan français va traîner sa déception, logique, légitime. Mais comment ne pas apprécier le succès de Federer quand on aime la petite balle jaune ? Gasquet, lui, ne pourra pas vraiment avoir de regrets. Le Biterrois, qui a pris la place d’un Tsonga reconnaissant enfin publiquement un problème physique, n’a pas existé dans cette rencontre. « Richie » n’a même pas plus déçu que ça. Il a juste été battu par plus fort. Tout simplement. Témoin ce constat terrible : le joueur tricolore n’a obtenu… aucune balle de break sur l’ensemble des trois manches. L’expression populaire veut qu’impossible ne soit pas pas français. Face à Federer et Wawrinka, si. Encore bravo Roger. Pour cette Coupe Davis comme pour le reste.

Alexandre Herbinet